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La Chine, dernier espoir pour l'industrie canadienne des produits du phoque?

La Chine, dernier espoir pour l'industrie canadienne des produits du phoque?
Philippe Grenier/Radio-Canada

L'industrie des produits du phoque canadien est peut-être à la croisée des chemins. Après l'exclusion des marchés en Europe, aux États-Unis et en Russie, les exportateurs canadiens se rabattent sur la Chine qui commence à s'intéresser sérieusement aux produits canadiens.

Un texte de Philippe Grenier

Après des années très difficiles, l'industrie canadienne du phoque tente de conquérir le marché chinois pour assurer sa survie.

Deux entrepreneurs, le Canadien Robert Millar et le Chinois Kevin Zhao croient que la fourrure et la peau de phoques pourraient plaire aux Chinois.

Ils étaient récemment à Shenyang, une ville du nord de la Chine où le mercure descend parfois sous les -25 degrés Celsius, pour tenter de percer le marché.

La ville de Shenyang compte des centaines de magasins de fourrures et un manteau en fourrure de vison vaut environ 5000 dollars canadiens.

Des manteaux qui viennent de loin

Les manteaux que Robert Millar et Kevin Zhao tentent de vendre en Chine ont commencé leur périple dans la péninsule de Baie Verte sur l'île de Terre-Neuve.

Les chasseurs de phoques de cette région voient d'un bon oeil la présence de produits canadiens du phoque en Chine.

« C'est bien. Il y a beaucoup de gens en Chine. Et c'est donc un marché énorme pour les produits fait à partir de la peau de phoque », croit Keith Bathll, de La Scie, qui chasse le phoque depuis 55 ans.

Il s'agit d'une bonne nouvelle pour l'ensemble de la chaîne de production. Un tanneur de Terre-Neuve, Shannon Lewis, espère exporter en Chine l'équivalent de 3 millions de dollars de peaux de phoques d'ici le mois de janvier.

Mais avant que les peaux ne soient envoyées en Chine, certaines passent dans l'arrière-boutique du magasin Always in Vogue, à Saint-Jean.

C'est là qu'elles se transforment et deviennent des bottes ou des manteaux.

« Les Chinois veulent des choses nouvelles, et du luxe. Et c'est exactement ce que nous leur offrons », dit Darren Halloran du magasin.

Promouvoir les produits du phoque en Chine

Dès leurs arrivées à l'autre bout du monde, les fourrures sont sous les projecteurs.

Always in Vogue a maintenant une succursale dans un centre commercial de Shenyang et un défilé de mode a été organisé pour promouvoir l'ouverture du premier magasin de l'histoire de fourrures de phoques canadiens en Chine.

Les responsables espèrent réussir à ancrer la marque dans l'imaginaire chinois.

Kevin Zhoa a bon espoir de réussir. « Les gens vont entendre parler de nous. Les produits du phoque canadiens seront populaires en Chine. Surtout ici à Shenyang ! »

Le magasin a d'ailleurs fait des ventes totalisant plus de 80 000 $ depuis la fin du mois d'août.

L'an dernier, à peine 10% du quota canadien de chasse aux phoques du Groenland a été atteint.

L'industrie peut donc encore se développer, surtout dans cet immense marché où les groupes de pression sont, pour l'instant, plutôt silencieux à l'égard de ce nouveau joueur.

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