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Troisième jour de plaidoirie de la défense au procès de Guy Turcotte

Procès de Guy Turcotte : 3e jour de plaidoirie
PC

Il est inconcevable qu'un père aimant et attentionné comme Guy Turcotte ait pu tuer ses enfants _ sauf s'il souffrait d'une maladie mentale, a fait valoir le procureur principal de l'accusé, jeudi, au troisième jour de sa plaidoirie.

Affectueux, préoccupé et soucieux du bien-être de ses enfants, les qualificatifs ont été nombreux au procès pour décrire Guy Turcotte dans son rôle de père. Et le verdict de ses proches est unanime: il était un "bon papa", ce qui rend le drame du 20 février 2009 d'autant plus inimaginable, a argumenté Me Pierre Poupart devant le jury de 11 personnes.

L'accusé a poignardé à mort ses enfants, les tuant de 46 coups de couteau.

"Rappelez-vous que ce père aimant a causé la mort de ses enfants dans des circonstances que nous connaissons tous", a relaté le procureur.

"Il faut bien qu'il se soit passé quelque chose!" a-t-il ajouté.

Me Poupart s'est employé à rappeler le témoignage de nombreuses personnes qui ont défilé devant le tribunal et qui ont expliqué que l'ex-cardiologue était une personne agréable, polie, un collègue apprécié et qui savait dire merci.

"Est-ce là le portrait qu'on se fait des gens qui commettent des meurtres avec les intentions requises pour commettre des meurtres?", a demandé Me Poupart au jury.

Il a ainsi tracé un portrait favorable de son client, loin des stéréotypes de criminels et de meurtriers.

Me Poupart est aussi revenu sur l'appel téléphonique que Guy Turcotte a fait le soir du 20 février 2009 à une ancienne voisine et amie, qui gardait souvent ses enfants. Johanne Leclair devait s'occuper d'eux le 21 février, mais l'accusé a appelé pour annuler, lui disant dans une très brève conversation que ses plans avaient changé.

Cette dame a retenu de son message une grande tristesse, a plaidé Me Poupart.

"Si Johanne Leclair avait écouté un peu plus son intuition, on n'en serait peut-être pas là", a lancé le procureur en précisant que cela n'était pas de sa faute.

Guy Turcotte tente ainsi, par la bouche de ses avocats, de convaincre le jury à son procès criminel de ne pas le condamner pour le meurtre prémédité de ses deux enfants.

L'ex-cardiologue a admis avoir causé la mort d'Olivier, âgé de 5 ans, et d'Anne-Sophie, âgée de 3 ans, le 20 février 2009.

Il présente une défense de non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux. Les deux experts psychiatres de la défense ont fait valoir qu'il souffrait, le soir du drame, d'un trouble de l'adaptation et qu'il était en pleine crise suicidaire.

Son procureur a tenté mercredi de démontrer que le meurtre des enfants n'était pas un acte de vengeance contre son ex-conjointe Isabelle Gaston, qui l'avait trompé avec un de ses amis.

Il a poursuivi sur cette lancée jeudi matin.

Il a rappelé le témoignage d'une infirmière, Chantal Duhamel, qui a indiqué que Guy Turcotte lui a déclaré à répétition, alors qu'il se trouvait à l'hôpital au lendemain du drame, qu'il aimait sa femme.

Pour Me Poupart, il ne s'agit pas là de paroles de colère, et son attitude est donc incompatible avec celle d'un homme qui voulait se venger de sa femme.

Il a poursuivi sur sa théorie à l'aide du témoignage d'une autre infirmière qui a relayé Mme Duhamel, soit Mylène Paquin.

Celle-ci a rapporté au tribunal que Guy Turcotte lui a dit, au sujet de sa femme: "Elle faisait tout ce qu'elle voulait, elle avait tout ce qu'elle voulait, elle voyageait comme elle voulait".

"Ce n'est pas de la rage, a dit Me Poupart sur ces propos. C'est de l'incompréhension."

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