Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Au Lac-Saint-Jean, le ministre des Transports Denis Lebel lutte dans une circonscription remaniée

Denis Lebel doit tenir à l'oeil sa circonscription de Lac-Saint-Jean
Radio-Canada.ca

Le ministre sortant et lieutenant politique des conservateurs au Québec, Denis Lebel, a presque un horaire de chef pour sa quatrième campagne électorale. Mais alors qu'il sillonne la province pour rallier les électeurs, il doit tenir à l'oeil sa propre circonscription de Lac-Saint-Jean.

Un texte de Catherine Paradis

Épinglette à l'appui, Denis Lebel se vante d'être reconnu comme le bleuet à Ottawa. Originaire de Roberval, il y a été maire et ensuite député de Roberval-Lac-Saint-Jean durant les huit dernières années. Il a fait naître de nombreux projets, comme la marina, où il est en terrain connu et fertile.

Mais après une accumulation de victoires solides pour lui, voilà que la donne change. Le redécoupage de la carte électorale ajoute la ville d'Alma à la circonscription. Près du tiers des 105 000 électeurs y habitent et le NPD y avait remporté la victoire avec Claude Patry, passé depuis au Bloc québécois.

Si l'on transpose les résultats de 2011 sur la nouvelle carte électorale, Denis Lebel aurait tout de même gagné, mais par une plus faible marge : 5500 voix au lieu de 7256 avec l'ancienne carte.

Le terrain et les syndicats jouent contre lui

Face à cette nouvelle conjoncture, Denis Lebel ne tient rien pour acquis. « Je n'ai jamais travaillé le terrain d'Alma auparavant », admet-il.

« Il est clair que ça amène une dynamique nouvelle et renouvelée. Il y a beaucoup de travail à faire, surtout que les autres candidats sont originaires d'Alma. »

— Denis Lebel, candidat conservateur

C'est justement cette faille que la forte base syndicale almatoise compte bien exploiter. « Le redécoupage de la carte électorale était une opportunité très grande de faire renverser la vapeur », soutient le directeur régional de la FTQ-Saguenay-Lac-Saint-Jean-Chibougamau-Chapais, Marc Maltais.

Dans une offensive sans précédent contre Denis Lebel, la centrale a enjoint ses membres à appuyer la candidate néo-démocrate Gisèle Dallaire. Le syndicat compte 15 000 membres dans la nouvelle circonscription.

Le vote stratégique en question

Gisèle Dallaire, candidate néo-démocrate dans Lac-Saint-JeanGisèle Dallaire, candidate néo-démocrate dans Lac-Saint-Jean Photo : Radio-Canada/Catherine Paradis

« On est vraiment dans une course à deux », assure de son côté Gisèle Dallaire, qui prétend multiplier les appuis.

La candidate néo-démocrate assure qu'il y a plus que le vote stratégique qui la propulse.

« On répond vraiment à ce que les gens veulent comme changement, dans l'assurance-emploi ou la gestion de l'offre par exemple. »

— Gisèle Dallaire, candidate néo-démocrate

Le candidat bloquiste et militant de longue date Sabin Gaudreault semble celui qui pourrait payer le plus cher cet appel au vote stratégique. Il tente ramener les souverainistes au bercail dans le bastion indépendantiste d'Alma.

« C'est pas le vote stratégique qui est important, c'est le vote authentique. »

— Sabin Gaudreault, candidat bloquiste

Du côté libéral, le candidat Sabin Simard est entré le dernier dans la mêlée électorale. Il constate qu'Alma compte son lot d'indécis, qu'il espère convaincre.

« C'est certain que les indécis ne vont pas pencher pour les conservateurs. »

— Sabin Simard, candidat libéral

Un passé conservateur

Certains électeurs pensent que le député sortant Denis Lebel pourrait être défait par les gens d'Alma au terme de la 42e élection générale.

C'est ce qui est arrivé à l'ex-ministre conservateur Jean-Pierre Blackburn en 2011. Ce dernier convient qu'à première vue, l'ajout d'Alma à la circonscription Lac-Saint-Jean peut paraître inquiétant pour M. Lebel.

« Mais quand on regarde l'historique du comté, en 1984, il y a eu Clément Côté, sous le gouvernement Mulroney, se rappelle-t-il. Ensuite, il y a eu Lucien Bouchard en 1988 et dans Jonquière-Alma, moi-même en 2006 et 2008. À l'époque, c'est la communauté d'affaires almatoise qui avait sonné la charge. »

Pancartes électorales revisitées...

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.