QUÉBEC _ Le premier ministre Philippe Couillard a maintenu que les assises juridiques du Québec sont solides pour interdire le port du voile intégral lors du vote et dans les services publics, malgré la décision d'Ottawa de l'autoriser pendant les cérémonies de citoyenneté et lors de scrutins.
Lors d'une conférence de presse en compagnie du premier ministre Justin Trudeau, vendredi, M. Couillard a reconnu que son gouvernement approche la question du port du voile sous un angle différent de son homologue.
Selon le premier ministre québécois, il n'est pas nécessaire de faire l'unanimité à ce sujet, qui a occupé une place importante dans la dernière campagne fédérale.
Après avoir été élu il y a près de deux mois, M. Trudeau a retiré l'appel déposé par le gouvernement conservateur devant la Cour suprême du Canada, dans la cause entourant le port du niqab aux cérémonies de citoyenneté.
Par ailleurs, en 2007, les conservateurs s'étaient engagés à interdire le vote à visage couvert, mais ils avaient fait marche arrière en février 2014, au moment de réformer la loi électorale.
Plusieurs citoyens ont choisi de protester contre l'absence de balises en se présentant le visage masqué de divers objets au moment du scrutin fédéral d'octobre dernier.
Alors que le vote à visage couvert est interdit au Québec depuis huit ans, le gouvernement de M. Couillard a déposé un projet de loi qui fixerait la même obligation lors de la prestation de services publics.
Vendredi, M. Couillard a déclaré que l'approche différente d'Ottawa ne remet pas en question les fondements juridiques sur lesquels Québec s'appuie.
"On est persuadés que l'approche qu'on choisit est tout à fait conforme avec les lois du pays, en incluant les chartes, on est très attentifs à cette question-là", a-t-il dit.