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Les démocraties en «état de guerre» contre le terrorisme, dit Couillard à Paris

Les démocraties en «état de guerre» contre le terrorisme, dit Couillard

PARIS - Les démocraties sont placées dans "un état de guerre" contre le terrorisme, a soutenu à Paris le premier ministre du Québec Philippe Couillard, après une rencontre avec son homologue français, Manuel Valls.

À la veille de l'ouverture de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, le thème de l'environnement s'est fait damer le pion par celui de la sécurité.

Deux semaines après les attentats qui ont semé la consternation dans la Ville lumière, la lutte contre le terrorisme et la radicalisation prennent le dessus dans les discussions politiques.

À l'hôtel Matignon, où il a été reçu par le premier ministre Valls, M. Couillard a évoqué "un état de guerre", différent des guerres d'autrefois dans lesquelles un camp combattait de font un autre camp bien défini.

"Ce sont des forces de l'ombre, des forces qui malheureusement, parfois, ont connu leur jeunesse chez-nous. C'est ce qui les rend encore plus dramatiques". Il a salué "la vigueur et la force de l'intervention de la République française dans ce combat-là", tout en faisant valoir qu'il fallait continuer de laisser la porte ouverte à l'immigration.

"Je crois qu'on doit tous être alliés, et également, d'un autre côté, maintenir notre accueil, qui fait partie des valeurs également de solidarité que ces gens veulent détruire. Il ne faudrait pas perdre nos repères de solidarité à travers tout ça", a-t-il lancé.

À ses côtés, M. Valls a rappelé que le terrorisme ne connaît pas de frontières, soulignant l'importance de la collaboration internationale sur le plan des services de renseignements.

"C'est un combat mondial. L'État islamique mène une guerre mondiale contre nos civilisations, celles des valeurs universelles de la planète. Donc, il faut une riposte. Il faut une riposte qui soit aussi coordonnée, mondiale, efficace, pour détruire cette armée et cette organisation terroriste", a-t-il insisté.

M. Couillard ira dimanche, en compagnie d'autres politiciens, déposer des fleurs devant la salle de spectacle du Bataclan, à la mémoire des 130 victimes qui ont péri dans les attentats du 13 novembre.

COP21

La raison principale de la visite en France de M. Couillard est toutefois sa participation à la grand-messe sur le climat à Paris, où les décideurs des quatre coins du globe convergent dès dimanche.

L'objectif de cette 21e Conférence des parties (COP21) est d'arriver à un accord universel qui permettrait de maintenir le réchauffement de la planète sous la barre des 2 degrés Celcius. Les chercheurs s'entendent sur les effets catastrophiques qu'une hausse supérieure des températures aurait sur l'environnement et l'humanité.

Paris a choisi de maintenir le sommet, malgré les actes terroristes.

"C'était la meilleure réponse à faire à cet acte-là", a répliqué M. Couillard, ajoutant qu'il avait félicité M. Valls sur le maintien de la conférence. Pas moins de 40 000 personnes sont attendues au Bourget, au nord de la ville, dont 150 chefs d'État ou de gouvernement.

M. Couillard y sera deux fois plutôt qu'une. Après la cérémonie d'ouverture à laquelle il participera, le premier ministre reprendra l'avion pour Québec pour la fin de la session parlementaire, puis s'envolera à nouveau pour la capitale française, notamment pour participer à des panels.

Le premier ministre canadien Justin Trudeau arrive lui aussi à Paris, dans le cadre d'une tournée qui l'a transporté à Londres, où il a rendu visite à la reine Elizabeth II, puis à Malte, pour le sommet du Commonwealth.

Il se présente à Paris avec les cibles jugées peu ambitieuses du gouvernement conservateur précédent, soit une réduction de 30 pour cent des émissions de gaz à effet de serre (GES) par rapport aux niveaux de 2005, d'ici 2030. Sa ministre de l'Environnement a toutefois assuré que cette cible était "un plancher", et elle a promis de s'asseoir avec ses homologues provinciaux pour tenter de fixer un nouveau seuil dans les 90 jours suivant la COP21.

Ottawa a toutefois en main un engagement à verser 2,65 milliards $ sur cinq ans aux pays en développement qui doivent s'adapter aux changements climatiques.

Pour le directeur d'Équiterre, Steven Guilbeault, il s'agit d'un pas dans la bonne direction.

"Je pense que c'est un bon départ. Je pense qu'au cours des prochaines années, on va prendre conscience que ce n'est probablement pas suffisant et qu'il faudra un effort supplémentaire de la part du Canada", a-t-il nuancé, interviewé à l'aéroport de Paris.

Au sommet de Copenhague en 2009, les pays développés s'étaient engagés à transférer, d'ici 2020, 100 milliards $ USD par an aux pays en développement, les principales victimes des changements climatiques. Les négociations entourant les modalités de ce versement risquent de constituer l'un des principaux défis de la COP21.

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