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30% des logements sont insalubres à Montréal: portrait de la misère quotidienne

30% des logements sont insalubres à Montréal
From the Mont Royal, Montréalâs âmountainâ, one gets an excellent view on the Saint-Laurent river and on the town, whose buildings have their height capped so as not to be higher than the Mont. Mountains in the distance and a rising moon gave this August evening a special feeling.Processed as an HDR from three different levels of long exposures, which explains the blurry, somewhat âdoubledâ moon rising in the sky.Post-processed to reduce noise in the sky, which explains the light halo around taller buildings on the night sky.
Matti Schneider/500px
From the Mont Royal, Montréalâs âmountainâ, one gets an excellent view on the Saint-Laurent river and on the town, whose buildings have their height capped so as not to be higher than the Mont. Mountains in the distance and a rising moon gave this August evening a special feeling.Processed as an HDR from three different levels of long exposures, which explains the blurry, somewhat âdoubledâ moon rising in the sky.Post-processed to reduce noise in the sky, which explains the light halo around taller buildings on the night sky.

Des dizaines de milliers de Montréalais doivent s'affamer pour payer leur loyer ou sont contraints de vivre dans des logements insalubres, deux situations susceptibles d'entraîner des problèmes de santé physique et mentale.

C'est du moins ce que révèle le rapport Pour des logements salubres et abordables révélé lundi par la Direction de la santé publique (DSP) de Montréal dans le cadre du Forum montréalais sur le logement et la santé.

Selon le rapport, 210 000 ménages montréalais consacraient plus de 30 % de leur revenu à payer leur logement en 2014; 95 000 d'entre eux ont souffert d'insécurité alimentaire, et plus de 50 000 ont manqué de nourriture en raison d'un manque d'argent.

Qui plus est, 30 % des ménages montréalais avaient au moins un problème d'insalubrité dans leur logement en 2014, qu'il s'agisse de moisissure apparente ou d'infiltration d'eau (20 %), de rongeurs (9 %), de punaises de lits (3,4 %) ou de coquerelles (3,3 %).

La DSP de Montréal souligne que ces problèmes de salubrité sont trois fois plus élevés chez les ménages locataires (30 %) que chez les ménages propriétaires (11 %). Pas moins de 61 % des ménages de la métropole sont locataires.

Le rapport souligne en outre que 26 % des ménages montréalais vivent sous le seuil de faible revenu contre 15 % dans le reste de la province. Dans le même ordre d'idées, 29 % des ménages consacrent plus de 30 % de leur revenu à leur loyer, contre 17 % ailleurs au Québec.

Il est aussi à noter que 42 % des logements ont été construits il y a plus de 50 ans, une proportion qui s'établit à 28 % à l'extérieur de Montréal.

Insécurité alimentaire

La DSP de Montréal note que l'insécurité alimentaire peut entraîner des carences alimentaires et mener à des problèmes de santé mentale ou physique chez les adultes et les enfants. Ces derniers, précise-t-elle, peuvent voir leur développement physique compromis à long terme.

« Des solutions doivent être rapidement mises de l'avant, car une alimentation déficiente peut mener à de nombreux problèmes de santé comme le diabète, l'hypertension, les maladies cardiovasculaires, l'obésité et plusieurs cancers. »

— Dr Richard Massé, directeur de santé publique de Montréal

Quant aux problèmes d'insalubrité, ils peuvent contribuer au développement ou à l'aggravation de maladies respiratoires, comme l'asthme, la rhinite allergique ou les infections respiratoires.

Appel aux gouvernements

Le directeur de la santé publique de Montréal, le Dr Richard Massé, demande au gouvernement fédéral de réinvestir dans les programmes de logements sociaux et communautaires. Le Canada, note-t-il, est le seul pays de l'OCDE qui n'a aucune stratégie nationale globale en habitation.

Il demande également au gouvernement Couillard d'adopter une politique nationale de l'habitation de concert avec les villes, afin de réinvestir dans les logements sociaux et communautaires destinés aux familles, et de mettre en place des programmes d'aide à la rénovation pour les logements privés.

Le Dr Massé souhaite aussi que les municipalités montréalaises adoptent des règlements sur la salubrité des logements, et que celles qui en ont déjà un consacrent davantage d'argent et de ressources humaines pour en assurer l'application.

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