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Les commentaires de trolls racistes placardés sur des panneaux au Brésil

Les commentaires de trolls racistes placardés sur des panneaux au Brésil
Radio-Canada/racismovirtual.com.br

L'ONG brésilienne Criola a lancé une campagne hors du commun pour s'attaquer aux commentaires haineux sur les médias sociaux. Elle a installé aux quatre coins du pays d'énormes panneaux où sont reproduits des commentaires racistes publiés par des utilisateurs de Facebook et de Twitter.

Grâce à la géolocalisation, l'organisation détermine où se trouvent leurs auteurs des messages en question. Elle achète ensuite un espace publicitaire sur des panneaux en bordure de route près de l'endroit où vivent les trolls, et y publie les commentaires en grosses lettres, en s'assurant de pixelliser les noms et les photos des auteurs.

L'ONG, qui milite pour la défense des droits des femmes noires du pays, utilise pour sa campagne le slogan « Racisme virtuel, conséquences réelles ». Elle espère réussir à contrer la loi du silence et le sentiment d'impunité qui règnent en matière de racisme.

« Les gens [qui publient des commentaires haineux en ligne] pensent qu'ils peuvent rester assis tranquilles à la maison et faire ce qu'ils veulent sur Internet. Nous ne laisserons pas faire ça. Ils ne peuvent pas se cacher, nous allons les trouver », affirme la fondatrice de l'organisation, Jurema Werneck, en entrevue à la BBC.

Il existe des lois contre les gestes racistes au Brésil, rappelle-t-elle, mais les autorités font très peu pour les appliquer et les gens ont peur de dénoncer, dit-elle.

En plus de s'attaquer aux trolls, l'association veut donc aussi inciter les victimes et les témoins à dénoncer.

Pour l'instant, la campagne a été menée dans quatre villes brésiliennes, depuis l'été : Porto Alegre, Americana, Feira de Santana et Vila Velha.

La campagne a été lancée à la suite d'une vague d'insultes racistes dont a été victime l'été dernier la première présentatrice météo noire du Brésil, Maria Julia Coutinho.

La démarche de Criola a reçu de nombreux appuis, mais elle s'est aussi attiré des critiques. Certains jugent que l'association ne respecte pas la vie privée en publiant notamment sur son site des cartes Google très précises qui montrent le nom des rues des auteurs des commentaires.

Quelque 7,6 % de la population s'identifie comme « afro-brésilienne » et 43 % est d'origine mixte, ayant un ou plusieurs ancêtres noirs. Deux tiers des pauvres sont noirs ou métis, rapportait Le Monde en 2012. De plus, à qualification égale, les Noirs gagnent en moyenne deux fois moins que les Blancs. Une femme noire ne perçoit environ qu'un quart du salaire d'un homme blanc.

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