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Sur Twitter, une enseignante raconte la première journée d'école après les attentats

Une enseignante tweete la première journée d'école après les attentats
Capture Twitter

Permettre aux enfants de s'exprimer, de dépasser les événements qui se sont déroulés ce weekend à Paris, et surtout, éviter à tout prix les réactions hostiles des élèves après les attentats de janvier 2015, telle est la difficile mission qu'ont dû remplir les professeurs lundi 16 septembre. Une tâche ardue, que chacun a dû gérer à sa manière. Sur Twitter, la maîtresse d'école de Porte de Clichy a raconté sa journée en direct.

Celle qui préfère garder l'anonymat est connue sous le pseudo @maitresse_ecole sur Twitter où elle relate depuis un an et demi les moments marquants de sa carrière de professeur des écoles. C'est donc tout naturellement qu'elle a raconté à des milliers d'internautes ce lundi pas comme les autres, ce lundi 16 novembre.

"Quand j'ai appris qu'il y avait eu les attentats, j'ai d'abord pensé à mes proches, et puis immédiatement après, j'ai pensé à cette journée du lundi et aux enfants. Je me suis demandée comment j'allais trouver les mots. Je m'attendais à ce que les enfants me posent des questions et qu'ils aient vu les images. Souvent, leurs parents les leur montrent, mais il n'y a pas forcément d'explications derrière, c'était le même scénario après Charlie Hebdo. Du coup, les enfants sont angoissés", a expliqué l'enseignante au HuffPost.

La maîtresse a donc préparé sa journée en amont, et a travaillé pendant le weekend avec plusieurs collègues. Elle raconte les supports pédagogiques, le poème "Liberté" de Paul Eluard lu en classe, et puis "le plus difficile": répondre aux questions. Et les interrogations des plus jeunes ne sont pas si éloignées de celles des adultes, qui eux-même cherchent encore des réponses...

Alors pour commencer, il faut éclaircir les choses, recadrer la situation dans le temps et dans l'espace pour que les enfants se sentent moins perdus. Ainsi à cette remarque "c'est la guerre partout", @maitresse_ecole tente de redonner une dimension plus réaliste, moins terrifiante que ce qui se passe dans l'imaginaire des enfants. "Je lui ai répondu que c'était un acte de guerre, et que ça ne s'était passé qu'une fois, ce weekend. Que ce n'était pas tout le temps et partout. J'ai tenté d'utiliser les définitions les plus simples", nous a confié l'enseignante.

Et puis vient la partie "pratique", où les enfants s'expriment par le dessin. "D'habitude, je leur donne quelques consignes. Cette fois, je leur ai dit de dessiner ce qu'ils voulaient. Mais comme avant, on avait évoqué la liberté et les attaques, beaucoup de choses avaient besoin de sortir. Tous ont dessiné sur ce thème."

L'institutrice a également partagé les dessins de ses élèves, assorties de légendes retranscrites selon le principe de "dictée à l'adulte", qui consiste à réécrire exactement ce que l'enfant dit.

17 heures, dernière sonnerie. À la récréation, les élèves sont descendus gaiement en chantonnant. Maintenant, c'est l'heure pour la maîtresse de rentrer chez elle, après une journée éprouvante, où les enseignants avaient, selon ses propres termes, "la pression". Une journée passée à apporter des tentatives de réponses, et surtout à rassurer. "Est-ce que ça va recommencer, maîtresse?". Leur expliquer qu'en réalité, on n'en sait rien, mais que c'est un risque. Mais qu'on ne peut pas s'empêcher de vivre pour un risque.

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