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Guy Turcotte a vraiment oublié des bouts du soir des meurtres, plaide son avocat

Turcotte a vraiment oublié des bouts, plaide son avocat

Guy Turcotte ne fait pas semblant d'avoir oublié des bouts de la soirée lors de laquelle il a tué ses enfants: si c'était le cas, il n'aurait pas relaté les moments les plus incriminants, a plaidé lundi son avocat.

Me Pierre Poupart répondait ainsi aux propos de la Couronne, qui a accusé Guy Turcotte d'avoir une mémoire sélective. Et que ses oublis font bien son affaire.

Parmi les souvenirs fragmentaires de la soirée tragique du 20 février 2009, Me Poupart a rappelé que son client a un "flash" d'une scène où il donne un coup de couteau à son fils Olivier qui gémit et dit "non papa".

"Si c'est un 'faker', une mise en scène, c'est quand même surprenant qu'il se rappelle des pires scènes qui puissent habiter un père", a lancé le procureur de la défense.

L'affaire Turcotte en quelques photos

Un autre flash relaté par Guy Turcotte est celui où son fils tousse et crache du sang. Et celui de la scène où il se voit dans la salle de bain, du sang sur les mains, en train de boire du lave-glace.

"Si c'était de la mémoire sélective, il ne dirait pas ces choses-là", a dit l'avocat.

Me Poupart a ainsi suggéré que cela peut aider "à apprécier la vérité" et à retenir la version de Guy Turcotte.

Au cours de la journée de lundi, Me Poupart a aussi rappelé en détail la relation difficile de Guy Turcotte avec son ex-conjointe Isabelle Gaston, dans le but d'expliquer comment son client en est venu à son état de détresse le soir où il a poignardé à mort ses deux enfants.

Le procureur juge l'exercice nécessaire, puisqu'il faut examiner, dit-il, le processus de la vie de la personne accusée.

Il ne faut pas sauter d'étapes, a-t-il plaidé lundi devant le jury de 11 personnes, car ce qui s'est produit est complexe.

Après avoir brièvement évoqué l'enfance de Guy Turcotte, lors de laquelle il soutient avoir été victime de railleries en raison de ses lunettes, le procureur de la défense s'est mis à détailler les conflits avec son ex-conjointe.

Le mois de décembre 2008 a été "infernal", avait témoigné l'accusé.

Et la situation ne s'est pas améliorée par la suite, alors que les chicanes, les reproches et les engueulades étaient constants.

Son sac était de plus en plus pesant chaque jour, a expliqué Me Poupart. "Il devient dévoré par la souffrance, la douleur, qui occupaient tout l'espace", a-t-il fait valoir.

Et tout cela a mené au drame du 20 février 2009, lorsqu'il a tué ses deux enfants de 46 coups de couteau, a-t-il ajouté.

Guy Turcotte a relaté devant le tribunal avoir été au ralenti, "au neutre", en janvier 2009, absorbé par sa peine. Les troubles du sommeil et l'insomnie se sont aussi installés.

"Il n'est pas tombé au neutre dans la semaine du 17 (février)", a lancé Me Poupart pour expliquer qu'il s'agit d'un processus d'accumulation.

"La souffrance, le manque de confiance en soi, c'était un terreau fertile pour son incapacité à intégrer les stresseurs", a fait valoir Me Poupart. Ceux-ci étaient notamment la séparation avec sa conjointe, le fait qu'elle l'avait trompé avec un ami et la garde partagée des enfants.

Guy Turcotte est accusé du meurtre prémédité d'Olivier, 5 ans, et Anne-Sophie, 3 ans. Il a admis avoir causé leur mort, mais plaide la non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux.

La plaidoirie de son avocat se poursuit mardi.

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