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Pertes d'échantillons au CUSM: les syndicats et l'ordre inquiets

Pertes d'échantillons au CUSM: les syndicats et l'ordre inquiets
Thomas Gerbet/Radio-Canada

Les syndicats qui représentent les employés des laboratoires du CUSM dénoncent la désorganisation du service. Ils affirment que l'augmentation des pertes de prélèvements est loin d'être résorbée.

Un texte de Thomas Gerbet

« On ne peut pas continuer comme ça », confie Francine Carrier, la présidente locale de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux [APTS]. Les révélations de Radio-Canada concernant l'augmentation des pertes d'échantillons et des retards ne la surprennent pas. « C'est un problème que nos membres nous rapportent de façon régulière et ça ne s'améliore pas, ça perdure. »

« On n'est pas encore à pleine capacité. », rappelle Francine Carrier de l'APTS. Selon nos informations, le volume d'analyses effectuées au CUSM va presque doubler dans les prochaines années, puisque l'hôpital va récupérer davantage de tâches transférées par d'autres laboratoires d'hôpitaux montréalais.

L'APTS représente 400 technologistes médicaux des nouveaux laboratoires rassemblés au site Glen depuis le mois d'avril. La centralisation a entraîné une augmentation des volumes d'analyses traitées, mais aussi du transport d'échantillons à travers Montréal, ce qui augmente les risques.

« Les laboratoires sont le cerveau d'un hôpital. »

— Mary Ann Davis, secrétaire générale du SECUSM

Autre syndicat, même analyse

Le syndicat des employés du CUSM dénonce le recours à des transporteurs privés pour faire voyager les prélèvements entre les établissements montréalais. C'est « inacceptable », lance la secrétaire générale du SECUSM, Mary Ann Davis. Ça « démontre un manque de rigueur de la part des dirigeants du CUSM et tout ceci au nom de sauver un peu d'argent. Sans même avoir essayé avec nos propres ressources ».

Le SECUSM représente 5000 employés du CUSM dont les assistants techniciens de laboratoires. Au mois de mai, leurs membres auraient été rappelés pour travailler, « payés à temps triple » [temps supplémentaire sur des journées de congé], pour rattraper une erreur. « Pendant six semaines, ils ont oublié les échantillons venant du Nord-du-Québec. », raconte Mary Ann Davis.

Elle-même affirme avoir eu des problèmes avec le laboratoire, comme patiente. En raison de la prise d'un médicament, elle doit faire tester son sang tous les mois. « Au mois de juillet, ma médecin m'appelle et me demande pourquoi je ne faisais plus mes tests de sang. Pourtant je les faisais... mais elle ne recevait plus rien depuis début mai. Moi je suis chanceuse je travaille pour l'hôpital alors j'ai pu aller m'informer directement et régler la situation. Mais Monsieur et Madame Tout-le-monde, ils font quoi? »

Le CUSM n'a pas encore réagi à ce nouveau témoignage. Mardi, le mégahôpital promettait de mettre en place, au mois d'octobre, un système de traçabilité des échantillons.

L'Ordre professionnel des technologistes médicaux du Québec réagit

L'Ordre « s'inquiète de la manipulation des spécimens ». La situation soulevée au CUSM ne doit pas se reproduire ailleurs indique la présidente, Nathalie Rodrigue.

« Force est de constater que la centralisation semble se mettre en place avant même l'instauration des mesures permettant de s'assurer de la traçabilité et du transport des spécimens »

— Nathalie Rodrigue, présidente de l'OPTMQ

Le site Glen du CUSM

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