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«Bébé Boum» : Josée Bournival, maman jusqu'au bout des ongles

Josée Bournival, maman jusqu'au bout des ongles
Josée Bournival/Facebook

Josée Bournival accouchait à la fin octobre de son quatrième enfant, Léonard, le premier garçon de sa petite tribu. Ce qui ne l’empêche pas, ces jours-ci, de passer beaucoup de temps au Salon du livre de Montréal pour rencontrer lecteurs et lectrices et exhiber fièrement son autre «dernier-né», le troisième tome de sa série de romans Bébé Boum. Discussion avec une femme qui conjugue la maternité à tous les temps, tout le temps.

C’est en février 2013, alors que Josée était enceinte de sa troisième fille, qu’arrivait sur les tablettes le premier volet de Bébé Boum qui, à l’origine, devait prendre vie sous forme de série à la télévision. Étudiante à l’Institut national de l’image et du son (INIS), Josée Bournival avait soumis ce scénario comme travail de fin de formation, et l’histoire de ces quatre mamans aux bagages diamétralement opposés a trouvé son chemin jusqu’à un télédiffuseur, qui a développé l’idée pendant trois ans, entre 2008 et 2010. Malheureusement, le projet a été avorté, et Josée Bournival a récupéré ses personnages pour les mettre en scène dans un bouquin. Mais l’auteure serait ravie si un producteur manifestait à nouveau de l’intérêt à porter son univers au petit ou au grand écran.

Plusieurs points de vue

Et on se le souhaite aussi, car Bébé Boum est un joli bonbon, pas toujours rose, mais jamais terne, comme peut l’être la maternité. Josée Bournival invente une chick lit accessible qui se dévore facilement et rapidement, et qui devrait aisément plaire aux consommatrices du genre. Bébé Boom, c’est La galère en plus doux et en plus gentil, c’est le portrait de femmes qui deviennent ou sont déjà mamans, avec tout ce que le titre comporte de bonheurs, de difficultés, de jolies surprises et de désillusions.

Il y a la romantique Lili qui, aux premiers balbutiements de sa grossesse, anticipe déjà le conte de fées que sera le fait de fonder une famille ; il y a la «parfaite» Esther, qui mène rondement sa maisonnée de deux bambins et dont le couple fait l’envie de tous, mais qui en a gros sur le cœur en secret ; il y a l’indépendante Frédérique, qui voit défiler les hommes dans son lit à la même cadence qu’on se débarrasse des couches sales, et qui envisage l’avortement et l’adoption dès qu’elle est victime d’un «accident» non planifié ; et, enfin, il y a Jeannine, la maman maladroite de Frédérique, qui voudrait bien se racheter en donnant naissance à un autre enfant, et ce, même si elle approche la mi-quarantaine.

Rendues à la troisième tranche de leurs péripéties, Lili doit concilier boulot et famille après son congé de maternité, tout en préparant la venue d’un deuxième bout de chou, Esther veut mettre sa carrière en suspens pour être maman à la maison, Jeannine et son Gerry traversent une crise sans précédent et Frédérique apprivoise le quotidien de mère monoparentale.

«J’ai créé mes personnages par calcul mathématique, explique Josée Bournival. Je suis partie de moi, de ce que j’étais, au départ, une idéaliste, qui pensait que la maternité allait être extraordinaire, un peu comme Lili. Mais j’avais envie d’exposer des points de vue différents. L’opposé d’une fille qui a rêvé toute sa vie d’être enceinte, c’est Frédérique, qui n’a jamais voulu de bébé, qui considère que c’est un paquet d’emmerdes inutiles. Et j’ai créé deux autres pôles, la maman parfaite, Esther, et Janine, qui est un peu plus inadéquate dans sa maternité. Je voulais avoir un choc d’idée. Je trouvais important de ne pas donner un seule perspective, parce que je pense qu’il n’y a pas qu’une seule manière de vivre ça. Il y a un peu de moi dans chacun des personnages.»

Il y aura, au total, quatre volumes à Bébé Boum, le troisième étant paru à la mi-septembre dernier et la finale devant être lancée au printemps prochain, dans les environs de la fête des Mères. La première partie traitait de la planification de l’arrivée du poupon et tout ce qui s’en suit, le deuxième, de l’apprentissage de la réalité avec ce nouveau petit être, et le troisième aborde l’espoir de revenir à la vie «d’avant», à la volonté de retrouver sa taille mince et son couple uni. Le quatrième se penchera sur la finalité de la famille, sur la grande question : «On arrête ou on continue?».

«Ta vision de la maternité change au rythme où tes enfants grandissent, estime Josée Bournival. Quand tu es enceinte, tu ne sais pas ce qui s’en vient, tu peux imaginer plein de belles choses. Quand le bébé a un an, tu as les pieds dedans et tu vois que ce n’est pas tout le temps rose, et quand ils vieillissent, il y a plein de questionnements qui surgissent, auxquels tu ne t’attendais pas, et il y a des embûches, auxquelles tu ne t’attendais pas non plus.»

«Le troisième tome est peut-être le plus noir des trois. On va dans ce que les personnages peuvent vivre humainement, à travers l’expérience d’être parent. Car, quand tes enfants grandissent, tu perds un peu le contrôle. Enceinte, c’est toi la limite de la demeure du bébé. Tu contrôles tout de lui, ce qu’il mange, ce qu’il fait. Quand il naît, tu t’en occupes, tu es à la maison avec lui, tu le protèges des autres, c’est une phase lune de miel cocooning. Mais, quand l’enfant vieillit, qu’il va à la garderie et qu’il se fait des amis, il y a de nouvelles influences extérieures, des microbes qui arrivent et qui ne viennent pas de toi. Tu réalises alors que ce n’est pas juste ton enfant, c’est aussi un être humain qui grandit. C’est troublant, de réaliser ça, de constater le détachement que tu dois faire, comme parent.»

Quatre, le chiffre magique

Josée Bournival a toujours caressé le rêve d’avoir une marmaille nombreuse. Le chiffre quatre était depuis longtemps fixé dans son esprit. Elle a rencontré un homme un peu plus terre à terre, mais qui souhaitait, comme elle, compter plus d’un chérubin à sa table. Finalement, ce sont bien quatre trésors qui comblent aujourd’hui la communicatrice et son amoureux. L’ainée, Clémentine, a maintenant six ans, Simone, quatre ans, Blanche, deux ans, et Léonard, tout juste un mois. Les observateurs initiés au petit monde de Bébé Boum remarqueront que la fille de Frédérique, dans les livres, se prénomme également Blanche, tout comme le fils de Lili s’appelle aussi Léonard.

«Quand j’étais enceinte, le prénom de Blanche me revenait constamment en tête, expose Josée. J’avais l’impression que c’était vraiment le prénom pour ma fille. Mon chum et moi, on a discuté. Moi, j’avais un malaise à donner à ma fille un prénom qui se retrouvait dans l’un de mes romans, mais mon chum trouvait que c’était niaiseux de se préoccuper de ça! (rires) Et pour mon garçon, c’a été pareil. On a fait une courte liste de prénoms… et deux sont dans les livres! (rires) Ce sont des prénoms que j’aime, et mon écriture s’est juxtaposée à ma vie de famille. Je ne pouvais pas faire autrement!»

Celle qu’on a d’abord connue comme chroniqueuse et animatrice, notamment à Salut, Bonjour!, et au Livre Show, à Vox, ainsi qu’à Canal Vie et Canal Évasion, affirme avoir déjà trouvé la prémisse de ses prochains romans, auxquels elle s’attaquera une fois l’aventure Bébé Boum complétée. La créatrice prévoit s’éloigner du thème de la maternité dans ce nouveau chapitre de son parcours d’écrivaine.

Or, pour le moment, Josée, qui rédige aussi un billet aux deux semaines sur le site Naître et grandir, estime avoir trouvé sa voie en s’inspirant de sa réalité de mère pour nourrir ses projets professionnels. La thématique la touche de beaucoup de façons, elle qui considère que les enfants ne sont pas toujours valorisés comme ils le devraient dans notre société.

«Pour l’instant, je pense que je suis sur mon X. La raison étant que moi-même je dois concilier le travail et ma famille de quatre enfants. Le plus facile, pour moi, c’est probablement de m’intéresser à des sujets qui me touchent à titre personnel. Ça me permet de faciliter mon quotidien, de sauver du temps, et c’est comme si tous mes projets se nourrissaient les uns, les autres. Les recherches que je fais pour mon blogue alimentent ma réflexion pour les romans, et vice-versa», conclut Josée Bournival.

Josée Bournival sera présente au Salon du livre de Montréal ce samedi, 21 novembre, jusqu’à 14h.

Bébé Boum 3

Josée Bournival

Éditions Hurtubise

508 p.

Présentement en vente

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