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Marilyne Baril: une créatrice férocement passionnée

Marilyne Baril: une créatrice férocement passionnée
Courtoisie Marilyne Baril

Les pièces de tissus, les manteaux et la fourrure se superposent dans l’atelier que partage Marilyne Baril avec un artiste céramiste. La chevelure courte et noire, elle s’affaire à travailler sur des mitaines qu’elle mettra en marché pour l’hiver avec une stagiaire qu’elle accueille pour un mois.

Le débit rapide, elle parle avec enthousiasme de sa passion pour la mode, qu’elle entretient depuis sa plus tendre enfance. « Depuis que j’ai 7 ans, je couds des mitaines de fourrure avec mon père qui est chasseur, depuis toujours. Je suis des cours de couture depuis ce temps-là », raconte la créatrice avec entrain. Elle a toujours gardé le cap et a poursuivi des études en mode, spécialisation fourrure, jusqu’à l’université.

La petite nouvelle

En affaires depuis seulement deux ans et demi, Baril a fait ses classes dans les bureaux des magasins les plus populaires de la province, faisant un saut chez l’Aubainerie, au groupe Dynamite et chez Bodybag. Avec aujourd’hui une marque éponyme de manteaux ainsi que des vêtements de ville vendus sous le nom de Marigold, Marilyne Baril se compte chanceuse d'avoir autant de succès. «J’ai une quinzaine de points de vente partout au Canada, ça va super bien», estime-t-elle.

Sa collection automne-hiver qui vient tout juste d’être dévoilée rend la designer très fébrile. « Les manteaux c’est fou, il y a tellement de challenge, ca fait quatre saisons que j’en fais et chaque saison, j’augmente les détails cool», raconte Baril avec ardeur. Ses manteaux sont classiques, faciles à porter et surtout, 100% faits au Québec, fait assez rare pour le spécifier. Même son Melton est déniché ici. « On dit souvent que des morceaux sont 100% québécois, mais les tissus dans le fond, ça vient de Chine. Mais moi je peux dire que mon Melton est tissé au Québec », soutient avec fierté la designer.

La fourrure : une matière toujours controversée

Matière controversée, la fourrure est un point central dans la démarche créative de Marilyne Baril, qui la travaille depuis qu’elle est toute petite. « Je suis vraiment pro fourrure et quand je vois des vidéos, des documentaires comme The True Cost [un documentaire sur l’industrie de la fast fashion qui dépeint les conditions difficiles de travailleurs de l’industrie] par exemple, c’est choquant comment ça se passe pour les gens qui travaillent dans cette industrie-là. Moi qui propose de la fourrure et qui me fais chialer après par certaines personnes, je me dis "pensez à vos vêtements que vous achetez chez Forever 21" », affirme la designer.

Elle confie aussi avoir adapté sa création à une clientèle souvent réticente à adopter la fourrure. « Avant j’en mettais plus, c’était la fourrure intégrée, mais ça monte le prix d’un manteau et le monde aime mieux avoir l’option de l’avoir ou pas, alors je fais des fourrures détachables », soutient-elle.

Ses manteaux, ornés de fourrure ou pas, sont une fierté pour Marilyne Baril. Son modèle Carolina, son plus gros vendeur, tient une place spéciale dans son cœur. « Ça, c’est le manteau "Quatre filles et un jean", il fait bien à tout le monde », estime l’énergique créatrice.

La tête ailleurs

Toujours désireuse de se renouveler, elle a déjà la tête bien loin de sa collection automne-hiver. La designer lancera une collection printemps-été 2016 différente de ce qu’elle a toujours fait par le passé. Elle se garde de trop en révéler, mais souligne tout de même qu’elle offrira plus de diversité dans les morceaux que jamais auparavant. « À partir de l’été 2016, je fais un peu de tout », affirme-t-elle en restant secrète.

En fin de compte, Marilyne Baril souhaite que sa création soit menée par ses valeurs. « J’essaie d’avoir une consommation éthique et consciencieuse, insiste-t-elle. Comment être éthique et cool en même temps.»

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Collection automne-hiver 2015-2016 de Marilyne Baril

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