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Légalisation de la marijuana : Clayton Goodwin, vétéran devenu militant pro-cannabis, s'inquiète de l'ingérence du privé

Ce vétéran est contre la légalisation de la marijuana. Voici pourquoi

Un vétéran qui milite pour un meilleur accès à la marijuana médicale s’inquiète des conséquences de la légalisation promise par le gouvernement de Justin Trudeau.

Clayton Goodwin, un ancien réserviste blessé dans le Grand Nord en 2004, est un important consommateur de marijuana. Il en ingère environ cinq grammes par jour, la plupart du temps sous forme d’huile qu'il ajoute dans sa nourriture ou son café.

L’homme de 39 ans raconte que c’est la seule façon pour lui de passer à travers de ses journées, puisque ses médicaments le faisaient souffrir, au point de vouloir mettre fin à sa vie.

À son avis, Santé Canada devrait être la seule instance qui devrait règlementer la marijuana pour éviter que les entreprises privées s’approprient le marché et fassent exploser les coûts.

L’élection d’un gouvernement libéral majoritaire a tout de suite dopé les entreprises de cannabis médical cotées en bourse, qui flairent la bonne affaire.

Les actions des sociétés spécialisées dans la production et la vente ont gagné entre 5 et 10% à la Bourse de Toronto le lendemain de son élection.

Justin Trudeau avait promis de régulariser et de légaliser la marijuana « tout de suite » s’il était élu premier ministre. Il compte établir un partenariat avec les provinces pour la distribution, entre autres.

Clayton Goodwin veut éviter que les provinces prennent le monopole de l’industrie de la marijuana. Pour des vétérans comme lui qui doivent prendre jusqu’à huit variétés différentes de cannabis, cette ingérence pourrait poser problème, dit-il.

« J’ai de la marijuana pour dormir, pour me réveiller, pour consommer pendant la journée, énumère-t-il. J’ai aussi une sorte pour m’aider quand je suis très stressé. »

Si l'une de ces variétés venait à manquer, il ne voudrait pas avoir à s'en remettre au bon vouloir de l’industrie privée. C’est pourquoi il souhaite voir une règlementation plus serrée, qui s’assurerait de maintenir les prix les plus bas.

« Je ne devrais pas avoir les mains liées à une seule compagnie. Ce n’est pas ça le libre-marché », critique-t-il.

En ce moment, 25 compagnies sont mandatées par Santé Canada pour vendre la drogue à des fins médicinales pour un marché qui représenté 80 millions de dollars par année.

Même si la marijuana médicale – légale depuis 2001 – est remboursée par le gouvernement, Clayton Goodwin estime que les conservateurs ont mis des bâtons dans les roues des anciens soldats qui souhaitent l’utiliser.

Le ministre conservateur des Anciens combattants, Erin O’Toole, avait déclaré qu’il n’y avait aucune preuve scientifique que la marijuana pouvait aider à alléger les symptômes post-traumatiques des vétérans.

« Il y a bon nombre de voix qui s’élèvent qui suggèrent que c’est un traitement pour les troubles post-traumatiques; il n’y a aucune preuve clinique qui soutient cela, avait-il dit en mai dernier. Il y a des preuves toutefois qu’elle soulagerait des symptômes de douleur chronique ou d’anxiété. »

Selon Anciens Combattants Canada, le fédéral a dépensé 5,2 millions de dollars pour la marijuana médicale dans la dernière année fiscale. De ce nombre, 3,4 millions ont servi à aider les vétérans dans les provinces de l’Atlantique.

Même si les libéraux ont promis plus d’aide pour les vétérans comme lui, dont une pension à vie, Clayton Goodwin reste sceptique face à ces belles paroles.

Comme plusieurs vétérans, il attend avec impatience les nominations des ministres des Anciens combattants et de la Justice du gouvernement Trudeau, mercredi.

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