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La comparaison de David Suzuki sur les compagnies pétrolières et l'esclavage fait froncer les sourcils

David Suzuki compare la lutte aux changements climatiques à l'abolition de l'esclavage

David Suzuki ne se fera certainement pas d’amis au sein de l’industrie pétrolière.

Dans une entrevue à la radio, le militant écologiste a comparé les arguments utilisés par les partisans pro-pétrole qui remettent en doute les changements climatiques aux arguments utilisés par les Sudistes qui s’opposaient à l’abolition de l’esclavage au 19e siècle.

L’idée qu’une taxe sur le carbone nuirait à l’économie suit la même logique que les États du Sud, a argumenté David Suzuki. « Pour éliminer l’esclavage, nous aurions détruit leur économie. Ça a transformé leur économie, mais qui dirait aujourd’hui que l’économie aurait dû être priorisée au lieu de l’abolition de l’esclavage? »

Suzuki réagissait à la conférence de presse du premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, lundi, qui disait que l’économie ne doit pas écoper dans le débat sur les changements climatiques. Le premier ministre a souligné au passage que de nombreuses familles fêteraient Noël au chômage à cause des pertes dans le secteur pétrolier.

Quand l’animateur Evan Solomon l’a relancé à propos de sa comparaison, le militant a répliqué qu’il maintenait ses propos. « C’est la même chose : ils détruisent l’atmosphère et ils nous disent que leur existence ne devrait pas être menacée quand leurs activités sont à la base du problème? »

« Je n’arrête pas de dire à l’industrie des combustibles fossiles – du moins, ceux qui veulent bien m’écouter – qu’ils ne sont pas une industrie pétrolière. Ils sont une industrie énergétique. Alors si Dieu le veut, il leur reste assez d’imagination pour trouver d’autres moyens d’extraire cette énergie. »

« C’est une question morale. La question de l’esclavage n’était pas une question économique. La question des changements climatiques n’est pas une question économique », a poursuivi David Suzuki.

Le gouvernement de Brad Wall a répliqué sur Twitter qu’il est « difficile d’avoir un débat pondéré au Canada avec des commentaires comme ceux-ci ».

Le commentateur politique de droite Ezra Levant a quant à lui traité Suzuki de « crackpot ». Un groupe pro-pétrole a aussi demandé à ses abonnés de lui faire savoir à quel point ses commentaires étaient « faux, irrespectueux et répugnants ».

David Suzuki aurait tenté de clarifier ses propos après l’entrevue, selon le magazine Maclean’s. Dans une lettre envoyée à l’émission de radio « Everything Is Political », il a expliqué que l’industrie des combustibles fossiles devra faire une transition et qu’il ne ciblait pas les travailleurs du secteur avec sa comparaison sur l’esclavage.

Ce n'est pas la première fois que l'environnementaliste fait cette comparaison, toutefois. Dans un billet de blogue publié sur son site en 2010, il a applaudi les visionnaires qui ont réussi à renverser les façons de faire.

« Il n'y a pas si longtemps, les habitants de pays comme les États-Unis croyaient que l'esclavage était une nécessité économique et qu'en l'abolissant, on détruirait l'économie ainsi que le mode de vie des citoyens "libres". »

Avec les informations de Daniel Tencer.

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