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Death Valley: désertique, mais pas plat

Death Valley: désertique, mais pas plat
Witold Skrypczak via Getty Images

Par Dany Coulombe, Géo Plein Air

Après être entré dans l’univers de Tintin et le crabe aux pinces d’or, qui n’a pas rêvé de marcher un jour dans le désert? Surtout si ce dernier est plein de rebondissements... comme dans le Death Valley National Park.

L’information vient tout juste d’être confirmée : Death Valley est l’endroit où il a fait le plus chaud sur la planète! En juillet 1913, près de Furnace Creek, on y a enregistré une température de 56,7 °C. Parlez-moi d’un désert, d’un vrai, et accessible avec ça!

Terre ancestrale des Shoshone Timbisha, c’est à l’époque de la ruée vers l’or, au milieu des années 1800, que l’appellation «vallée de la mort» est apparue. Désigné parc national en 1994, l’endroit couvre aujourd’hui plus de trois millions d’acres et occupe une partie du désert de Mojave. Comme dans tout parc national, une infrastructure touristique y donne accès. Plus de 1600 km de routes, certaines asphaltées, permettent d’en explorer les coins et les recoins. Un centre d’information, situé à Furnace Creek, facilite la planification des activités, et de nombreux campings aménagés (même un hôtel!) permettent d’y séjourner.

Mais, faut-il le rappeler, ce qui nous attire dans ce lieu désertique, c’est la possibilité d’y marcher. Malgré le fait que peu de sentiers soient balisés, la randonnée hors-piste est reine. Si la chaleur extrême, la sécheresse et la basse altitude ne suffisent pas à piquer votre curiosité, sachez que sa géographie accidentée révèle des strates de roches colorées jurant avec ses pics enneigés et son ciel d’un bleu profond. Somme toute, on peut randonner dans un écosystème différent chaque jour, et ce, pendant au moins une semaine!

Canyons et badlands

C’est en parcourant les nombreux canyons qu’on peut apprécier le plus les incroyables couleurs chaudes des minéraux qui composent le sol : de l’ocre, de l’orangé, du rouge, mais aussi du bleu, du vert… Marcher dans les canyons, c’est déambuler dans un labyrinthe aux options parfois multiples. C’est oublier les panoramas à perte de vue au profit des courbes voluptueuses des parois de grès. C’est être conscient des risques de soudaines crues des eaux (flash floods) et prévoir une sortie d’urgence en conséquence. C’est accepter d’avoir à grimper, à ramper, bref, à vivre une intimité physique avec le canyon.

Et quelle récompense! Certains de ces lieux, plus fréquentés, possèdent un stationnement asphalté, près d’une route accessible aux automobiles à deux roues motrices. Il ne faudrait pas les bouder pour autant. Souvent, après quelques kilomètres de promenade, on a laissé les «touristes» derrière et le silence du désert nous envahit. S’ils sont populaires, c’est aussi en raison de leur beauté particulière, et pas seulement de leur grande accessibilité. Dans cette catégorie, on peut penser à Mosaic Canyon, Golden Canyon et Natural Arch.

En partant du très célèbre Zabriskie Point, on peut effectuer une intéressante randonnée d’une journée vers le canyon Golden ou le Gower Gulch. On passe alors dans un paysage lunaire, typique des badlands, puis près d’une impressionnante tour de grès rouge, la Red Cathedral, pour ensuite s’engouffrer dans les canyons.

Le canyon Titus, quant à lui, est le plus imposant du parc. Même si une route de 42 km le traverse d’est en ouest, la seule vue des montagnes Grapevine, dans lesquelles il se déploie, est assez spectaculaire pour provoquer immédiatement l’envie d’arpenter l’arrière-pays. Le nombre de canyons plus ou moins connus et pour lesquels aucun stationnement n’en indique le départ est tout simplement hallucinant. Dans cette catégorie, on peut penser à Fall ou à Red Wall Canyon, par exemple.

Dunes de sable

Dès qu’on pense au désert, on pense aux dunes de sable. La Death Valley n’est pas en reste. Près du village de Stovepipe Wells (euh… juste quelques bâtisses, en fait), les Mesquite Flat Sand Dunes sont de loin les plus accessibles. Probablement formées par les vents du nord-ouest qui emportent les fins cristaux de quartz et de feldspath des montagnes Cottonwood, elles proposent une expérience fascinante, malgré leur popularité.

Un grand stationnement asphalté, le long de la route 190, en borde littéralement le côté sud. Si les autobus nolisés y débarquent leurs passagers pour une courte balade de 10 minutes, le temps de se mettre du sable dans les souliers, c’est en marchant sur les dunes à la brunante (ou, encore mieux, au lever du soleil) que l’expérience «sable du désert» est à son apogée. Pieds nus, ou idéalement avec des bottes de marche pourvues de guêtres, on peut partir à la découverte du terrain de jeu. La marche sur les croûtes de sel ou le sable durci par l’action du vent est plutôt agréable et aisée, mais en grimpant sur les dunes de sable mou hautes de près de 30 mètres, la sortie devient plus aérobique. Au loin, à l’est, la chaîne de montagnes Amargosa contraste avec les teintes chaudes des dunes, alors qu’à l’ouest, ce sont les montagnes Cottonwood de la chaîne Panamint qui soulignent l’horizon.

Le spectacle vaut la peine d’être apprécié, bien calé au creux d’une dune, loin de tous. Pour les plus aventuriers (et ceux qui possèdent un véhicule à quatre roues motrices équipé de pneus résistant aux coupantes roches volcaniques), les dunes Panamint, à l’ouest de la chaîne de montagnes du même nom, ou mieux, celles d’Eureka, dans le nord-ouest, offrent une vision plus sauvage.

Montagnes enneigées

Le paysage est «tourmenté» à bien des égards, entre les innombrables crevasses des canyons et les imposants sommets enneigés. La vallée de la Mort, proprement dite, est littéralement bordée par deux chaînes de montagnes qui courent presque en parallèle du nord au sud : à l’ouest, la chaîne Panamint, et à l’est, l’Amargosa – cette dernière étant la plus accessible. Tellement accessible qu’une route asphaltée mène au plus populaire des points de vue : le Dante’s View. C’est là, en haut de ses 1669 m, aux petites heures du matin, qu’on décroche une vue panoramique de la vallée tout en bas, et de la chaîne Panamint en face.

La plupart des visiteurs terminent ici leur visite, mais un randonneur curieux pourra s’en servir comme point de départ à une randonnée mémorable. C’est après avoir admiré de loin le Telescope Peak que l’envie vous prendra sûrement d’aller y faire une virée. Il faudra alors redescendre dans la vallée, retourner à Stovepipe Wells pour ensuite emprunter des routes de gravier et se rendre à Wildrose Canyon. De là part le sentier qui gravit le mythique sommet trônant à 3368 mètres. Adieu gougounes et bermudas; il faudra prévoir pantalons longs et tuque. Les extrêmes... en quelques heures!

Désertique mais pas plat. La suite sur Géo Plein Air.

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