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«Marche à l'ombre» à Super Écran: des débuts très prometteurs

«Marche à l'ombre» à Super Écran: des débuts très prometteurs

Super Écran croit tellement à sa première série dramatique originale, Marche à l’ombre, qu’une deuxième saison a déjà été commandée pour l’an prochain, avant même le début de sa diffusion, ce soir, à 21h.

Il faut dire que la prémisse de la fiction écrite par Ian Lauzon, secondé de Ludovic Huot et Catherine Léger, et réalisée par Francis Leclerc, est solide et prometteuse. Les deux premiers épisodes, qui ont déjà été présentés aux journalistes, confirment cette impression positive. Il vous faudra d’abord vous abonner à la chaîne payante pour accéder à cet univers qui se déploie dans une maison de transition, où quatre jeunes criminologues accompagnent, avec fermeté, dans leur processus de libération conditionnelle, des détenus tout juste sortis de prison.

Mais on vous conseille, et on vous souhaite, d’être curieux et de lorgner vers Super Écran et Marche à l’ombre. La galerie de personnages est riche et sera intéressante à découvrir au fil des semaines. À commencer par Rachel, qu’incarne une toujours excellente Laurence Leboeuf, figure centrale des intrigues, qui causera le premier grand revirement de Marche à l’ombre.

«Marche à l'ombre» à Super Écran

Responsable du sort tragique d’un détenu, Rachel devra réapprivoiser son lieu de travail, le centre Le Phoenix. Les événements passés teinteront sa façon d’agir avec ses nouveaux protégés, et peut-être regrettera-t-elle certaines décisions. On n’en dit pas plus, mais relevons simplement que les agents de libération, qui ne sont parfois pas plus âgés que la mi-vingtaine, se retrouvent avec de bien lourdes responsabilités sur les épaules, et ont entre leurs mains les destins d’hommes souvent dangereux.

Côté caractère, on sent rapidement que Rachel est non seulement mystérieuse, mais aussi très dure. Elle dispose de son amoureux comme elle le décide et le manipule, en société comme au lit. Cet aplomb lui sert évidemment dans son boulot, mais dissimule probablement d’autres failles. À ce sujet, Francis Leclerc évoque que Rachel arbore des traits de personnalité «jamais vus chez une femme en télévision québécoise». À suivre.

Auprès de Rachel évoluent Tania (Ève Duranceau), sa meilleure amie, une jeune femme qui mène une vie rangée et projette d’avoir un enfant avec son conjoint, Audrey (Catherine Brunet), un ex-militaire intransigeante, qui ne croit pas à la réhabilitation des criminels, et Tom (Éric Robidoux), qui semble en pincer pour Rachel. Sylvain Marcel personnifie le patron de tout ce beau monde, Gilbert, et Gildor Roy, Didier Lucien, Denis Houle et Jean-Carl Boucher, entre autres, interprètent les ex-détenus. Geneviève Brouillette se glisse pour sa part dans la peau de la mère de deux garçons ayant grandi dans un milieu violent.

Fait amusant, le personnage de Catherine Brunet connaîtra un flirt avec un homme incarné par Benoît Gouin ; souvenons-nous que, dans Le monde de Charlotte, la petite Charlotte (Brunet) consultait régulièrement son psychologue (Gouin) pour avoir réponse à ses mille et une questions…

Joutes enflammées

Ce qui retient surtout l’attention dans les premiers instants de Marche à l’ombre, ce sont les échanges entre les jeunes criminologues et les ex-détenus qu’ils supervisent, enlevants, qui se regardent et s’écoutent comme des joutes de ping-pong enflammées. On devine que les différentes histoires prendront de l’ampleur au fur et à mesure que la trame se développera, mais, d’emblée, ce sont ces vives discussions qui nous captivent.

Aussi, avec les images de Marche à l’ombre, on a bel et bien le sentiment d’avoir les deux pieds dans Montréal ; on parcourt des rues aux balcons enneigés, on passe près du Club Soda, on suggère Rosemont. On ne fait pas que survoler les attraits touristiques de la métropole pour donner un ton urbain à la série, on montre clairement les recoins de la ville, les endroits où les jeunes héros vivent, bossent et se déplacent, un aspect qui confère beaucoup de réalisme à l’ensemble.

Enfin, la structure des deux premiers épisodes ou, plus précisément, la façon dont a choisi de diviser les séquences du parcours de Rachel, est inhabituelle et vaut le coup d’œil.

Lenteur assumée

Seul bémol que les consommateurs de télévision à grande vitesse reprocheront à Marche à l’ombre : si les discussions entre les murs de la maison de transition sont trépidantes et pleines de rythme, les scènes qui sortent de ce cadre, elles, sont longues.

Comme si tout devenait plus lent lorsqu’on s’éloigne du prétexte même de la série. Au premier épisode, un souper entre amis, où la personnalité de Rachel se dévoile en filigrane, s’éternise, au risque de laisser filer l’intérêt du téléspectateur. Idem lorsque Rachel, Tania et Audrey sortent prendre un verre dans la deuxième heure. Spontanément, on est porté à penser que ces extraits auraient dû être resserrés. Or, Francis Leclerc assume parfaitement et défend la cadence inégale de sa saga.

«Pour moi, l’écriture de Ian (Lauzon) n’est pas du genre «1 + 1 = 2», plaide le réalisateur. Dans un souper, il s’en passe, des affaires. On a le temps de dégager pas seulement du texte, mais la personnalité de tout un chacun. C’est certain que, plus la série avance, plus elle prend son envol, mais ça prend ça, des fois.»

«On ne peut pas toujours puncher dès le premier épisode pour rallier tout le monde. Puisqu’on est à Super Écran, on n’est pas dans le combat des cotes d’écoute à tout prix. C’est le fun, de pouvoir faire ce qu’on veut et de prendre le temps. On dirait que, de plus en plus, on a peur de l’ennui et de l’attente, en télé. Moi, je regarde beaucoup de films et de séries des années 1980, et l’exposition, le temps, étaient beaucoup plus importants que maintenant. Je m’ennuie de ça, personnellement», ajoute Leclerc, qui met présentement la touche finale à la troisième saison des Beaux malaises, qu’on verra en janvier à TVA.

Marche à l’ombre, le lundi, à 21h, dès aujourd’hui, 12 octobre, à Super Écran. Également disponible à Super Écran Sur Demande et Super Écran GO. Notons que les épisodes, d’une durée approximative de 50 minutes, n’ont pas de pauses publicitaires.

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