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Le Gala de l'ADISQ et Louis-José Houde : maintenant indissociables (ENTREVUE/VIDÉO)

L'ADISQ et Louis-José Houde : maintenant indissociables (ENTREVUE/VIDÉO)

Il y a le Gala de l’ADISQ. Et il y a le Gala de l’ADISQ animé depuis 10 ans par Louis-José Houde. Ce sont là deux choses bien différentes.

L’année dernière, sur le tapis rouge de la 36e édition de notre fête de la chanson, le Huffington Post Québec demandait à tous les artistes quel moment de la soirée ils anticipaient avec le plus d’impatience. Quels numéro ou prestation ils avaient hâte de savourer. Et les réponses étaient unanimes : le monologue d’ouverture de Louis-José Houde. Les blagues de Louis-José Houde. Les mimiques de Louis-José Houde. Que du Louis-José Houde, n’en déplaise aux finalistes des différentes catégories.

L’humoriste est réellement parvenu à imposer son style, sa signature unique à la célébration. On se demande toujours quelle perle Louis-José aura relevé de l’année musicale qui s’achève, quelle anecdote il relatera, quelle personnalité il taquinera. Ses capsules où il tourne gentiment en dérision les remerciements imprimés dans les pochettes d’albums sont désormais déposées sur le web plusieurs semaines avant le gala, deviennent virales dans le temps de le dire et déclenchent instantanément l’hilarité.

Et pourtant, bien d’autres grosses pointures ont été les visages officiels de l’événement bien avant que Louis-José n’en prenne les commandes, en 2006 : Dominique Michel et Denise Filiatrault, Yvon Deschamps (8 fois non consécutives, entre 1980 et 1997 ), Jean-Pierre Ferland, feu Jean-Guy Moreau, Claude Meunier et Serge Thériault, André-Philippe Gagnon, Michel Rivard (3 fois, en 1980, 1990 et 2005), René Simard, Patrick Huard, Véronique Cloutier et Guy A. Lepage (5 fois, de 2000 à 2004). Bien sûr, Yvon Deschamps a particulièrement laissé sa marque, Guy A.Lepage aussi, mais c’est probablement Louis-José Houde qui passera à l’histoire comme le maître de cérémonie ayant créé le plus grand engouement à l’ADISQ. Déjà, il a battu le record du plus grand nombre de présences derrière le lutrin principal, ce qui, en soi, est un grand accomplissement.

D’abord sincèrement passionné de musique, puis observateur comme pas un, et respectueux de ses amis chanteurs et auteurs-compositeurs-interprètes, Houde le verbomoteur rassemble, fait rire et surprend. Travailleur acharné, il peaufine et rode ses textes jusqu’à plus soif avant le jour J et, parlant de soif, il a plusieurs fois répété qu’il s’astreint à une sobriété absolue au moins un mois avant la date fatidique. L’homme prend sa tâche au sérieux, et ça se reflète dans son animation. Au grand bonheur du public et des critiques, qui l’encensent chaque fois.

Plus baveux

Et ce n’est pas cette année que la tendance devrait faiblir. Ce dimanche, s’il ne compte pas souligner d’une manière précise sa décennie à la barre de la remise de prix – à moins que son équipe ne lui prépare une surprise, qui sait! -, Louis-José avoue que, l’expérience et la confiance aidant, il se permettra quelques répliques acidulées envers ses compagnons qui empliront le parterre de la Salle Wilfrid-Pelletier. Qui devrait être débitées avec grande classe, connaissant l’élégance du principal intéressé.

«J’ai écrit un monologue dont la prémisse est : «Je vous aime malgré…», cite Louis-José en exemple. Je «picosse» un peu plus les artistes, cette année! Ce n’était pas prémédité, ça adonne comme ça, et ce n’est pas vraiment méchant. Je me permets de les taquiner un peu plus. C’est un petit peu baveux, par moments.»

Dans une soirée plus courte de trente minutes que l’an dernier, des prestations que Louis-José estime «de gros calibre», offertes par Marie-Pierre Arthur, Bobby Bazini, Fanny Bloom, Philippe Brach, Louis-Jean Cormier, Galaxie, Marie-Mai, Ariane Moffatt, Patrick Norman, Fred Pellerin et Jean Leloup viendront ponctuer l’attribution des trophées et les discours de remerciement.

Un total de 11 Félix sera décerné pendant le rassemblement, dont sept sont décidés par un jury composé de professionnels de l’industrie de la musique. Les quatre autres sont choisis par le public, soit ceux de Groupe ou duo de l’année (Alfa Rococo, Galaxie, Kaïn, Marie-Ève Janvier et Jean-François Breau et Radio Radio), d’Interprète féminine de l’année (Marie-Pierre Arthur, Brigitte Boisjoli, Isabelle Boulay, Marie-Mai et Ariane Moffatt), d’Interprète masculin de l’année (Louis-Jean Cormier, Marc Dupré, Jean Leloup, Alex Nevsky et Vincent Vallières) et de la Chanson de l’année (Rien à faire, de Marie-Pierre Arthur, Avant de disparaître, de Claude Bégin, Oublie-moi (Carry) on, de Cœur de pirate, Si tu reviens, de Louis-Jean Cormier, Espionne russe, de Joseph Edgar, Le monde est virtuel, de Serge Fiori, Paradis City, de Jean Leloup, Mécaniques générales, de Patrice Michaud, Debout, d’Ariane Moffatt, et Les coloriés, d’Alex Nevsky). Dominique Michel recevra le prix-hommage, qui saluera la portion chantée de son imposante carrière.

Du vinyle à Songza

Louis-José Houde, qui dit avoir écouté en boucle les derniers opus de Marie-Pierre Arthur, Louis-Jean Cormier, Philippe Brach, Galaxie et Guillaume Beauregard, et qui vient de s’initier au Paradis City de Leloup, dit ne pas sentir de clivage entre l’attention accordée à la relève et aux vieux routiers au sein de l’organisation de l’ADISQ, pas plus qu’il ne se questionne sur l’éternel débat opposant les fervents de musique dite «commerciale» aux défenseurs de la scène alternative et émergente.

Par contre, il s’inquiète vivement de l’impact des nouvelles technologies sur le cheminement des artistes. Loin de disparaître ou de s’estomper avec le temps, celles-ci se multiplient, et compliquent parfois considérablement les opportunités des créateurs de se faire connaître et de gagner décemment leur vie.

«Je pense que l’ADISQ apprivoise encore cette machine, cette ère de technologie dans laquelle on se trouve, sans perdre le contrôle sur leur affaire, juge-t-il. Pour eux, ce sont de gros changements, et c’est un vrai combat.»

«J’en parle, dans le gala, poursuit Louis-José, révélant ainsi un petit scoop. J’ai une phrase où je dis que j’ai acheté le vinyle de Radio Radio, mais qu’ils donnaient le download, donc je l’ai mis dans mon iPod, mais aussi dans mon iPhone, parce que lui est Bluetooth, et aussi dans mon iPad, parce que j’ai toutes mes playlists en streaming sur Songza et Spotify, avec le Wi-Fi, ça ne marche pas tout le temps… Pourtant, quand tu achètes le CD et que tu le mets dans le lecteur, ça marche tout le temps!»

«On n’a jamais autant parlé de la façon de consommer de la musique, mais les auteurs-compositeurs font de moins en moins d’argent. De plus en plus, chaque année, quelqu’un arrive avec un nouveau produit, qui a des désavantages. Par exemple, avec Songza, les artistes ne font que quelques sous par chanson ; alors, ils se dissocient de ça. Mais pourquoi ça existe? Qui a décidé que c’était légal? Les droits d’auteurs existent, dans la vie! On est dans une ère trouble, en ce moment…», plaide en conclusion Louis-José Houde.

Le 37e Gala de l’ADISQ sera diffusé en direct de la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, ce dimanche 8 novembre, à 19h30, à Radio-Canada. Vous pourrez suivre la couverture du Huffington Post Québec en direct pendant l’événement.

Pour plus d'infos: http://www.adisq.com/

Les gagnants du Gala de l'ADISQ 2014

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