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Est-ce que l'amour se trouve en banlieue?

Est-ce que l'amour est en banlieue?
Parents kissing on bench in park
Jupiterimages via Getty Images
Parents kissing on bench in park

Je suis dans la trentaine, Montréalaise depuis plus une décennie et je n’ai jamais été mariée, financée, ni eu d’enfants. Ayant grandi à la campagne, j’ai eu un choque ce matin lorsque j’ai réalisé que toutes mes amies du secondaire et du Cégep étaient maintenant mariées, enceintes ou mères de famille. Bref, je me situe, pour une rare fois, assez loin dans le dernier centile… Car les faits sont les faits : je ne suis certainement pas la seule à trouver que la plupart des gens en région sont tous casés, non? Pourtant, j’ai vite réalisé qu’au sein de mes amis montréalais, je faisais partie de la « norme ». En fait, la plupart de mes copines établies dans la métropole sont présentement comme moi : célibataires et sans enfant.

Ayant voulu pousser cette réflexion un peu plus loin, j’ai, ces dernières semaines, passé des soirées entières à parcourir les données du dernier recensement canadien (duquel je blâme en partie pour mon célibat, il va sans dire!) et mis sur pied un sondage, réalisé par le site de rencontre en ligne EliteSingles auprès de 231 célibataires québécois.

Parmi les répondants affirmant que trouver l’amour en ville est difficile, près de la moitié d’entre eux ont répondu que c’est parce que les célibataires ne cherchent pas à avoir des relations sérieuses et préfèrent multiplier les rencontres. À la question « Quelles sont les avantages pour un célibataire en ville? », 54% des 231 sondés ont répondu que les multiples possibilités augmentent les chances de rencontrer une personne qui corresponde à ses attentes.

À la question « Quels sont les avantages pour un célibataire en région ?», près du tiers des participants ont répondu que les célibataires ont davantage envie de s’investir dans une relation car les choix sont limités, seulement 15 % affirment qu’il y a moins de compétition, et 16% des répondants pensent qu’en milieu rural, les relations deviennent sérieuses plus rapidement.

Est-ce que de déménager en banlieue fera passer votre relation de couple à la vitesse supérieure, peut-être pas, mais force est de constater que Montréal constitue un vrai terrain de jeu – ou de chasse – pour les jeunes professionnels. À Montréal, on fait moins d’enfants. Selon Statistique Canada, l’indice synthétique de fécondité enfants par femme se situe à 1,53. Le plus bas de la province. Au Saguenay Lac St-Jean par exemple, l’indice de fécondité est de 1,72 enfants par femme.

À Montréal, il y a plus de jeunes que dans les autres régions. L’âge médian est de 38,7 ans. Bon à savoir, car si vous recherchez plutôt un sugar daddy ou une sugar mummy, laissez-moi vous suggérer de déménager subito presto en Gaspésie, où l’âge médian moyen est de 50,1 ans.

Mais revenons à nos moutons – ou à nos cougars, c’est selon.

Montréal et sa structure d’âge sont uniques au Québec. Montréal accueille 63% des immigrants québécois. Les 20-64 ans représentent 64,3% de la population montréalaise, la proportion la plus élevée de toutes les régions. Chantal Girard, démographe à l'Institut de la statistique du Québec, explique que «beaucoup de gens vont à Montréal pour étudier. Ils déménagent ensuite dans les couronnes pour fonder une famille ». En passant, selon les données compilées, Vaudreuil-Dorion, en banlieue de Montréal, est la ville qui compte le plus de naissances par habitant.

Plus difficile de trouver l’amour à Montréal qu’ailleurs? Si la possibilité de multiplier les rencontres vous allume, vous serez aux anges, car la métropole offre toute une panoplie de choix. Trop de choix? Voyons voir :

Nombre de célibataires en 2011 selon Statistique Canada à Montréal :

Hommes: 482 900

Femmes : 482 515

Nombre de célibataires en 2011 selon Statistique Canada à Granby:

Hommes: 8 530

Femmes: 8 190

Selon Salama Marine, psychologue-coach diplômée de l’école de psychologues praticiens de Paris et psychologue partenaire du site EliteSingles, «on a tendance à penser qu’il est plus difficile de trouver l’amour en ville plutôt qu’en région, car la multitude de choix ne pousserait pas les célibataires vivant en ville à s’engager. Mais il s’avère que cette impression est plutôt un signe de notre temps. En effet, ce sont l’ensemble des célibataires, qu’ils vivent en ville ou en région, qui ont changé leur mode d’approche des relations amoureuses.

De nos jours, l’amour devient un objet de consommation comme un autre – Zygmunt Bauman parlait en 2004 de « l’amour liquide » – la société dans laquelle nous vivons nous appelle à consommer toujours plus et donc à jeter dès que l’occasion s’en présente. Ainsi, le sociologue fait le parallèle avec l’amour en expliquant que nous n’hésitons plus à « jeter un partenaire » dès qu’une meilleure opportunité se présente, l’engagement amoureux serait donc de plus en plus difficile. Et cela s’avère être vrai aussi bien en ville qu’en région ».

Au fait : pour les infos et la planification de votre prochain 5@7; sachez que l’arrondissement de Ville-Marie abrite la plus importante concentration de population masculine des 19 arrondissements de Montréal. Le Plateau Mont-Royal et Ville-Marie sont les deux seuls arrondissements à afficher une population majoritairement masculine. C’est aussi dans l’arrondissement de Ville-Marie que l’on observe la plus forte concentration de personnes célibataires des 19 arrondissements de la ville de Montréal : 50,6 % comparativement à 36,5 % ailleurs dans la métropole.

Le mythe du couple casé, demeurant dans le 450 est tenace et ainsi donc partiellement fondé: en 2011, 59,6 % des personnes âgées de 15 ans et plus à Brossard étaient mariées (!) ou en union libre. Dans la banlieue nord de Montréal, c’est près de 60% des gens qui vivent en couple. La majorité d'entre eux sont mariés, mais le tiers a opté pour l'union libre.

Selon Statistique Canda, à Laval par exemple, les ménages comptant 2 personnes ou plus comptent pour 74,7% de la population, contre 25,3 % des ménages comptant 1 seule personne.

Si l’on en déduit maintenant que la banlieue n’apparaît pas l’idéal pour multiplier les rencontres, bon nombre de Montréalais célibataires et cherchant l’âme sœur se plaignent justement, eux, de cet excès d’opportunités de rencontres. C’est à n’y rien comprendre. Annie M. explique : « Avec tous les sites de rencontres existants, Tindr et compagnie, les gens ne font pas d’efforts concrets et réels afin de vraiment connecter. Ils ont tellement de choix! Ils parlent un peu à tout le monde, sans vraiment rien dire ni suggérer de rencontre en personne, ou ils te voient une fois et même si la rencontre était plaisante et que ça a cliqué, ils préfèrent ne pas trop s’engager, semblent préférer attendre de voir s’ils rencontreront quelqu’un de mieux... Alors au bout du compte, ça finit par être une succession de rencontres non sérieuses qui ne mènent nulle part car les gens ont tellement d’options qui s’offrent à eux qu’ils n’arrivent plus – ou ne veulent pas – prendre de réelle décision, trancher».

Un Montréalais début quarantaine qui préfère garder l’anonymat - et qui possède beaucoup « d’expertise » dans la séduction affirme que les règles ont changé – du moins à Montréal. « Mon âge me pose maintenant des inconvénients, ici. Je voyage beaucoup et je trouve que « dater » à New York et à Toronto est tellement plus simple! L’âge d’un homme, s’il est plus vieux, ça pèse moins dans la balance qu’ici. Maintenant, je constate que les Montréalaises veulent rencontrer des hommes de leur âge ou même plus jeunes qu’elles. Avant, avoir une différence d’âge de 10 ans avec une femme était chose courante. Aussi, je tiens à mentionner que je trouve les Montréalais, en général, plus difficiles que les célibataires des autres grandes villes! »

Et vous, vous en pensez quoi, de ces statistiques?

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