Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

«Guerre et Paix» en marionnettes au Théâtre d'Aujourd'hui (ENTREVUE/PHOTOS)

«Guerre et Paix» en marionnettes au Théâtre d'Aujourd'hui (ENTREVUE/PHOTOS)

Classique parmi les classiques, œuvre phare de Léon Tolstoï, Guerre et Paix aura droit à une nouvelle vie, grâce à l’adaptation de Louis-Dominique Lavigne, amoureux fou de l’écrivain russe, en théâtre de marionnettes.

En début d’entrevue, le dramaturge explique de quelle façon sa version jette un nouveau regard sur l’œuvre acclamée. « Les marionnettes nous permettent d’offrir un angle décalé sur l’histoire, comme si on la prenait moins au sérieux. D’autre part, il aurait été impossible de monter un récit de champs de bataille et de personnages aussi nombreux sur une scène. Les marionnettes nous permettent donc de faire du théâtre épique. »

Au-delà de la forme, il y a le fond. Dès qu’il est question de Guerre et Paix, difficile de douter de l’intérêt et de l’enthousiasme de Louis-Dominique Lavigne. « C’est le plus grand roman de ma vie! J’avais déjà lu Anna Karénine, et j’avais aimé ça, mais quand j’ai lu Guerre et Paix, j’ai eu un coup de cœur fabuleux. »

Lorsque le metteur en scène Antoine Laprise et lui ont décidé de l’adapter pour la scène, il s’est intéressé au reste de l’œuvre de Tolstoï et à ses biographies. « J’ai tout aimé! Même ses romans méconnus ou ceux considérés comme étant plus faibles. J’ai découvert un écrivain fabuleux, qui a donné vie à des personnages extraordinaires, créé des histoires très fortes et développé un style sans fioriture, avec une grande économie. »

«Guerre et Paix» en marionnettes au Théâtre d'Aujourd'hui

Il a été viscéralement conquis par Guerre et Paix, un roman illustrant la fameuse campagne de Russie de 1812, avec une vision fataliste de l’histoire. « Il y a tout dans ce récit : une histoire touchante, qui tient presque du roman d’amour; des mouvements historiques évoquant les guerres napoléoniennes, des portions philosophiques qu’il fait bon méditer et un petit côté didactique, mais accessible. »

La façon d’aborder la thématique guerrière a particulièrement marqué Lavigne. « C’est une critique vitriolique de la guerre. Tolstoï était un pacifiste radical, très critique de la guerre, sans être pour autant peace and love. J’aime aussi qu’il ait écrit à propos d’une époque poétique de l’histoire, durant laquelle on pouvait explorer l’esprit guerrier de l’humain et la souffrance des champs de bataille. »

Quand est venu le temps de synthétiser la fresque littéraire de 2000 pages, Lavigne et Laprise se sont concentrés sur les scènes mémorables qui les avaient marqués lors de leur toute première lecture. Des personnages attachants ont disparu. Certaines scènes ont été mises de côté. Et bien des choix déchirants ont été faits.

« La première chose qu’il faut accepter quand on adapte un roman à la scène c’est de le trahir, écrit Lavigne dans le dossier de presse. C’est souvent frustrant surtout quand on apprécie l’œuvre dans toute son intégralité. En même temps, explorer un univers qu’on aime à la folie devient une expérience fascinante. On a l’impression d’entrer dans la tête de l’auteur. Pénétrer dans le cerveau de Tolstoï… Quel vertige! J’ai vécu intensément ce voyage au plus profond de cet imaginaire grandiose. »

Les créateurs ne se sont pas contentés de résumer. Ils se sont permis d’adapter l’histoire et d’y insérer un point de vue personnel sur ces héros d’autrefois, leurs batailles, leurs amours et leur vie quotidienne. « On explique dans la pièce pourquoi on a choisi d’adapter ce roman. On glisse des touches d’humour ici et là, à travers les réactions de marionnettes, sans pour autant alléger la gravité de l’histoire. On intègre un élément original : un commentateur personnifié par un loup bleu, très présent dans les œuvres d’Antoine. Et on exprime notre admiration pour Tolstoï de façon très claire. Il apparaît lui-même dans le spectacle à quelques reprises. »

La pièce Guerre et Paix sera présentée au Théâtre d’Aujourd’hui du 3 au 21 novembre 2015. Cliquez ici pour plus de détails.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.