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Après la bouffe de rue, les camions-boutiques

Après la bouffe de rue, les camions-boutiques
Facebook/La Montréalaise atelier

Après les camions-restaurants, c'est au tour des camions-boutiques de se multiplier. Plusieurs de ces magasins roulants sillonnent déjà les routes du Québec en quête de clients. Une tendance qui s'inscrit dans la mutation que connaît actuellement le commerce de détail.

Un texte de Michel Marsolais

Plusieurs designers de mode québécois ont ainsi décidé d'utiliser cette formule d'aller vers les clients plutôt que de les attendre en boutique. Né à Los Angeles, le concept des camions-boutiques prend de l'ampleur dans un secteur qui a connu des jours meilleurs. Aux États-Unis, les camions-boutique se comptent déjà par centaines.

« J'ai vu le concept à New York. J'ai dit moi aussi je vais partir. je vais vendre ma ligne mais je vais aussi m'associer à plusieurs designers, artistes, artisans du Québec et après on parcourt le Québec avec ça. Les festivals, les marchés extérieurs. Je suis vraiment la gitane des temps modernes », affirme Nana Sananikone, propriétaire de Nomad boutique Mobile.

Moins chers que de louer un espace commercial, les « fashion-trucks » se déplacent aussi pour des groupes de particuliers à la manière des démonstrations Tupperware de jadis.

« On crée des événements pour des groupes de plus de huit personnes », explique Nana Sananikone qui admet que la clientèle n'est pas toujours familière avec le concept.

« Tous les week-ends, il y a quelque chose. Notre camion est sorti au moins 10 fois par mois. Oui on fait des sous avec ça mais ça coûte cher aussi participer dans certains événements », raconte pour sa part Sabrina Barilà, propriétaire de la boutique mobile La Montréalaise atelier.

Cette dernière a été la première à se lancer dans l'aventure des camions-boutiques à Montréal, principalement pour donner de la visibilité à ses vêtements.

Un secteur en difficulté

Le commerce de détail a la vie dure depuis plusieurs années. Les faillites se multiplient comme en témoignent les nombreux locaux à louer sur des rues commerçantes jadis prospères. Les centres commerciaux sont aussi fragilisés par les fermetures et plusieurs ont du mal à se remettre du départ des magasins Target. Le secteur du vêtement est particulièrement touché avec les faillites de détaillants comme Mexx ou Jacob.

Les camions-boutiques sont une façon de s'en sortir pour un certain nombre de petits détaillants.

« Le commerce de détail est de façon générale totalement en redéfinition. Une des raisons pour laquelle on émerge de cette façon-là [par les camions-boutiques], c'est qu'on est capable de contrôler et d'optimiser en fonction du cycle de saisonnalité d'un produit », pense Jacques Nantel, professeur titulaire en marketing à HEC Montréal.

« Tous les produits n'ont pas besoin d'avoir pignon sur rue 365 jours par année. Le domaine de la mode c'est exactement ça. Il y a des cycles et des saisons. Avoir une boutique dans un camion, c'est beaucoup plus efficace et moins cher », poursuit-il.

Les obstacles réglementaires sont pourtant nombreux pour ce type de commerce. Les camions-boutiques ne peuvent pas s'installer n'importe où et les événements qui les accueillent facturent souvent des frais élevés pour l'emplacement. Pour faire leur place, les camions-boutiques se sont regroupés en une association.

« Des contraintes y en a tout le temps. On est à Montréal, on est au Québec, il y a plein de contraintes », déplore Sabrina Barilà.

Une fois leurs produits mieux connus, les propriétaires de camions-boutiques espèrent aussi faire des ventes en ligne, une avenue qui pourrait être plus lucrative puisque les frais sont moins élevés. C'est le cas de l'entreprise de Nana Sananikone.

La mutation du commerce de détail est loin d'être terminée alors que les détaillants cherchent de nouvelles façons de rejoindre les clients.

Mais avec le quart des achats en ligne qui se font sur des sites américains, les locaux commerciaux vides pourraient rester nombreux pour encore longtemps. « Si vous demandez à quoi ressemblera le commerce de détail dans 10 ans, je n'en ai pas la moindre idée », reconnaît Jacques Nantel.

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