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Pas de cerveaux féminins ou masculins, selon une étude

Pas de cerveaux féminins ou masculins
two brains communicating
Colin Anderson via Getty Images
two brains communicating

Les hommes et les femmes ont-ils vraiment des cerveaux distincts? Selon une étude, ce n'est pas vraiment le cas. Bien que certaines sections du cerveau diffèrent selon le sexe, chaque individu posséderait un mélange de caractéristiques masculines et féminines.

Cela remet en question l'adage selon lequel les femmes viennent de Mars et les hommes de Vénus, affirment les chercheurs.

«Ce qu'on démontre, c'est qu'il y a de multiples façons d'être un homme ou une femme et non une seule», explique Daphna Joel, psychologue à l'Université de Tel-Aviv et auteur principal de l'étude, publiée lundi dans «Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America».

«Nous sommes tous des mosaïques uniques.»

— Daphna Joel, psychologue à l'Université de Tel-Aviv et auteur principal de l'étude

L'étude en bref :

- 1400 cerveaux d'hommes et femmes ont été scannés

- Des parties du cerveau démontrent des caractéristiques mâles et femelles

- Un cerveau possède rarement que des caractéristiques mâles ou femelles

- Conclusion : un cerveau peut difficilement être qualifié de mâle ou femelle

- L'étude rapporte que le plus souvent, c'est un mélange : certains traits sont communs chez les hommes, d'autres chez les femmes et d'autres encore chez les deux sexes.

Les chercheurs ont scanné 1400 cerveaux d'hommes et femmes à l'aide de l'imagerie par résonance magnétique (IRM), en se concentrant sur l'anatomie plutôt que sur le fonctionnement de l'organe. Des caractéristiques telles que l'épaisseur des tissus ou bien le volume de différentes parties du cerveau ont été étudiés selon le sexe.

Ils ont choisi trois caractéristiques où la différence entre les sexes était la plus forte. Ensuite, ils ont déterminé trois catégories : masculin, féminin ou intermédiaire.

Les chercheurs se sont demandé combien de cerveaux peuvent être classés dans une seule catégorie. Les résultats concluent que c'est rarissime.

Seulement 6 % des cerveaux étudiés correspondaient à une seule catégorie. Entre 25 % et 53 % des cerveaux comprenaient autant de caractéristiques mâles que femelles.

Selon Daphna Joel, cela démontre que : «Le sexe [masculin ou féminin] d'un individu affecte le cerveau, mais la manière dont il le fait dépend d'autres facteurs. »

«Les effets du sexe sur le cerveau peuvent être différents et même opposés sous diverses conditions. Cela explique pourquoi vous pouvez être très masculin sur une caractéristique et très féminin sur une autre.»

— Daphna Joel, psychologue à l'Université de Tel-Aviv et auteur principal de l'étude

La même équipe de chercheurs avait analysé 5500 individus dans une étude précédente afin de déterminer les différences de personnalités, d'attitudes et d'intérêts selon le sexe. Les résultats de cette étude avaient aussi démontré qu'il était rare d'attribuer certaines caractéristiques psychosociales à un seul sexe.

Des différences notables, selon d'autres chercheurs

Larry Cahill, un neuroscientifique de l'université de Californie à Irvine n'ayant pas pris part à la recherche, se dit d'accord avec le fait que le cerveau humain arbore un mélange de traits masculins et féminins sur le plan anatomique.

Toutefois, «cela ne veut pas dire qu'il n'existe pas de différences dans le fonctionnement du cerveau selon le sexe», a-t-il ajouté.

D'après M. Cahill, il y a des «montagnes de preuves montrant l'importance du sexe à tous les niveaux du fonctionnement du cerveau des mammifères». Selon lui, cela prouve à quel point le sexe compte, même lorsque nous ne sommes pas certains de comprendre exactement pourquoi, a-t-il conclu.

Même si l'étude démontre qu'on ne peut identifier clairement un cerveau masculin ou féminin, une meilleure compréhension des différentes structures cérébrales est impérative, selon Michael Bloomfield, psychiatre à l'université College London.

« C'est important, car certaines maladies mentales sont plus communes chez un sexe ou l'autre et on ne comprend toujours pas pourquoi. »

— Michael Bloomfield, psychiatre à l'université College London.

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