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Numéro sur Jérémy Gabriel: l'humoriste Mike Ward défendra sa liberté artistique

Numéro sur Jérémy Gabriel: l'humoriste Mike Ward défendra sa liberté artistique
Karine Dufour

L'humoriste Mike Ward sera entendu aujourd'hui devant le Tribunal des droits de la personne pour des propos tenus à l'endroit du jeune chanteur de Québec Jérémy Gabriel.

Dans son spectacle Mike Ward s'eXpose, l'humoriste faisait notamment allusion au handicap de Jérémy Gabriel, atteint du syndrome de Treacher Collins. L'humoriste se moque du jeune homme, mieux connu sous le nom du « petit Jérémy » et de son apparence physique.

L'avocat de Mike Ward, Me Julius Grey, considère que l'enjeu de cette cause est fondamental. Il entend plaider la liberté artistique de son client.

« Notre position sera que la satire, la comédie est presque toujours lancinante, dure, c'est la nature de la comédie. La position que nous allons mettre de l'avant est qu'il faut avoir la plus grande liberté artistique », précise-t-il.

À l'émission Première heure diffusée à ICI Radio-Canada Première, Me Louis-Philippe Lampron, professeur à l'Université Laval, souligne pour sa part que Mike Ward s'en est pris directement au physique du jeune homme. Selon lui, Jérémy Gabriel n'est pas une « personnalité publique » au même titre qu'un président ou une vedette.

« Non seulement ce n'est pas une personnalité publique qui devrait avoir la peau plus épaisse pour des critiques ou des caricatures, mais à l'inverse c'est une personne vulnérable et une personne identifiable », dit-il.

« Ce n'est pas le procès de l'humour qui va être fait ici, mais bien le procès d'un aspect très particulier qui concerne une personne en particulier », ajoute Louis-Philippe Lampron.

L'avocat de Mike Ward soutient pour sa part que seuls les propos à connotation haineuse ou qui relèvent de la vie privée sont répréhensibles. Me Julius Grey déplore un certain recul du principe de liberté d'expression au pays.

« Je pense que ces questions sont fondamentales. Il y a 20 ans, j'aurais dit que la liberté d'expression était la pierre angulaire de notre système, mais aujourd'hui elle n'est pas si claire, la réponse. Ma tâche sera de convaincre les tribunaux que la position d'il y a 20 ou 25 ans est la bonne. »

C'est une amie de Jérémy Gabriel qui a porté plainte à la Commission des droits de la personne qui réclame une somme de 80 000 $ pour des dommages moraux et punitifs.

La cause est entendue dès ce matin au palais de justice de Montréal.

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