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Le tableau de Stephen Harper nu vendu pour 20 000$

Le nu de Harper vendu pour 20 000$
Lars Hagberg/The Canadian Press

La toile représentant l'ancien premier ministre du Canada, Stephen Harper, nu a été vendue pour 20 000 $. Elle a été achetée par le millionnaire Frederick Ghahramani, un homme dont les prises de position contre la loi antiterroriste du précédent gouvernement sont bien connues.

Un texte de Angie Bonenfant

La toile était jusqu'à tout récemment la propriété de Danielle Potvin. Cette Gatinoise avait acquis le portrait au coût de 5000 $.

Madame Potvin dit être très surprise d'avoir vendu cette toile deux fois plus cher que le prix demandé. La résidente de Gatineau avait mis le portrait en vente sur le réseau Kijiji et exigeait 8 800 $.

« C'est au-delà de mes espérances », a-t-elle expliqué en entrevue. « Je ne m'attendais pas du tout à obtenir un tel montant. »

La toile est une oeuvre de l'artiste canadienne Magaret Sutherland. C'est une parodie de L'Olympia du peintre français Édouard Manet.

Intitulée Emporor Haute Couture, la peinture est accrochée au mur du salon de Mme Potvin, depuis les trois dernières années.

Elle représente Stephen Harper allongé sur un récamier. Il est entouré de plusieurs personnes en habits dont une femme en tailleur qui lui offre un café Tim Hortons.

Même si elle n'est pas une collectionneuse d'oeuvres d'art, Mme Potvin dit avoir été attirée par le réalisme du portrait.

« C'est un snap-shot incroyable d'un climat politique que nous avons eu au cours des 10 dernières années », a raconté cette ancienne fonctionnaire fédérale. « C'est un trésor national. C'est une très belle oeuvre d'art politique! »

Qui est l'acheteur?

Mme Potvin est surtout heureuse que l'acheteur, l'homme d'affaires vancouvérois Frederick Ghahramani, maintienne la vocation politique de l'ouvrage.

« Ce n'est pas seulement l'argent qui est important là-dedans, mais tout ce qui entoure la proposition [de l'acheteur] », a-t-elle expliqué en entrevue.

« Il va mettre la toile dans son bureau quelques années, mais ensuite il voudrait qu'elle fasse le tour des écoles secondaires, des universités et des musées. »

— Danielle Potvin

« Je trouve que c'est une bonne idée qu'elle reste au Canada », a-t-elle poursuivi. « J'ai eu des soumissions d'intérêt étranger, mais j'avais peur que la toile quitte le pays. J'aurais pu avoir plus d'argent avec eux, mais je voulais que ça reste au Canada. »

M. Ghahramani est un homme très engagé politiquement. Il s'est surtout fait connaître lors de la dernière campagne électorale, alors qu'il avait fait un don de un million de dollars à des organismes qui critiquaient la Loi antiterroriste de 2015 (C-51).

Arts politiques

Ce n'est pas d'hier que l'art est utilisé comme véhicule de dénonciation. L'art politique, ça se perd depuis la nuit des temps, rappelle Diane Pacom, professeure en sociologie à l'Université d'Ottawa.

« Il y a toujours eu, même dans la période de l'antiquité, le côté satirique de l'artiste qui se donne le droit d'avoir un regard critique, incisif et transgressif par rapport au reste de la société. »

L'art a une force de frappe instantanée et durable, rappelle Mme Pacom. Même si de façon générale l'artiste n'est pas un pamphlétaire, ses oeuvres peuvent évoquer les choses de façon beaucoup plus percutantes que n'importe quel discours de n'importe quel politicien.

Les explications de Diane Pacom :

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