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«Les jeunes loups» à TVA: plus réaliste et plus humain

«Les jeunes loups» à TVA: plus réaliste et plus humain
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On pense encore Internet dans la salle de rédaction du journal Le Matin, mais on le fait avec un peu plus de nuances et de subtilité. Avec à ses côtés un nouveau réalisateur, François Gingras, qui succède à Érik Canuel et Jean-Claude Lord, l’auteur Réjean Tremblay a repensé l’atmosphère qui règne chez ses Jeunes loups, afin de rendre ceux-ci un peu plus réalistes pour leur deuxième saison à TVA. Le résultat, en 10 épisodes, toujours produit par Attraction, sera présenté l’hiver prochain.

«Ce sera Les jeunes loups, nouvelle version», promet François Gingras.

«C’est plus moderne, mais ça rappelle Scoop», juge pour sa part Réjean Tremblay. Intrigues plus humaines, davantage d’interactions entre les personnages, de nouveaux protagonistes - et un nouvel interprète pour Philippe St-Pierre, Danny Gilmore, en remplacement de Pierre-Yves Cardinal - un décor différent, un environnement chaleureux et collé à la réalité, des costumes et des musiques modifiés : ça ne sera pas une nouvelle série que les téléspectateurs vont découvrir avec cette suite des Jeunes loups, mais presque. François Gingras s’est impliqué de près pour revamper l’image de la fiction, et assure que Réjean Tremblay lui a donné carte blanche. Le duo avait travaillé ensemble sur Casino, au milieu des années 2000, et avait développé une belle complicité, toujours palpable aujourd’hui.

«Des fois, c’est dur pour l’ego, admet Réjean Tremblay. Mais j’ai écouté les critiques. Il y avait des irritants qu’il fallait améliorer. Ça, c’est fait. François a un bon goût, extrêmement sûr et raffiné. Dans toute ma carrière, c’est lui qui m’a le plus fait travailler, au niveau des textes.»

Le chroniqueur du Journal de Montréal maintient néanmoins que c’est «le monde [le public] qui a raison». Et «le monde» était de fait nombreux à suivre les péripéties du premier tour de piste des Jeunes loups, à l’hiver 2014, puisque les cotes d’écoute se chiffraient à 1 586 700 personnes, selon Numeris.

Est-ce que les moqueries qui ont défilé sur les réseaux sociaux pendant la diffusion de la première saison ont contribué au désir de changement de l’équipe de créateurs des Jeunes loups?

Pas nécessairement, insiste François Gingras.

«Honnêtement, ce n’est pas à partir des réseaux sociaux, avance Gingras. Quand Réjean m’a demandé si je voulais embarquer, j’ai commencé par regarder la série au complet, et je me suis informé pour voir comment les gens autour l’avaient reçue. Je ne me suis pas laissé influencer par les gros titres ou par n’importe quel commentaire, venant de n’importe qui. Mais on a été à l’écoute des critiques et de ce que les gens ont dit de façon générale, c’est certain.»

«Tout dire»

Dans le loft aux murs de briques aux allures industrielles, campé dans le quartier Saint-Henri, à Montréal, où bossent les troupes du Matin, toujours sous la férule de l’ambitieuse Claudie St-Laurent (Julie Perreault), on prône toujours un grand précepte : «Tout doit être dit». La devise du quotidien papier et web est imprimée dans la vitre qui donne sur le bureau de Paula (France Castel).

Fait intéressant, le tournage du second volet des Jeunes loups, qui s’est étalé de mars à juin, s’amorçait tout juste lorsqu’a éclaté «l’affaire Joël Legendre», suite à la parution de l’article du Journal de Montréal. Réjean Tremblay avait d’ailleurs donné son opinion à ce sujet lors de la visite des journalistes sur le plateau des Jeunes loups

«C’est sûr que c’a alimenté des discussions à l’interne, mentionne François Gingras. On a parlé de ce qui est arrivé. Le journal mené par Claudie veut dire la vérité, toute la vérité. Tout le monde a son opinion personnelle, mais c’a été inspirant, parce qu’on s’est questionnés sur ce que ça signifie réellement, «tout dire». Ça nous a aidés à être encore plus collés à la réalité. »

La justice sera l’un des principaux thèmes de ce nouveau chapitre des Jeunes loups. On s’intéressera au parcours de criminels qui s’en tireront peut-être, malgré leurs agissements illégaux. À cet égard, Marc Quenneville (Luc Picard) sera impliqué dans une grosse histoire et deviendra malgré lui le «porte-parole» d’un bandit en mal de couverture médiatique. On a compris à demi-mots que Quenneville évoluera dans la chasse à ses démons. Une campagne liée à l’itinérance trouvera écho jusque dans la décoration du bureau de Paula. Un conflit touchant le père de Claudie mettra celle-ci dans l’embarras et causera à cette dernière un dilemme moral.

Claudie aura, de plus, maille à partir avec ses idylles amoureuses. On s’interrogera vivement à savoir qui est le père du bébé que porte Marianne (Jacynthe René), dont les jupes seront plus longues, décence de la grossesse oblige : son conjoint, Julien (Sébastien Delorme) ou Philippe?

Jessica (Amélie B.Simard) changera de poste. Enfin, la rebelle Maripier (Catherine Renaud) s’est un peu assagie et s’expose désormais dans un look plus discret, sans cheveux rasés et avec un diamant à la place de l’anneau. Bouleversée par l’arrivée impromptue de son père dans sa vie, la farouche devra aussi composer avec les sentiments que génère chez elle un nouveau prétendant.

Parmi les comédiens qui feront leur entrée, énumérons les noms d’Isabelle Guérard (Amélie Castonguay, une jeune journaliste), de Myriam LeBlanc (la mairesse de Montréal), de Maxime Desbiens-Tremblay (un jeune scénariste qui voudra faire valoir ses droits), de Marc Béland, de David Savard et de Francisco Randez.

«On touchera beaucoup à l’actualité», relève François Gingras

Un vieil ado

Quant au choix de Danny Gilmore pour prêter vie au ténébreux Philippe St-Pierre, il s’est avéré «très simple», aux dires de François Gingras, qui a vite remarqué «le regard de loup et les yeux intenses» du comédien en audition. De l’avis du principal intéressé, le défi de remplacer Pierre-Yves Cardinal était de taille, mais stimulant.

«Avec François Gingras, on s’est entendus sur le fait que je n’allais pas imiter ce que Pierre-Yves a fait, souligne Danny Gilmore. Je n’en aurais pas été capable, de toute façon. Il fait une excellente job et, pour moi, ce sont de gros souliers à remplir. C’est stressant, mais ce stress ne vient pas de l’équipe de production, mais plutôt du fait que j’espère que les gens vont accepter le Philippe que je propose, sans faire de comparaison.»

«Moi, j’ai abordé Philippe comme si je créais un personnage. Philippe est un homme à femmes, passionné par les femmes, avec tout ce que ça comporte de bons et de mauvais côtés. C’est quelqu’un qui adore son travail, qui va trop loin dans ses enquêtes et qui, évidemment, va se mettre en danger. C’est un vieil ado», poursuit l’acteur, en laissant toutefois miroiter que son Philippe pourrait être déstabilisé par une jolie stagiaire venue d’Afrique (Anaïs Damphousse-Joly).

Notons que la première saison des Jeunes loups sera disponible en DVD dès le 15 septembre.

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