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Femmes autochtones : Couillard doit retirer le dossier à la ministre Thériault, estime le PQ

Femmes autochtones : Couillard doit retirer le dossier à la ministre Thériault, estime le PQ

QUÉBEC – Le premier ministre Philippe Couillard doit retirer le dossier des abus envers des femmes autochtones à Val d’Or des mains de la ministre la Sécurité publique Lise Thériault, estime l’opposition officielle.

«Madame Thériault n’est manifestement pas en mesure d’affronter ce défi-là présentement», affirme le député péquiste Pascal Bérubé en évoquant la conférence de presse de vendredi dernier où la ministre s’est effondrée en larmes et le délai de cinq mois avant de confier l’enquête à un corps de police indépendant.

«C’est une question de leadership et de crédibilité. On aimerait que le premier ministre prenne la relève», ajoute le porte-parole du PQ en matière de sécurité publique.

L'émission Enquête a révélé jeudi dernier des allégations d'abus de la part de policiers de la Sûreté du Québec envers des femmes autochtones. Huit policiers ont été suspendus le temps que le SPVM mène l'enquête.

Pascal Bérubé souhaite également que le Bureau des enquêtes indépendantes mène l’enquête sur les incidents de Val-d’Or. Créé en 2012, le Bureau ne sera fonctionnel qu’en janvier prochain. «Qu’on devance son mandat de quelques semaines, lance le député de Matane-Matapédia. Si le premier ministre décide qu’il est prêt, il le sera.»

«Les policiers ne doivent pas enquêter sur les policiers», estime Pascal Bérubé.

Dimanche, la ministre Thériault a affirmé à l’émission Les coulisses du pouvoir qu’elle attendra la mise sur pied de la commission d’enquête sur les femmes autochtones disparues ou assassinées promise par Justin Trudeau avant de décider si elle déclenchera une enquête publique sur les événements de Val d’Or.

«Il faut être complémentaire avec le gouvernement Trudeau et non se dédoubler», explique son attachée de presse, Émilie Simard.

Pascal Bérubé estime pour sa part que les deux enquêtes publiques auraient des mandats distincts. «Ça n'a rien à voir», lance-t-il.

«[L’enquête québécoise] devrait inclure le processus entre le moment où le ministère et la ministre ont été informés, et le moment du reportage d’Enquête», ajoute-t-il.

À la CAQ, on estime que le Québec ne peut se permettre d’attendre la mise sur pied d’une commission d’enquête fédérale. «On pourra joindre l’enquête fédérale s’il y a lieu, dit le critique de la CAQ en matière de justice, Simon Joli-Barrette. À ce jour, l’enquête n’est pas déclenchée et je pense que c’est une situation assez urgente qui commande d’agir rapidement.»

Une enquête québécoise permettrait de mieux couvrir les allégations d’abus à Val d’Or plus précisément, ajoute Simon Jolin-Barrette.

Du côté de Québec solidaire, on se dit déçus de la décision de la ministre Thériault d’attendre la commission d’enquête promise par Justin Trudeau. «Ça n’a pas de bon sens de se mettre comme ça à la remorque du Canada», dit la députée Manon Massé.

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