SAINT-JÉRÔME, Qc — Guy Turcotte a tué ses enfants après la conversation téléphonique qu'il a eue avec sa mère le soir du drame, alors qu'il était intoxiqué, a plaidé mardi son avocat principal à son procès pour meurtre prémédité.
Une conversation téléphonique qui se serait terminée vers 20h35-20h40, le 20 février 2009, selon la mère de l'accusé.
Et à ce moment, l'accusé avait déjà bu une quantité importante de lave-glace, qui contient du méthanol, un alcool toxique, a ajouté Me Pierre Poupart.
Il a précisé qu'il avait bu ce lave-glace comme «exutoire à sa souffrance», car l'homme voulait mettre fin à sa vie.
Au cinquième jour de sa plaidoirie, Me Poupart est entré dans le vif du sujet: la preuve psychiatrique à l'appui de la défense de son client de non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux.
Les experts qui ont témoigné au procès ont affirmé que Guy Turcotte souffrait d'un trouble de l'adaptation avec humeur dépressive le soir du meurtre de ses enfants Olivier et Anne-Sophie.
Le procureur de la défense a rappelé que la psychiatre Dominique Bourget a déclaré au jury que Guy Turcotte avait un «cerveau malade» le 20 février 2009 et qu'il ne fonctionnait plus bien.
Selon elle, l'accusé était incapable d'avoir l'intention de tuer: son cerveau était déjà déconnecté.
«Il ne veut pas tuer, il veut emmener ses enfants avec lui», a rappelé Me Poupart, qui choisissait des extraits du témoignage de Mme Bourget, qui a qualifié cette pensée de l'accusé comme «une logique fautive» et une «pensée irrationnelle».
«Si on essaie de comprendre, c'est très difficile parce qu'il faut comprendre l'irrationnel»: c'est ce qu'a déclaré la psychiatre, a fait valoir Me Poupart.
«C'est une phrase très importante pour vous aider à délibérer», a-t-il dit au jury.
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