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PRIMEUR - We Are Wolves à M pour Montréal: toujours loups (ENTREVUE)

PRIMEUR - We Are Wolves: toujours loups (ENTREVUE)
Christine Grosjean

Ils ont eu peur les membres du trio montréalais de musique électro-rock-punk We Are Wolves. Ils y ont carrément cru à cette fin annoncée de manière prémonitoire sur le dernier album La Mort Pop Club (2012). Ils ont pensé tuer la bête pour changer de peau. Finalement, après un temps, ils se sont réveillés la faim au ventre. Loups plus que jamais. Rencontre avec le chanteur et guitariste Alexander Ortiz qui promet du sérieux… et un album au printemps. Ça commence à M pour Montréal.

Depuis une quinzaine d’années, We Are Wolves a marqué la musique au Québec. Voix singulière et énergie rageuse ont toujours qualifié le travail du groupe qui a quatre longs jeux au compteur. Complétée par le claviériste Vincent Lévesque et le percussionniste Pierre-Luc Bégin, arrivé en 2013, la formation a nourri l’enthousiasme dès la parution de leur premier disque en 2005 : de gros médias américains influents tels que le Rolling Stone, Spin et Pitchfork ont parlé d’eux. Il y a eu des événements marquants, dont celui à M pour Montréal en 2007. Bref, ce fut le buzz. Ils ont livré une tonne de concerts, dont la première partie de certains groupes populaires internationaux comme Muse. Et les années ont passé.

La vie après la mort

Au quatrième disque, les musiciens se sont mis à douter. Le chanteur et musicien explique que le feu n’y était plus.

« Étrangement, d’une façon non avouée et symbolique, La Mort Pop Club c’était pour moi le dernier album. Et c’était correct si c’était la fin et qu’on passait à autre chose dans nos vies. En plus, j’avais récemment eu des jumeaux… »

«J’étais de plus en plus convaincu que j’allais me concentrer sur le graphisme et créer une petite compagnie officielle. Puis, out of the blue, après deux ans, je me suis rendu compte que je voulais toujours faire de la musique. Ça sortait bien et j’avais le goût de revenir au groupe. »

Dans un studio d’un immense bâtiment dédié en bonne partie à la musique (situé rue Dandurand), Ortiz ne passe pas par quatre chemins pour expliquer la perte de vitesse des dernières années.

« On a manqué de sérieux. On ne réalisait pas toujours à quel point il faut bien faire les choses dans le monde de la musique. C’est aussi une industrie. Que ce soit pour la promotion ou le développement de notre carrière, on aurait dû mieux assurer. En fait, le mot qui me vient sans cesse en tête c’est CONSTANCE. Au label Dare to Care, on a fini par nous faire comprendre tout ça… » Trop peu, trop tard ?

Nouvelle énergie

Faute avouée à moitié pardonnée, comme on dit. Depuis quelques mois, les loups ont pris le taureau par les cornes. Ils sont entrés en studio et ont buché. Aujourd’hui, ils ont pratiquement terminé sept morceaux qui se retrouveront sur l’éventuel album à paraître au printemps. La date exacte de la sortie dépendra des incessantes rencontres avec quelques maisons de disque montréalaises intéressées à s’associer à We Are Wolves.

« On a décidé de recommencer le processus, raconte Ortiz. On a trouvé une personne pour faire la promo entourant M pour Montréal. On va ensuite évaluer le reste pour le label et les relations de presse. Pour l’instant, la seule affaire stable c’est notre entente avec Michaël Bardier (grand manitou à la boîte de gérance et de booking de spectacles Heavy Trip).

J’ai même pensé qu’on était trop vieux pour continuer à rocker (le chanteur à 40 ans, mais sans la barbe, il en paraîtrait 31) ! Finalement, je me suis rendu compte que [plusieurs professionnels] du milieu étaient toujours intéressés par notre travail. Donc, on va magasiner tout ça pour s’assurer d’être bien entourés. Pendant un temps, on pensait s’autoproduire, mais c’est trop de travail. Je pense que c’est mieux de se consacrer à la musique. Et de partager une bonne énergie. »

Le nouveau stock

Le 2 novembre, le respecté site internet américain Pop Matters publiant en exclusivité le single Feed Them (sur le thème de la parentalité), une pièce réussie au titre plutôt éloquent. La chanson est plus pop qu’à l’habitude. On y sifflote même une jolie mélodie en intro. Les arrangements installent tranquillement une ambiance post-punk aérienne à la limite du dansant des années 1980. Quant à la voix, on y échappe pas : toujours animale et hypnotique. Il y a aussi cette sympathique reprise de la pièce Paranoid du mythique groupe Black Sabbath. Celle-ci, par contre, ne se retrouvera pas sur le cinquième disque.

Avec la complicité des gars du groupe, Le Huffington Post Québec a pu entendre plusieurs morceaux (mentionnons les titres Wrong et la voix à la Ozzy Osbourne, Cynical, Wrap Your Hands, Le chemin ou encore la très catchy Melting Local) en chantier.

À dire vrai, il ne leur manque souvent que le mixage ou quelques petites retouches. Ça promet. « C’est pas mal moins dark que la majorité du matériel proposé sur les quatre albums précédents. Ça groove encore, c’est sûr, mais c’est moins bestial », affirme Alexander Ortiz.

W pour Wolves

En ce vendredi M pour Montréal, We Are Wolves offrira une prestation de 35 minutes à la Sala Rossa, à compter de minuit. Le trio proposera d’ailleurs quelques nouveaux morceaux, dont Feed Them et Wrong, en plus de Paranoid et de la pièce Walking Commotion issus de l’album Invisible Violence (2009).

« Si le monde veut quelques vieux hits comme Magique, moi, je suis prêt à jouer un peu plus longtemps, envoie le chanteur en regardant son claviériste arrivé dans le local il y a une vingtaine de minutes. On sera le dernier band de la soirée », termine-t-il, sourire en coin.

«Toujours primitif et indomptable» a écrit l’équipe de promotion de We Are Wolves…

Chose certaine, les loups ont faim. Ce jour de M pour Montréal risque d’être celui de W pour Wolves. Ça reste à confirmer.

We Are Wolves à M pour Montréal - 20 novembre à minuit à la Sala Rossa

Le single Feed Them est disponible sur iTunes.

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