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Tout le monde en parle: «On n'a pas besoin de coalitions», dit Trudeau

«On n'a pas besoin de coalitions», dit Trudeau
Radio-Canada

«On n'a pas besoin de coalitions» et des «manigances dans les coulisses» qu'elles impliquent, a tranché le chef libéral Justin Trudeau sur le plateau de «Tout le monde en parle», tandis que son rival bloquiste Gilles Duceppe rappelait que son parti était ouvert à appuyer une coalition.

Alors que le pays semble se diriger tout droit vers un gouvernement minoritaire, le chef libéral a plaidé que «les gens savent qu'on peut tasser Stephen Harper» — et que le Parti libéral du Canada (PLC) est bien placé pour le faire.

«Je suis pas mal certain que Stephen Harper ne demeurera pas premier ministre après le 19 (octobre)», et «oui, je vais gagner», a soutenu Justin Trudeau à l'émission animée par Guy A. Lepage.

Le leader libéral faisait son apparition sur le plateau de l'émission diffusée à Radio-Canada alors que sa formation politique connaît une embellie dans les sondages à quelques jours du scrutin.

Comme son adversaire néo-démocrate Thomas Mulcair avait été invité à le faire lors de son apparition, la semaine dernière, le chef libéral a dû se prononcer sur l'enjeu du port du niqab.

«C'est un débat intéressant à faire, mais pas en campagne électorale», a-t-il plaidé, accusant le premier ministre sortant Stephen Harper d'avoir trouvé là un enjeu «commode» pour «faire du chemin» et détourner l'attention de son bilan des dix dernières années.

Justin Trudeau a par ailleurs balayé du revers de la main les critiques qui lui ont été adressées par des chroniqueurs sur sa maîtrise de la langue française après le premier débat des chefs dans la langue de Molière, le 24 septembre dernier.

«Moi, toute ma vie, les gens ont voulu me critiquer pour ceci et pour cela. Même avant que je sois politicien, les gens disaient n'importe quoi sur moi», a-t-il fait valoir, disant que son usage du français varie en fonction du contexte. Il a dit parler «tout le temps en français» à la maison.

Sur un ton plus léger, le chef libéral a été invité à revenir sur son lapsus du dernier débat des chefs en français, celui présenté à TVA le 2 octobre, alors qu'il avait appelé le leader bloquiste Gilles Duceppe «mon amour».

Lorsque Guy A. Lepage lui a demandé quel qualificatif il emploierait dans le cas de son adversaire néo-démocrate Thomas Mulcair, le leader libéral a répondu «mon collègue» après un soupir et une hésitation de quelques secondes.

Et pour le chef conservateur Stephen Harper? «Pour encore une dizaine de jours, mon premier ministre», a rétorqué le chef du PLC, qui a souhaité la meilleure des chances à son adversaire du Bloc, Gilles Duceppe, avant de quitter le plateau pour ne pas croiser ce dernier.

Le chef du Bloc québécois a réitéré qu'il était «prêt à travailler» avec l'un ou l'autre des prétendants au titre de premier ministre, à l'exception de M. Harper. Manifestement, «on s'en va vers un gouvernement minoritaire», a-t-il prédit.

Mais attention: «pas de chèque en blanc» aux libéraux ou aux néo-démocrates, a insisté M. Duceppe. «Je pense que le Québec fait des gains (en situation de gouvernement minoritaire) avec le Bloc», a-t-il ensuite déclaré, citant la reconnaissance du déséquilibre fiscal.

Le leader bloquiste a par ailleurs de nouveau reproché à MM. Trudeau et Mulcair de manquer de clarté dans le dossier du projet d'oléoduc Énergie Est — leur rival conservateur, lui, au moins, a le mérite d'être transparent, a ironisé Gilles Duceppe.

«Harper, il est pour tous les pipelines du monde; la planète serait un vaste oléoduc avec deux bouchons au bout et il serait heureux», a lâché celui qui avait causé la surprise en revenant à la tête de la formation souverainiste, qui avait pratiquement été rayée de la carte en 2011.

Il a confié qu'il ne l'aurait pas fait sans avoir obtenu l'assurance que le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, lui offrirait son appui pendant la campagne électorale.

«S'il avait dit non, on ne peut pas, à ce moment là, je n'y aurais pas été. Parce qu'il faut travailler ensemble, et c'était une des conditions que j'avais mises de l'avant», a dit M. Duceppe, qui a eu droit à une «petite carte» impitoyable de la part de Dany Turcotte.

«Si la tendance se maintient, le 19 octobre, vous retrouverez votre siège bien tranquille chez vous, les deux pieds sur le pouf, dans votre salon», était-il écrit sur la carte que lui a remis le coanimateur.

Dany Turcotte s'était auparavant montré un peu plus tendre à l'endroit de Justin Trudeau: «Comme président d'école, c'est sans hésiter que je vous donnerais mon vote. Comme premier ministre du Canada, donnez-moi quelques années pour y penser», avait-il écrit.

Le premier ministre sortant Stephen Harper est le seul des quatre chefs fédéraux qui ont été invités par l'équipe de «Tout le monde en parle» à avoir refusé de se présenter sur le plateau. Il ne l'a jamais fait depuis que l'émission est en ondes.

L'animateur de l'émission n'a pas désiré se rabattre sur son lieutenant au Québec, Denis Lebel.

«C'était Harper ou rien, et ça, c'était ma décision», a-t-il signalé en entrevue avec La Presse Canadienne, dimanche en début de soirée, peu avant la diffusion de son émission.

«Pendant la campagne, je ne reçois que les chefs, et si le chef ne veut pas venir, s'il considère qu'on n'est pas assez important, nous on considère que ses acolytes ne le sont pas assez», a-t-il complété.

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