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Les drones nourrissent le terrorisme, disent d'ex-opérateurs de drones américains

Les drones nourrissent-ils le terrorisme?
In this Nov. 3, 2015, photo, a Predator drone owned by the U.S. Customs and Border Protection sits on the tarmac awaiting takeoff from the agency's Grand Forks Air Force Base operations in North Dakota. The unmanned aircraft is about the size of a business jet and can fly for at least 20 hours, but experienced pilots say it's a difficult to plane to land. (AP Photos/Dave Kolpack)
ASSOCIATED PRESS
In this Nov. 3, 2015, photo, a Predator drone owned by the U.S. Customs and Border Protection sits on the tarmac awaiting takeoff from the agency's Grand Forks Air Force Base operations in North Dakota. The unmanned aircraft is about the size of a business jet and can fly for at least 20 hours, but experienced pilots say it's a difficult to plane to land. (AP Photos/Dave Kolpack)

Quatre anciens opérateurs de drones américains disent que ces appareils militaires propagent la haine et nourrissent le terrorisme.

Le programme de drones mis en place par l'administration américaine actuelle et ses prédécesseurs est « l'un des moteurs les plus dévastateurs qui alimente le terrorisme et déstabilise le monde », écrivent les quatre anciens militaires, dans une lettre publiée dans par le site britannique The Guardian et adressée au président américain Barack Obama et à d'autres responsables.

Ils demandent à l'administration américaine de reconsidérer son approche.

« Nous sommes d'anciens membres de la Force de l'air. Nous nous sommes joints à la Force de l'air pour protéger les vies américaines et protéger la Constitution. Mais nous en sommes venus à la conclusion que les civils innocents que nous tuons nourrissent le sentiment de haine qui enflamme le terrorisme et les groupes comme l'État islamique », écrivent-ils.

Trois des quatre auteurs de la lettre étaient chargés de gérer les capteurs et systèmes de visée des drones en mission. L'autre était un technicien responsable de l'infrastructure de communication avec les appareils.

« Nous ne pouvons rester les bras croisés devant des tragédies comme celle des attentats de Paris. »

— Extrait de la lettre des quatre ex-opérateurs

Selon The Guardian, les quatre ex-opérateurs sont des trentenaires qui ont quitté l'armée après une demi-douzaine d'années de service, écœurés par leur métier.

L'un d'eux, Brandon Bryant, expose qu'à la fin de leur service, les opérateurs ont reçu une petite carte sous enveloppe scellée qui contenait le nombre d'éliminations auxquelles ils avaient contribué. Il a « commis l'erreur d'ouvrir la sienne », dit The Guardian. Le nombre était de 1626.

Brandon Bryant relate notamment une frappe sur un groupe de cinq personnes en Afghanistan, pendant leur sommeil. Ces personnes étaient censées transporter des explosifs, mais il croit que ce n'était pas le cas, car la frappe n'a pas provoqué d'explosions secondaires. Il s'agissait au final d'un « meurtre lâche », dit-il.

Le remords a fait succomber les quatre ex-opérateurs au syndrome de stress post-traumatique, écrivent-ils.

Le recours aux drones accru

L'administration Obama a fortement accru les frappes d'élimination par drones dans ses campagnes au Moyen-Orient contre Al-Qaïda et, plus récemment, contre l'EI, évitant ainsi de renvoyer des troupes américaines sur le terrain après les traumatisantes guerres d'Afghanistan et d'Irak

Par ailleurs, selon une enquête récemment publiée par le site d'investigation The Intercept, les États-Unis sous-estiment le nombre de civiles tuées par des drones. Selon le site, 90 % des personnes tuées dans des frappes aériennes lors d'une opération de cinq mois en Afghanistan n'étaient pas les bonnes cibles.

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