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Place au débat : ce que vous devez retenir des entrevues individuelles des chefs

Ce que vous devez retenir des entrevues #UpForDebate
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À défaut d'avoir eu droit à un vrai débat sur les enjeux relatifs aux femmes, la journaliste Francine Pelletier a questionné les chefs Thomas Mulcair, Justin Trudeau, Gilles Duceppe et Elizabeth May un à la fois, tant sur les places promises en garderie que sur le boys club à Ottawa.

Quels chefs se considèrent féministes? Quels partis promettent la parité dans leur cabinet ministériel? Le Huffington Post Québec a scruté les transcriptions des entrevues complètes des chefs après la diffusion web de quelques extraits, lundi soir, à voir ci-dessous.

« Je suis un féministe »
Thomas Mulcair a déclaré sans gêne qu’il se considérait comme un féministe, en réponse à une question sur le blogueur anonyme qui menaçait de tuer toutes les féministes de l’Université de Toronto.

« Alors moi j’aimerais bien que quand les gens attaquent les féministes qu’ils pensent aussi qu’il y a beaucoup d’hommes qui se considèrent féministes et qui vont se battre pour les droits des femmes ici au Canada et ailleurs dans le monde », a ajouté le chef du NPD.

Sans surprise, Elizabeth May s’est aussi autoproclamée féministe. « Ne croyez-vous pas en l’égalité pour les femmes? Voici ce que ça veut dire que d’être féministe. Ça veut dire de se battre pour nos droits, mais ce ne devrait pas être un mot à éviter », a-t-elle exprimé en entrevue.
La Chambre des communes pue la testostérone
La chef du Parti vert du Canada, Elizabeth May, n’y est pas allée par quatre chemins pour décrire le sexisme ambiant au Parlement.

Selon elle, nous vivons dans une société « où les hommes ne veulent pas admettre qu’ils sont sexistes ». Les enjeux concernant les femmes sont relégués aux oubliettes, dénonce-t-elle, a profit de d’autres enjeux plus urgents.

« Je n’ai jamais travaillé dans un lieu aussi dominé par les mâles et aussi noyé dans la testostérone que la Chambre des communes », a déclaré May.
Le Bloc n’est pas contre le programme de garderies du NPD
Puisque le Québec n’est pas concerné, Gilles Duceppe n’a pas critiqué outre-mesure la promesse du NPD de créer un programme national de garderies au Canada.

En fait, les bloquistes pourrait appuyer le projet si la province peut se retirer, sans condition, et avec une pleine compensation. « C’est une juridiction du Québec; ils ne peuvent pas nous dire quoi faire », a-t-il dit.
Quatre fois plus de chances de devenir une statistique
Tous les chefs qui ont accepté de se faire interviewer ont reconnu qu’il fallait en faire plus pour les femmes autochtones.

Elles sont quatre fois plus à risque d’être tuées qu’une autre femme au Canada, a dénoncé Thomas Mulcair. Il a comparé la population autochtone à celle de la ville d’Ottawa pour justifier le besoin d’une enquête nationale.

« Imaginez que dans la grande région d’Ottawa avec une population similaire que la population autochtone, il y avait un tel nombre de femmes qui étaient disparues ou assassinées, on n’aurait pas besoin des Nations Unies pour nous supplier d’enquêter. Ce serait fait depuis longtemps », a dit le chef du NPD.
Un cabinet ministériel libéral serait paritaire
Ce n’est pas tout à fait nouveau, mais Justin Trudeau a répété que 50% de son cabinet des ministres serait formé de femmes.

Lorsque Francine Pelletier lui a posé la même question, Thomas Mulcair a fait savoir qu’il pourrait y avoir plus de la moitié de son cabinet qui serait composé de femmes. Selon lui, le NPD n’a pas besoin de formuler une promesse de parité, puisqu’il met déjà de l’avant ses comparses féminines.

Le NPD présente le plus grand pourcentage de candidates au Québec et au Canada – quant aux libéraux, ils justifient leur pourcentage plus bas par le fait que leurs investitures étaient « ouvertes ».

« Mais, en même temps, je reconnais absolument qu’on a beaucoup plus de travail à faire atteindre un pourcentage respectueux et respectable de femmes en politique et je m’engage à continuer de le faire », a dit Justin Trudeau.
« Qui prend pays prend parti » inspiré d’un slogan sexiste?
Gilles Duceppe a nié que l’un des slogans du Bloc québécois faisait référence à l’expression « Qui prend mari prend pays », une phrase qui date d’une autre époque. « Dans ce cas-là, on ne peut plus rien dire », a-t-il déploré en anglais.

Le message de « Qui prend pays prend parti » est à propos du vote stratégique, a-t-il plaidé. Questionné à propos de la souveraineté du Québec, qui attire plus d’hommes que de femmes, le chef bloquiste s’est fâché.

« Je dois dire, je ne m’attendais pas à débattre avec le NPD aujourd’hui. Mais nous avons toujours été des souverainistes. Ce n’est rien de nouveau; tout le monde le sait. Jacques Parizeau a dit que le Bloc québécois était le fer de lance de la souveraineté. Nous n’avons jamais tenté de le cacher! Jamais! »
À quand des cliniques d'avortement à l’Î-P-É?
Le gouvernement libéral de l’Île-du-Prince-Édouard a conclu une entente avec un hôpital de Moncton pour faciliter l’accès aux avortements. Mais il n’est toujours pas possible pour une femme d’interrompre sa grossesse à l’Î-P-É en 2015.

Justin Trudeau a dit qu’il espérait que ça change. « Parce qu’il est important que nous nous assurerions qu’un accès médical complet pour les services reproductifs soit disponible pour chaque femme à travers le pays. »

S’il devenait premier ministre, il dit qu’il aurait une conversation avec toutes les juridictions qui ne s’acquittent pas de ses responsabilités sous la Loi canadienne sur la santé.
« Il y a beaucoup de misogynie dans certains types de musique »
Justin Trudeau a blâmé certaines formes de musique – il n’a pas précisé lesquelles – ainsi que la pornographie accessible pour expliquer que certains jeunes hommes deviennent misogynes.

« Il y a beaucoup de communautés dans lesquelles les pères sont moins présents qu’ils l’ont été dans le passé et il y a un besoin pour des modèles positifs et engagés », s'est-il empressé de rajouter.
C’est la faute à deux hommes si un débat n’a pas eu lieu
Elizabeth May a dit tout haut ce que tout le monde pensait tout bas : ce « débat » sur les enjeux des femmes n’en était pas vraiment un.

« Nous voici, à la veille d’un débat sur les enjeux féminins pour la première fois depuis 1984, et la chef de parti femme qui veut débattre, c’est moi, et parce que deux hommes ont décidé qu’ils ne voulaient pas participer, le débat n’a pas lieu. »

Elle a ajouté par la suite qu’elle était contente que tous les chefs qui ont répondu présent aient accepté le format d’entrevues individuelles finalement.

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