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Alimentation: produits faibles en gras... mais riches en calories

Produits faibles en gras... mais riches en calories
UNITED STATES - SEPTEMBER 21: A shopper pushes her cart down the cereal aisle, including General Mills cereal Fruity Cheerios, in a New York supermarket Thursday, September 21, 2006. General Mills Inc., the second-largest U.S. cereal maker, said first-quarter profit rose 6 percent, exceeding analysts' estimates on higher sales of new cereals, including Fruity Cheerios, and Yoplait yogurt . (Photo by Stephanie Kuykendal/Bloomberg via Getty Images)
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UNITED STATES - SEPTEMBER 21: A shopper pushes her cart down the cereal aisle, including General Mills cereal Fruity Cheerios, in a New York supermarket Thursday, September 21, 2006. General Mills Inc., the second-largest U.S. cereal maker, said first-quarter profit rose 6 percent, exceeding analysts' estimates on higher sales of new cereals, including Fruity Cheerios, and Yoplait yogurt . (Photo by Stephanie Kuykendal/Bloomberg via Getty Images)

Le yogourt ou la boîte de céréales « sans gras » que vous achetez au supermarché sont tout aussi calorifiques que leurs équivalents sans de telles étiquettes, révèle une nouvelle étude canadienne.

Un texte de Laurence Niosi

Des chercheuses de l'Université de Toronto, qui ont publié leurs résultats dans la revue Appetite la semaine dernière, ont analysé des milliers d'aliments que l'on retrouve au supermarché au pays : produits laitiers, viandes, céréales, croustilles, pains...

Dans 24 des 40 sous-catégories retenues, les produits étiquetés « sans gras », « faible en gras » ou « teneur réduite en gras trans » ne contiennent pas moins de calories que les produits comparables sans de telles étiquettes.

Et certains de ces produits sont vendus avec des étiquettes qui mentent carrément aux consommateurs. Dans 8 des 24 sous-catégories, les aliments « sans gras » contiennent... autant de gras que ceux sans étiquette. Parmi ces aliments : les céréales du déjeuner, le pain, les haricots, la purée et les légumes marinés.

« Cette recherche suggère que les aliments ayant [de tels étiquetages] peuvent être trompeurs pour les consommateurs et peuvent saper leurs efforts à gérer leur poids ou prévenir l'obésité. »

— Auteurs de l'étude

Pourquoi si peu de différence entre les produits étiquetés et les autres qui ne le sont pas? Les chercheuses avancent la possibilité que les manufacturiers remplacent le gras par d'autres produits, comme le sucre.

De plus, les consommateurs ont tendance à manger davantage lorsqu'ils consomment du « sans gras ». « Ça pourrait être fait inconsciemment », affirme la chercheuse en nutrition et auteure de l'étude, Alyssa Schermel.

La nutritionniste chez Extenso, Nathalie Jobin, qualifie ce phénomène d' « effet pervers ». « C'est vraiment documenté, [les gens vont manger] 30 à 50 % fois plus d'un produit lorsque c'est affiché légé, en sucre, en gras, etc. », souligne-t-elle.

Des étiquettes dépassées

Les auteures - dont l'envergure de l'étude est inégalée au Canada - ont analysé près de 10 500 aliments qui représentent 75 % de la part de marché du commerce de détail en alimentation. Quelque 6000 aliments ont néanmoins été retenus pour l'analyse finale.

Sur le total d'aliments analysés, environ 16 % sont étiquetés « sans gras ». Parmi les aliments avec le plus d'étiquettes du genre, on retrouve les céréales du déjeuner, la crème sure, la soupe, ou encore le fromage cottage.

Les étiquettes « sans gras » sont-elles dépassées? Alyssa Schermel croit que oui. Il faudrait plutôt regarder, dans le tableau de valeurs nutritives, les nutriments à éviter (sodium, gras saturés et sucre) et ceux à inclure dans sa diète (fibre, gras non saturés), dit-elle.

Elle estime en outre que les manufacturiers « devraient avoir une responsabilité » de modifier l'étiquetage pour y inclure par exemple une « note » facile à lire de l'aliment en question. Le contenu nutritif général, et non seulement sa teneur en gras, serait évalué.

La nutritionniste Nathalie Jobin abonde dans la même direction. D'ailleurs, rappelle-t-elle, tous les produits qui contiennent des étiquettes « sans gras » sont transformés. « Si la majorité de votre alimentation est basée sur ces aliments, alors il faut se poser des questions », dit-elle.

Avec des informations d'Anne-Louise Despatie

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