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Burlington, une ville alimentée à 100 % en énergie renouvelable

Burlington alimentée à 100 % en énergie renouvelable

L'an dernier, Burlington, au Vermont, est devenue la première ville aux États-Unis à consommer de l'énergie entièrement renouvelable. C'est presque un exploit, dans un pays où les hydrocarbures sont rois, et où seulement 13 % de l'énergie produite est de source renouvelable. Visite guidée.

Un texte de Jean-Sébastien Cloutier

Sur la jolie rue piétonnière Church de Burlington, fin novembre, les touristes se font rares. Ici, pendant l'été, les Québécois sont partout, attirés par les charmes de la ville, la nature environnante et les activités en plein air. Burlington a une touche franchement écolo. Aujourd'hui, ses 42 000 habitants ont une raison de plus de s'en vanter. En 10 ans, leur consommation d'énergie renouvelable est passée de 25 % à 100 %.

« Nous sommes venus ici pour être plus proches de la nature et c'est avec beaucoup de fierté qu'on a appris que la commune était la première de cette taille-là à atteindre cet objectif », se réjouit Richard Gliech, arrivé au Vermont il y a 20 ans en provenance du New Jersey.

Bois, eau, vent

Aux portes de la ville, il y a 30 ans, l'immense usine de biomasse a remplacé l'usine de charbon. Lors de notre passage, un train y arrive, comme c'est le cas six fois par semaine, avec son chargement en provenance des forêts du Vermont ou de l'État de New York. Il transporte 66 tonnes de copeaux de bois. Ces copeaux seront brûlés dans de grandes chaudières et la vapeur produite va générer de l'électricité : 44 % de l'énergie consommée à Burlington provient de la biomasse.

« Nous récupérons seulement les restants de bois, la cime des arbres, tout ce qui n'est pas utilisé dans la construction », explique le porte-parole du département électrique de la Ville, Mike Kanarick, notre guide pour la journée.

Étape suivante : le petit barrage Winooski One, acheté par la Ville l'automne dernier. L'hydroélectricité a surtout remplacé le nucléaire au fil des ans et représente aujourd'hui 33 % de la consommation électrique de la ville.

Les 23 % restants proviennent de l'éolien, notamment des quatre éoliennes qui tournent depuis trois ans au sommet de la petite Georgia Mountain, à 20 minutes au nord de la ville. Burlington achète toute la production annuelle de cette petite centrale privée, qui a coûté 30 millions de dollars à construire.

« Aux États-Unis, les industries du pétrole, du gaz et du charbon profitent de subventions permanentes, contrairement aux énergies renouvelables. Alors les projets verts sont désavantagés », soutient Marta Staskus, qui dirige le projet.

Programmes d'efficacité énergétique

En faisant de l'environnement une priorité, Burlington va donc à contre-courant. Ses citoyens, comme les autres Vermontois, doivent payer une taxe d'un peu moins d'un cent le kilowattheure pour soutenir des mesures d'efficacité énergétique.

La Ville investit aussi et les résultats sont concrets. « Nous consommons moins d'électricité aujourd'hui que dans les années 80 et c'est grâce à notre programme efficace en matière de conservation d'énergie », souligne le maire de Burlington, Miro Weinberger.

Par exemple, la Ville paie jusqu'à 75 % des dépenses en capital pour rénover des appartements mal isolés, illustre le maire. Elle facilite aussi l'installation de panneaux solaires. On retrouve d'ailleurs depuis cette année près de 2000 de ces panneaux à l'aéroport, qui fournissent la moitié de l'énergie nécessaire aux installations aéroportuaires.

« C'est vrai que quand on se compare à nos amis dans d'autres endroits des États-Unis, on se rend compte qu'effectivement, notre quotidien est différent de ce côté-là. »

— Richard Gliech, résident de Burlington

« Les gens ailleurs aux États-Unis regardent notre ville et se disent : "Oh, il se passe quelque chose de bien là-bas!" », dit le maire Weinberger. Dans la foulée de la conférence de Paris sur le climat, les habitants de Burlington espèrent que leur ville deviendra un modèle pour d'autres villes américaines.

Au Québec, environ 99 % de l'énergie produite est de source renouvelable grâce à l'hydroélectricité. Cette portion tombe à 63 % au Canada.

Part de l'énergie produite aux États-Unis qui est de source renouvelable, selon les États

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