Les organisateurs des Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) ont dévoilé mardi la programmation de leur 18e édition. Au menu, 144 œuvres de tout acabit en provenance de tous les continents.
Entre le film d’ouverture, Les vaillants de Pascal Sanchez, et celui de la clôture, l’acclamé Olmo and the Seagull de Petra Costa et Lea Glob, le public aura droit du 12 au 22 novembre à une programmation très diversifiée comprenant des valeurs sûres et quelques surprises.
Tout d’abord, Homeland (Iraq année zéro) d’Abbas Fhadel qui signe ici une fresque de plus de six heures sur la guerre en Irak. Toujours du Proche-Orient, dont les terribles événements continuent de nourrir les réalisateurs locaux, signalons la présence de Coma, premier film de Sara Fattahi dans lequel la guerre civile en Syrie est exlusivement vue d’un appartement de Damas habité par trois femmes de trois générations différentes.
La compétition officielle promet aussi plusieurs découvertes. On pense à The Other Side de Roberto Minervini, incursion coup-de-poing dans la culture «white trash» du sud des États-Unis. On ne manquera pas non plus d’aller voir O futebol de Sergio Oksman qui signe un long métrage sur les retrouvailles entre un père et son fils dans l’ambiance électrisante d’une coupe du monde de football.
Du côté des œuvres canadiennes et québécoises, les propositions alterneront entre productions de la relève et celle de réalisateurs plus établis. Ainsi pourrons-nous compter sur les nouvelles offrandes d’André-Line Beauparlant (Pinocchio), de Dominic Gagnon (Of the North), de Mia Donovan (Deprogrammed), de Jean-François Lesage (Un amour d’été) et de Michka Saäl (Spoon). À surveiller, le portrait d’une jeunesse dans Bienvenue à F.L. de Geneviève Dulude-De Celles et le visionnaire 88:88 d’Isiah Medina, véritable coup de cœur de Locarno et du dernier TIFF.
Le meilleur des documentaires
La section Panorama invite les festivaliers à venir voir ce qui s’est fait de mieux durant l’année sur la planète documentaire. Les choix ne manqueront pas. Pour commencer, In Transit et Last Conversations, les œuvres ultimes des regrettés Albert Maysles et Eduardo Coutinho. Disparue elle aussi récemment, Chantal Akerman a réalisé un dernier hommage à sa mère sous la forme d’une œuvre-somme intitulée No Home Movie.
Du Festival de Cannes où il a remporté le premier prix du documentaire, le percutant Allende mi Abuelo Allende. Ce film réalisé par la petite fille du président Salvador, assassiné le 11 septembre 1973 lors du coup d’État mené par le dictateur Pinochet, dresse un portrait encore inédit sur l’homme derrière la légende. L’histoire du Chili est également abordée dans Le bouton de nacre, le récent opus de Patricio Guzmán.
Pendant que Frederick Wiseman explore l’un des quartiers les plus multiculturels de New York avec In Jackson Heights, le réalisateur Mor Loushy offre Censored Voices, une œuvre-choc sur les témoignages censurés des soldats israéliens enregistrés peu après la guerre des Six Jours.
Cette année, les RIDM célèbreront l’Américain Thom Andersen dans une rétrospective revenant sur la carrière du réalisateur de l’inoubliable Los Angeles Plays Itself. L’homme de 72 ans profitera de sa venue à Montréal pour livrer une conférence au Centre canadien d’architecture.
Rappelons que l’Islandais Jóhann Jóhannsson – compositeur derrière les superbes musiques de The Theory of Everything (La théorie de l’univers) de James Marsh et Sicario de Denis Villeneuve – sera en ville afin de parler de son travail.
Enfin, le festival a invité le couple de cinéastes et photographes, Melanie Shatzky et Brian M. Cassidy, à choisir une sélection de films documentaires réalisés par des grands photographes ou des réalisateurs influencés par la photographie. En résulte une sélection hétéroclite incluant les grands noms du milieu tels Agnès Varda, Helen Levitt, Roger Ballen, Ulrich Seidl ou Jem Cohen.
Détails sur la programmation, c'est ici.
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