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Partenariat transpacifique: un accord à prendre ou à laisser?

PTP: un accord à prendre ou à laisser?

ATLANTA _ Le commerce international vivra des moments décisifs, dimanche, alors que 12 pays décideront s'ils mettent de côté leurs inquiétudes respectives et donnent le feu vert à la signature de la plus grande zone de libre-échange au monde, le Partenariat transpacifique (PTP).

Les négociations se sont poursuivies sur trois jours de plus que prévu, et il semble que le moment soit crucial pour le PTP, puisque de nombreux délégués souhaitent voir une entente conclue avant le jour du scrutin au Canada, mais également avant des élections aux États-Unis, au Pérou et au Japon qui pourraient modifier les forces en place.

Quelques différends ont poussé dans une phase d'ultimatums les négociations, après lesquelles certains négociateurs doivent se rendre à un sommet du G20 en Turquie. Le délégué du Japon a d'ailleurs clairement indiqué qu'il ne resterait pas plus longtemps que dimanche.

Les pays font donc maintenant face à un dilemme: accepter l'accord maintenant, tel qu'il est avec ses défauts, ou attendre et risquer que le projet, qui se négocie depuis déjà une dizaine d'années, ne meure au feuilleton.

Ce qui devait être deux jours de négociations s'est allongé en réunion de cinq jours au centre de congrès d'Atlanta, illustrant le désir ardent de certains négociateurs d'en arriver à une entente avant les diverses élections.

S'il aboutit, le PTP devrait être ratifié dans les parlements nationaux impliqués. Or, plusieurs politiciens et candidats à l'opposition se sont positionnés contre l'entente de libre-échange. Au Canada, le chef néo-démocrate, Thomas Mulcair, a fait savoir qu'il ne se sentirait pas lié à une entente négociée durant la campagne. Aux États-Unis, des candidats aux investitures républicaine et démocrate comme Donald Trump et Bernie Sanders pressent déjà leurs collègues haut-placés de s'y opposer.

Un obstacle majeur au nouvel accord de libre-échange concernerait les produits pharmaceutiques de nouvelle génération, pour lesquels des pressions politiques font s'affronter les États-Unis et l'Australie.

Des parties prenantes à la rencontre ont affirmé que le Congrès américain pourrait ne pas ratifier l'entente si elle n'offre pas des droits d'exclusivité de huit ans aux fabricants de médicaments biologiques, ce qui est déjà significativement moindre par rapport à la protection actuelle aux États-Unis de 12 ans. Après cette période, des versions génériques similaires pourraient accéder au marché. De son côté, le gouvernement australien fait face à des pressions politiques intérieures appelant à éviter de permettre une protection de plus de cinq ans.

Le Canada se tient plutôt en coulisses de ce débat. Il applique déjà la norme de huit ans de droits d'exclusivité.

Au centre de ce différend, non seulement le PTP est-il en jeu, mais aussi l'accès à des médicaments modernes pour 800 millions de personnes.

Le dernier grand point d'achoppement concernant le Canada touche les produits laitiers. Alors que les négociateurs ont travaillé au moins jusqu'à 4 h, dans la nuit de vendredi à samedi, des sources affirment que le Canada, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande et d'autres pays ont été impliqués dans des discussions à plusieurs sur un meilleur accès pour chacun aux produits de lait, fromage et beurre des partenaires.

Au Canada, le secteur laitier n'ouvre que 10 pour cent au marché étranger. Le Québec et l'Ontario, particulièrement, s'opposent à accueillir plus de produits laitiers étrangers sur les tablettes des épiceries.

Dans les couloirs du centre de congrès, samedi, résonnaient des conversations nerveuses sur les impacts du report pour le PTP.

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