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«The show must go on» pour l'ancien patron du Bataclan, qui avait vendu deux mois avant les attentats (ENTREVUE)

Pour l'ancien patron du Bataclan, «The show must go on» (ENTREVUE)

Joël Laloux, propriétaire du Bataclan il y a encore deux mois, espère que la salle dont il a fait un repaire du Paris libre et éclectique continuera à vivre sans devenir un "sanctuaire", après le carnage perpétré par les jihadistes.

"J'ai un espoir énorme qu'avec l'élan de solidarité en France et dans le monde il y ait une volonté humaine de faire que ce lieu ne soit pas assassiné", a dit dans un entretien avec l'AFP celui qui a tenu les rênes du Bataclan de 1976 à 2015 et qui vit désormais à Ashdod, dans le sud d'Israël.

Joël Laloux chez lui à Ashdod en Israël le 18 novembre 2015

Le soir du vendredi 13 novembre, Joël Laloux était en plein shabbat quand il a appris la nouvelle. Juif pratiquant, il n'était pas censé utiliser son portable. Il a finalement décidé de décrocher au bout de plusieurs appels insistants "d'une connaissance qui était à l’intérieur" pendant la prise d'otages, évoque-t-il.

Il a vite compris l'ampleur du drame en allumant la télévision. L'homme parle avec pudeur et réticence d'images qui ne le "quittent pas" mais qu'il s'est forcé à regarder avec une impression d'"irréel".

"Mon bébé"

"C'est mon bébé, vendu ou pas", lance-t-il, parlant de sentiments de "dégoût et d'horreur".

Peu après le début d'un concert de rock, trois jihadistes ont fait irruption au Bataclan et pendant trois heures ils ont tué 89 personnes et blessé de nombreux autres spectateurs. Le Bataclan a été pris pour cible simplement parce que les jihadistes étaient sûrs de tomber sur une salle bondée, selon lui.

"Dès qu'on fait un concert au Bataclan, il y a entre 1500 et 2000 personnes. S'ils voulaient 'casser des gens', ça peut être un critère de choix", analyse Joël Laloux, look de rockeur et un peu de gouaille parisienne dans la voix.

L'homme de 63 ans s'emporte à l'évocation d'un quelconque lien entre l'attentat et ses liens affichés avec Israël et les soirées de soutien à l'armée israélienne ou à des organisations caritatives juives qui ont eu lieu au Bataclan.

"Ramener ça à ça, c'est stupide et inutile", tranche-t-il pour couper court à des théories du complot qui prospèrent sur le net, y compris au sein de la communauté juive française et franco-israélienne.

Au "premier rang"

Le Bataclan n'était autrefois qu'une salle de mariages et de spectacles de quartier. Joël Laloux et son frère Pascal en ont fait un des hauts lieux de la fête et de la culture parisiennes après le rachat des murs par leur père Elie Touitou, musicien d'origine juive tunisienne, en 1976. Joël assurait la direction artistique, son frère Pascal dirigeait le café Bataclan adjacent.

La salle a vu depuis défiler de nombreuses stars françaises et internationales comme Lou Reed, Bashung, Téléphone, Prince, Oasis, ou Stromae.

Joël et Pascal sont restés propriétaires jusqu'en septembre, quand ils ont cédé la place au groupe Lagardère. "Juste après (l'attentat), je me suis dit que moi et l'équipe actuelle on allait comme refouler cette salle, en faire un sanctuaire", dit-il.

"Et puis vous savez, les artistes sont superstitieux...", poursuit-il en envisageant la réticence pour eux à monter sur une scène devant laquelle des cadavres se sont entassés.

Mais après quelques jours, il veut espérer que le Bataclan ressortira plus fort de l'épreuve. Il invoque le précédent de Charlie Hebdo que des millions de Français et d'étrangers de tous bords et de toutes origines se sont précipités pour acheter après les attentats de janvier.

Et quand la salle rouvrira, pour le premier concert, Joël Laloux souhaiterait être "dans le public, au premier rang".

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