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«Lay Low»: un autre bon coup de Lou Doillon (ENTREVUE)

«Lay Low»: un autre bon coup de Lou Doillon (ENTREVUE)

La chanteuse franco-britannique Lou Doillon, 32 ans, a connu un succès critique et commercial étonnant avec son premier album folk Places: plus de 300 000 exemplaires écoulés dans le monde et quelques dizaines de milliers au Québec. Sans oublier une Victoire de la musique pour l’artiste féminine de l’année en France. Trois ans plus tard, elle récidive avec un autre album anglophone intitulé Lay Low réalisé avec le Montréalais Taylor Kirk, chanteur et leader du groupe Timber Timbre.

Lou est la fille du réalisateur français Jacques Doillon et de l’actrice britannique Jane Birkin. Elle a d’abord fait carrière en cinéma et dans le monde du mannequinat. Elle n’a pas totalement décroché de ces univers, mais affirme saisir seulement les projets qui lui plaisent. Il faut dire que Lou Doillon a été passablement occupée depuis qu’elle a sorti son premier opus, réalisé par le respecté homme à tout faire, Étienne Daho.

Cette fois changement de décor, au sens propre comme au figuré. Doillon a quitté l’Europe pour venir enregistrer à Montréal.

« Ma venue ici s’explique par la fusion de plusieurs choses, raconte-t-elle dans un hôtel du centre-ville. J’aime la musique canadienne, comme celle de Neil Young, Leonard Cohen, Arcade Fire, Patrick Watson, Martha Wainwright. À cela s’ajoute le fait que j’ai toujours fantasmé les grands espaces du Canada. En plus, mon précédent album a eu une belle vie au Québec. Pour le reste, je dois dire que rien n’a été grandement réfléchi. Quand je réfléchis trop, il se passe des conneries. »

De manière assez spontanée, elle a eu envie de travailler avec Taylor Kirk, dont elle adore le travail. « Après des mois à fouiller pour trouver la personne parfaite, c’est mon copain qui m’a dit un jour de travailler avec le mec que j’écoutais en boucle depuis un an! Bien que mon entourage était très perplexe au début par rapport à mon choix, je sentais que c’était assez évident de collaborer avec lui. Je suis fan. J’ai partagé ma décision à ma maison de disque, mais ça semblait très compliqué… C’était un vrai indépendant, peu intéressé à travailler une artiste d’Universal France. Ça m’a plu encore plus! J’ai répété à Kirk dans des mails que je voulais travailler avec quelqu’un comme lui, d’imparfait. Il restait farouche et peu convaincu. Je pense qu’il s’attendait à quelqu’un de précieux. Il m’a testé. »

L’apprivoisement

Après de longues négociations, Kirk a fini par accepter de collaborer avec Doillon en lui proposant la période entre Noël et le Nouvel An 2014, question de la décourager. Et bien, l’auteure-compositrice-interprète a néanmoins sauté dans l’avion pour Montréal. « Tout était un défi. Il faisait moins 33 à mon arrivée. Il a fait plein de choses afin de voir si j’allais craquer. Les bras de fer ont continué ainsi presque tout le long de mon séjour… C’était génial. On a développé une passion l’un pour l’autre. Et je sais qu’il m’aide bien aujourd’hui. »

Cette dynamique s’est également transposée en studio. « Pour donner une idée du mec, il est arrivé le premier jour avec un t-shirt sur lequel était écrit No Fan et des chaussettes sur lesquelles était marqué Eat Shit, souligne Doillon (rires). » Mais le travail accompli en a valu rapidement la peine. Dès la fin de cette première journée, pratiquement toutes les chansons avaient été jouées. Et ils se sont apprivoisés, évidemment.

Par la suite, ils ont fignolé les morceaux durant trois sessions d’enregistrement au studio Hotel2Tango, prenant soin dès le départ d’éliminer les pièces qui plaisaient moins à l’apprenti réalisateur canadien. Au cours de cette période, les fidèles musiciens de Taylor Kirk – le bassiste Simon Trottier, le pianiste Mathieu Charbonneau et le batteur Olivier Fairfield font aussi partie de Timbre Timber – ont mis l’épaule à la roue. Plus tard, Lou Doillon a pris du temps à Paris afin d’apporter des petites retouches finales.

Résultat: un album de folk dépouillé réussi. Voix prenante et un tantinet sauvage, belles teintes de blues (Above My Head), textures un brin rugueuses (Weekender Baby), quelques beaux rugissements de guitare électrique (qui sonne parfois très Timber Timbre, comme sur la chanson Where to Start), jolis éclats de jazz (Robin Miller), arrangements éthérés pour une ambiance générale mélancolique et un tantinet austère.

Dans la foulée d’une importante tournée, Lou Doillon reviendra au Québec pour livrer quelques concerts en 2016. Mentionnons son spectacle dans le cadre du Festival Montréal en lumière, le 19 février au Club Soda.

Lou Doillon

Lay Low

Universal France

Sortie le 9 octobre

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