DARTMOUTH _ Un gouvernement conservateur pourrait approuver la construction de seulement 11 navires de guerre malgré son engagement de s'en procurer 15 dans le cadre de sa Stratégie nationale d'approvisionnement en matière de construction navale, qui se chiffre à plusieurs milliards de dollars.
C'est le candidat conservateur et ministre de la Défense sortant Jason Kenney qui l'a laissé entendre, vendredi, au chantier naval de la Nouvelle-Écosse qui construit actuellement les navires de patrouille extracôtiers de l'Arctique promis depuis longtemps par le gouvernement Harper.
Dès que ces brise-glaces seront complétés par les Chantiers maritimes Irving, qui avaient remporté l'appel d'offre du gouvernement, l'entreprise commencera la construction plus complexe des navires de guerre.
Ces navires ont été commandés pour remplacer les frégates vieillissantes, mais aussi les contre-torpilleurs de la Marine royale canadienne.
M. Kenney a affirmé que le gouvernement comptait bâtir "entre 11 et 15" navires de remplacement.
Le candidat conservateur a ajouté qu'il faudrait encore plusieurs années pour compléter leur construction. Ainsi, un prochain gouvernement devra décider combien de bateaux il faudrait construire et s'il serait nécessaire d'investir davantage de ressources, a-t-il soutenu.
M. Kenney a toutefois concédé qu'il pourrait y avoir "des compromis" à faire. Il a d'ailleurs salué la décision de la Marine qui a décidé de réutiliser certaines pièces des anciens navires dans les nouveaux.
Pas d'autre critère pour révoquer la citoyenneté
Par ailleurs, le ministre sortant a assuré que les conservateurs ne présenteraient pas d'autres critères pour révoquer la citoyenneté de certains Canadiens détenant une double nationalité. "Nous ne poursuivrons pas d'autres démarches juridiques ou règlementaires pour la révocation de la citoyenneté", a-t-il affirmé.
Lors d'un entretien à la radio ontarienne AM980, jeudi, le chef conservateur Stephen Harper a affirmé que son gouvernement pourrait "considérer d'autres options" pour révoquer la citoyenneté d'autres criminels, tels que les meurtriers en série.
En vertu de la loi, le gouvernement peut retirer la citoyenneté d'un Canadien qui détient une double nationalité si ce dernier a été reconnu coupable d'un crime de nature terroriste. Les partis de l'opposition à Ottawa ont fustigé ces mesures, qui créeraient "deux classes" de citoyens.
M. Kenney a par ailleurs rejeté les critiques du Nouveau Parti démocratique (NPD) et du Parti libéral du Canada (PLC) qui l'ont accusé de diviser les Canadiens en exploitant l'enjeu du port du niqab lors des cérémonies de citoyenneté.
Selon lui, c'est une "courtoisie élémentaire" que d'enlever ce voile lorsque les nouveaux citoyens prêtent serment à leur pays d'accueil.
Le ministre de la Défense sortant s'est également dit perplexe face aux propos de l'ancien premier ministre Jean Chrétien, qui voit d'un bon oeil l'implication militaire de la Russie contre le groupe armé État islamique en Syrie.
"Vladimir Poutine poursuit ses propres intérêts. Il n'aide pas, et ce n'est pas un allié. Je crois que c'est étrange que le Parti libéral perçoive Vladimir Poutine comme un allié. C'est un homme dont les adversaires politiques ont été assassinés et qui a envahi les pays voisins", a lancé M. Kenney.