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Reconnaissance officielle des partis : le Bloc québécois devra prendre son mal en patience

Le Bloc devra prendre son mal en patience
PC

OTTAWA – Le Bloc québécois devra attendre à l’année prochaine afin de savoir s’il sera reconnu comme un parti politique officiel à la Chambre des communes.

Le leader bloquiste Luc Thériault dit avoir eu une discussion avec son homologue au gouvernement, Dominic Leblanc, à ce sujet. Il lui aurait dit que certains partis, dont le NPD, refusaient de reconnaître le Bloc québécois comme parti d’opposition.

« On dirait, de la façon dont on s’aligne dans ce Parlement-ci, c’est comme s’il y a une démocratie pour les partis avec plus de 12 députés puis il n’y a pas de démocratie si tu n’as pas 12 députés », a déploré le chef du Bloc, Rhéal Fortin.

La formation souverainiste a fait élire 10 députés, le 19 octobre dernier, trop peu pour obtenir une reconnaissance officielle. Mais elle espérait obtenir le feu vert du Bureau de la régie interne afin de disposer de plus de droits de parole et de budgets de recherche.

Les hostilités ont commencé cette semaine lorsque le Bloc n’a pas pu réagir au discours du Trône, à l’instar des autres partis d’opposition, parce qu’il n’a pas reçu l’unanimité de la Chambre.

Les députés bloquistes ont ensuite empêché jeudi la formation d’un comité spécial sur l’aide médicale à mourir parce qu’aucun siège ne leur était attribué.

Dominic Leblanc, visiblement agacé, a répliqué que le Bloc québécois agissait de façon « complètement irresponsable » dans un domaine où le Québec a fait figure de leader.

« Nous avons des délais très serrés, et ils vont s’assurer, bien franchement, que les Canadiens et les Québécois ne puissent pas être entendus sur un sujet aussi important que l’aide médicale à mourir », a déploré Leblanc.

Vendredi, la création du comité en question a été votée à l’unanimité. Mais les bloquistes ont questionné à nouveau le leader du gouvernement à propos de la représentation du Bloc dans ce comité.

Le doyen de la Chambre, Louis Plamondon, a demandé à ce que sa formation puisse se prononcer sur le comité, même sans droit de vote, afin de représenter les quelque 800 000 électeurs qui ont voté Bloc.

Leblanc a ignoré cette demande pendant la période de questions, sous prétexte que le Québec était bien représenté dans le comité sur l’aide médicale à mourir.

Selon Luc Thériault, le gouvernement libéral « a perdu la bataille de la bonne foi » tandis que le Bloc a démontré qu’il était prêt à coopérer.

La chef du Parti vert du Canada, Elizabeth May, a écrit sur Twitter – en direct de la Conférence de Paris - qu’elle appuyait les bloquistes dans leur tentative de faire reconnaître les plus petits partis. Elle est la seule députée élue de sa formation politique.

Luc Thériault a l’intention de tendre la main à ses homologues des autres partis pour voir si le gouvernement a réellement l’intention de réformer les institutions démocratiques ou s’il s’agit de la « poudre aux yeux ».

« Écoutez, je pense que le temps des fêtes va calmer le jeu. [Dominic Leblanc] va peut-être parler à son monde. Il va peut-être faire sa job, essayer de créer des consensus. J’ai eu l’impression d’être devant quelqu’un qui n’avait pas le temps de faire sa job. On verra en janvier. »

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