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Grèves dans les écoles: Québec insiste pour que les services de garde restent ouverts

Grèves: Québec insiste pour que les services de garde restent ouverts
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Le ministre de l'Éducation, François Blais, a déposé en matinée une motion à l'Assemblée nationale pour demander aux commissions scolaires d'offrir des services de garde lors des journées de grève prévues la semaine prochaine dans les écoles du Québec. Le texte n'a toutefois pas été soumis au vote, Québec solidaire (QS) ayant refusé d'en débattre.

L'unanimité des parlementaires était requise pour que la motion soit acceptée. Elle n'aurait eu aucune valeur légale, mais le ministre espérait que son « poids politique » saurait convaincre les commissions scolaires « d'accommoder les parents ».

Pour appuyer sa demande, M. Blais a rappelé que son ministère avait octroyé du financement supplémentaire aux commissions scolaires afin que celles-ci puissent payer les techniciens en services de garde, comme lors d'une journée pédagogique. Cet argument n'a toutefois pas suffi à convaincre la porte-parole de l'aile parlementaire de QS, Françoise David.

Le ministre Blais a déploré le rejet de sa motion, que la Coalition avenir Québec (CAQ) avait pourtant choisi d'appuyer, affirmant qu'elle n'était ni partisane ni antisyndicale.

Le sujet est délicat, puisque si les commissions scolaires se plient à la volonté du gouvernement, des enfants pourraient devoir franchir les piquets de grève pour se rendre aux services de garde, une préoccupation soulevée au cours des derniers jours par le Parti québécois. En sortant du Salon bleu, le ministre Blais a toutefois déclaré qu'il ne craignait aucunement pour la sécurité des enfants dans les écoles.

Par voie de communiqué, la Fédération du personnel de soutien scolaire de la Centrale des syndicats du Québec (FPSS-CSQ) a dénoncé la tentative du ministre Blais de mettre de la pression sur les commissions scolaires, qualifiant la motion « d'ignoble » et rappelant que « les services de garde ne sont pas considérés comme étant un service essentiel à la population ».

De son côté, le porte-parole caquiste en matière d'Éducation, Jean-François Roberge, a reproché à François Blais de ne pas vouloir se battre pour le maintien des services de garde en milieu scolaire, accusant le ministre de « jouer les spectateurs ». La CAQ aurait souhaité qu'au lieu d'une motion parlementaire, le gouvernement Couillard envoie « une directive claire aux commissions scolaires afin d'exiger que les services de garde demeurent ouverts pendant les journées de grève des enseignants ».

Le ministre de l'Éducation n'a pourtant pas le pouvoir d'obliger les commissions scolaires à offrir des services de garde en temps de grève. Il avait d'ailleurs déploré la même situation le 29 septembre dernier, à la veille d'une journée de grève observée par les syndiqués de la Fédération autonome de l'enseignement (FAE) à Montréal, Laval, en Outaouais et dans le Centre-du-Québec.

L'un des sujets chauds de la rentrée

L'éducation s'impose véritablement comme un enjeu, cet automne, à l'Assemblée nationale, non seulement en raison des grèves tournantes prévues à partir de la semaine prochaine, mais aussi à cause de l'avenir des commissions scolaires, qui pourraient être transformées en profondeur.

Le gouvernement Couillard et la CAQ, qui forme le deuxième groupe d'opposition au Parlement, aimeraient attribuer davantage de pouvoirs aux écoles plutôt que de voir ceux-ci concentrés entre les mains des commissions scolaires. Un projet de réforme est en cours de préparation.

Pendant ce temps, le Parti québécois présente chaque jour ou presque des exemples de dysfonctionnement dans le milieu scolaire. Ce matin encore, le député Alexandre Cloutier reprochait au ministre Blais de ne pas avoir visité une seule école de la Commission scolaire de Montréal depuis sa nomination, ce à quoi le principal intéressé a répondu que ses collègues ministres l'informaient régulièrement de leurs visites dans ces écoles.

Les enseignants manifestent (30 septembre 2015)

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