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Le scandale Volkswagen: «d'élève modèle à escroc»

Le scandale Volkswagen: «d'élève modèle à escroc»

Le monde entier posait encore il y a peu un regard admiratif sur l’industrie automobile allemande. Cet été, Volkswagen avait annoncé de nouveaux records. La semaine dernière, avec ses nouveaux modèles rutilants, le groupe avait illuminé l’ouverture de la grand-messe mondiale du secteur automobile, l’IAA de Francfort.

Tout ceci appartient aujourd’hui au passé. Il n’est désormais question que de moteurs diesels polluants, de manipulation et de fraude, dont même le gouvernement allemand pourrait avoir eu connaissance. Nous assistons là à rien de moins que le plus gros scandale économique de l’histoire allemande.

L’affaire dépasse le seul vacillement du plus grand groupe allemand – elle met également à mal l’image de notre économie. Fiabilité, crédibilité, ces attributs qui jusqu’alors caractérisaient si bien notre secteur automobile ont dans ce contexte perdu tout leur crédit.

Le monde se gausse du #Dieselgate

Et il est tout aussi incroyable de voir le dirigeant de l’entreprise Martin Winterkorn s’accrocher à son poste. (Il a maintenant démissionné.)

Rien d’étonnant donc à ce que le monde entier ridiculise les Allemands avec le hashtag #dieselgate. D’entreprise modèle à escroc – la chute de Volkswagen n’a pour précédent que celles que nous avait offertes le secteur bancaire.

Stupéfait, chacun prend connaissance des faits qui nous parviennent de manière fragmentaire. 11 millions de véhicules ont fait l’objet de cette manipulation, qui a nécessité l’installation d’un système dans un but de fraude massive et intentionnelle – dont le gouvernement allemand était peut-être informé depuis 2013.

L’industrie automobile a atteint son zénith

Mais le choc que représente ce scandale pour l’industrie automobile ne vient qu’amplifier une tendance de fond. Dans quelques années, lorsqu’il faudra revenir sur cet épisode, nous constaterons qu’il marque le zénith du secteur automobile allemand.

Dans les économies occidentales, les consommateurs achètent de moins en moins de véhicules. De nombreux pays émergents connaissent par ailleurs des difficultés économiques. Le tout à une période où la voiture perd de son importance en tant que marqueur social. Et alors que des groupes comme Apple et Google pointent leur nez dans ce secteur. La firme à la pomme a d’ailleurs révélé hier qu’elle mettrait sa propre voiture sur le marché plus tôt que prévu.

Les champions des moteurs électriques et hybrides sont de toute façon déjà des groupes asiatiques : il suffit de penser au constructeur chinois BYD ou au japonais Toyota.

Les acteurs traditionnels ne se privent bien entendu pas de persifler sur les nouvelles approches de Tesla, Apple et Google. Mais jusqu’où ont ri les dirigeants de Nokia, lorsqu’Apple a lancé son premier téléphone ? Le groupe finlandais est aujourd’hui relégué aux oubliettes.

Le groupe de Cupertino a déjà fait la preuve qu’il est capable de chambouler tout un secteur d’activité. Et les conditions pour répéter l’opération sur l’automobile sont aujourd’hui réunies.

Peut-être pourra-t-on constater d’ici quelques années que le scandale Volkswagen actuel n’a pas seulement secoué l’industrie automobile allemande, mais qu’il a aussi accéléré son déclin.

Cet article, publié à l’origine sur le Huffington Post allemand, a été traduit de l’allemand par Mathieu Bouquet.

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