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Sandy Boutin ne perd pas foi en l'industrie de la musique

Boutin a foi en l'industrie de la musique
Radio-Canada.ca

Sandy Boutin, fondateur de la maison de disques Simone Records, s'occupe de la carrière d'artistes beaucoup plus connus que lui. Il vient de gagner deux Félix lors de la soirée qui récompense les artisans de l'industrie. À quelques jours du Gala de l'ADISQ, rencontre avec un passionné.

Qu'ont en commun Louis-Jean Cormier, Ariane Moffatt et Marie-Pierre Arthur? Ils ont tous les trois la même maison de disques, Simone Records, qui compte cinq employés, incluant Sandy Boutin, âgé de 39 ans. Il a créé Simone Records après avoir travaillé avec le groupe Karkwa.

Faut-il être un peu fou et très passionné de musique pour, aujourd'hui, lancer une maison de disques? « Quand on fait partie du processus de création d'un artiste, il y a un début, il t'amène ses premières maquettes, ses premières idées. Parfois, c'est juste de la guitare et des voix enregistrées tout croche, mais tu vois vers où il s'en va. Puis tu arrives à un produit fini, tu as un disque qui est beau, qui est apprécié par les gens, par les médias. Après ça, tu le vois sur scène. Moi, j'ai besoin de ça. »

Son travail vient d'être reconnu lors de la première partie des Galas de l'ADISQ, puisque Simone Records a reçu le Félix de la maison de disques de l'année. Il a aussi remporté celui du producteur de disques de l'année, ainsi que le trophée de la pochette de l'année pour l'album Les grandes artères de Louis-Jean Cormier.

Sandy Boutin vient de Rouyn-Noranda. C'est lui qui y a cofondé le Festival de musique émergente (FME), qui en était à sa 13e année et qui a aussi gagné le Félix de l'événement de l'année.

Malgré les honneurs, gagner sa vie avec la musique est de plus en plus difficile. L'avènement de la musique en ligne et la popularité de sites comme Apple Music et Spotify, qui permettent d'écouter des milliers de chansons pour quelques dollars, ont modifié l'écosystème. Car même pour les artistes les plus populaires, les redevances provenant des écoutes numériques sont minimes. Sandy Boutin prend l'exemple de la chanson Paradis City de Jean Leloup sur Spotify.

« On voit que Paradis City a été écouté plus de 262 000 fois. Avec la rémunération au Canada qui est de 10,2 cents par 1000 écoutes, ça veut dire que la chanson rapporte 26 $. »

— Sandy Boutin

Sa solution pour générer des revenus? Taxer notamment les fournisseurs d'accès Internet pour verser des redevances aux artisans.

« Pourquoi un fournisseur d'accès Internet peut-il te vendre du haut débit, une bande passante puis de la haute vitesse? Ce n'est pas pour envoyer un simple courriel, c'est pour donner accès à du contenu sur Internet. Le contenu, ce n'est ni Vidéotron ni Bell qui le fait, et le produit, ce sont les cinéastes, les auteurs-compositeurs en musique, les livres qu'on peut aller télécharger, ou même les images de photographes professionnels », explique le producteur.

Jusqu'à maintenant, le gouvernement fédéral a refusé d'imposer des redevances aux fournisseurs d'accès Internet et aux fabricants d'ordinateurs, de tablettes et de téléphones. II faudra voir si le nouveau gouvernement libéral changera la donne.

Comment Sandy Boutin voit-il son avenir comme propriétaire de maison de disques? « On parle beaucoup d'univers 360. » L'univers 360, c'est un nouveau modèle de gestion où l'entreprise ne s'occupe plus uniquement de la production du disque, mais de l'ensemble de la carrière de l'artiste.

Avec les informations de Maxence Bilodeau

Les gagnants du Gala de l'ADISQ 2014

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