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Quel est le sexe de mon enfant? Tous les hommes veulent un garçon, mais ils ont tort

Tous les hommes veulent un garçon, mais ils ont tort
Father and baby daughter playing outdoors
Camille Tokerud via Getty Images
Father and baby daughter playing outdoors

Récemment, un de mes lecteurs m’a demandé si j’aurais préféré avoir des garçons. Bien entendu, ma réponse s’est soldée par un "NON" ferme, mais ma réaction aurait-elle été la même il y a quelques années? Je dois reconnaître que non.

Pour commencer, un petit retour en arrière s’impose. En 2009, lorsque ma femme m’a montré son test de grossesse positif, quand nous essayions d’avoir un premier enfant, j’ai laissé échapper un : "Génial! J’espère juste que ce sera un garçon!" Raté.

Je me disais que si j’avais un garçon, je pourrais lui apprendre à jouer au basket, à donner des coups de poing et à se rouler dans la boue. Alors qu’avec une fille, ce serait l’enfer des déguisements et autres "trucs de filles". Encore raté.

Après quelques semaines passées à répéter que "j’espérais vraiment que ce serait un garçon", notre petit monde s’est effondré. Si vous avez suivi mon blogue de près, vous vous souvenez sûrement que cette première grossesse s’est mal terminée et que nous en avons été très affectés. Après des mois de deuil, je me suis rendu compte que la seule chose que je souhaitais, c’était devenir père, et pas nécessairement d’un petit garçon. Je m’en suis voulu d’avoir été si stupide et immature et j’ai prié pour trouver le salut, qui m’a heureusement été accordé.

Ma femme est retombée enceinte en 2010 et j’ai arrêté ma comédie autour d’un petit garçon providentiel. À vrai dire, j’ai pleuré de bonheur quand le médecin nous a annoncé que nous attendions une petite fille. Depuis janvier 2011, mon aînée me fait découvrir un type d’amour dont j’ignorais totalement l’existence. En plus, je crois vraiment qu’avoir deux petites filles a fait de moi un homme meilleur, plus fort et plus intelligent, ce qui n’aurait jamais été le cas autrement. Pourquoi? Voici quelques pistes :

Révélation 1

Je me suis rendu compte que ce que je pouvais faire avec un garçon était aussi valable pour mes filles (c’est-à-dire leur apprendre à jouer au basket, à donner des coups de poing et à se rouler dans la boue). Oui, je sais, vous vous dites que c’est une évidence, mais que voulez-vous, je suis un idiot en rémission et je fais parfois des rechutes, alors soyez sympa. Évidemment, je vais leur apprendre bien plus, mais ces trois choses-là, elles sauront les faire!

Révélation 2

Je me suis rendu compte que j’allais devenir un repère pour mes filles quand elles devraient juger du comportement masculin. Là encore, rien de nouveau puisqu’on sait que les pères incarnent l’image de la masculinité pour leurs enfants. Malheureusement, certains confondent celui qu’ils sont avec le métier qu’ils exercent : des comptables, des vice-présidents, des PDG, des ouvriers, mais rarement des pères et des maris.

Ces hommes pensent que leurs responsabilités envers leur famille s’arrêtent lorsqu’ils passent le pas de la porte. Ils ne changent pas les couches, ne lisent pas d’histoires à leurs enfants le soir, ne donnent pas le bain, ne préparent pas le dîner et ne font rien d’autre que de regarder Eurosport ou surfer sur internet pendant que leurs épouses triment (même si celles-ci ont déjà effectué ces tâches toute la journée parce qu’elles sont femmes au foyer, ou qu’elles ont eu, elles aussi, une grosse journée au bureau). En d’autres termes, ils se considèrent comme des distributeurs de billets sur pattes.

Les meilleurs pères que je connaisse (et j’en connais plein) ne laissent pas leur travail définir ce qu’ils sont. Ce sont des maris et des pères avant tout. Quand je travaillais à plein temps dans le secteur privé, je me souviens qu’après une longue journée de téléconférences, de réunions et de deadlines stressantes, la seule chose dont j’avais envie en rentrant, c’était de me reposer. Et puis, j’ai pensé à mes filles. Ce serait affreux si elles me regardaient en se disant : "Papa ne fait pas à manger, ne nous donne pas le bain, ne nous lit pas d’histoire et ne change pas nos couches. Il s’affale dans le canapé pendant que maman fait tout. Peut-être que c’est comme ça que ça marche et que c’est ce qu’on doit attendre de notre futur mari." Alors je fais toutes ces choses quand je rentre à la maison parce que c’est mon rôle en tant que mari et père.

Rassurez-vous, je ne suis pas un robot pour autant. J’ai souvent envie de disparaître sous terre après leur avoir lu la même histoire neuf fois d’affilée, et il m’arrive d’être tellement fatigué que je transforme la cuisine en champs de bataille avec un chili con carne complètement raté. Pourtant, je persévère parce que je veux que mes filles attendent de moi une implication totale et constante. Dans quelques années, quand elles auront grandi et qu’elles entreront à l’université, j’aurai la nostalgie de ces moments où elles s’asseyaient sur mes genoux pour que je leur lise une histoire. Être leur exemple masculin de référence est quelque chose que je prends très au sérieux.

Révélation 3

J’ai compris que les "trucs de filles" n’étaient qu’un mythe. Et, de toute façon, qu’est-ce que ça veut dire? Ma fille serait-elle "moins fille" si elle se déguisait en Spider-Man pour Halloween au lieu de choisir un costume de princesse? (Soit dit en passant, c’est exactement ce qu’elle a fait). Serait-elle "moins fille" si elle voulait défier des petits garçons sur le terrain de foot au lieu de prendre des cours de danse classique? Pas selon moi. Ça reviendrait à dire qu’un homme qui peut soulever de la fonte est plus masculin qu’un type qui chante des chansons à ses enfants pour qu’ils s’endorment. J’ai appris qu’il y a mille manières d’être une fille, et je ne limiterai jamais les miennes sur ce point. En plus de ça, je veux montrer à mes enfants qu’il y a des femmes qui réussissent dans des secteurs dominés par les hommes (postes de direction, journalisme sportif, codage, police, etc.) afin qu’elles comprennent que tous les métiers leur sont ouverts.

Révélation 4

Je me rends compte que c’est une bonne chose de dire les choses haut et fort. Et par là, j’entends croire à quelque chose si fort qu’elles pourront le hurler sur les toits sans s’inquiéter de ce que les défaitistes et les aigris penseront d’elles. Dans un monde où les femmes se battent encore pour l’égalité, je veux que mes filles prennent la parole à la maison, en classe et en réunion pour se faire entendre. Au placard, les clichés selon lesquels les filles sont "autoritaires" ou "mesquines", simplement parce qu’elles ont une opinion ou qu’elles prennent position. On n’obtient rien en restant dans son coin.

Révélation 5

Je crois – et ça n’engage que moi – que je suis fait pour élever des filles dans la société actuelle. Soyons réalistes : elles sont confrontées à tout un tas de défis de nos jours. La pression d’être appréciées des autres et d’avoir des relations sexuelles, le diktat de l’apparence, les mesquineries des autres filles, la grossesse précoce, le viol, etc. Je suis sûr que j’en oublie, mais ça me déprime d’en dresser une liste complète. Même si je ne peux pas les protéger de tous les maux de la société, je peux m’assurer qu’elles auront la confiance et l’intelligence (celle de l’école et celle de la rue) nécessaires pour se faire une place dans ce monde de fous.

Tout comme je me bats pour que les pères aient leur mot à dire en termes d’éducation, je veux que les femmes puissent s’exprimer sur les problèmes qui les concernent. Pas seulement pour mes filles, mais aussi pour les vôtres.

Pour conclure, oui, je serais tout aussi heureux si j’avais eu des garçons, mais il y a quelque chose de spécial dans le lien qui unit un père à ses filles, que je ne peux expliquer et que je ne changerais pour rien au monde.

Doyin Richards est écrivain, intervenant, membre de l’équipe parentale de TODAY, contributeur pour AskMen, le Huffington Post, Babble, GMP et HLN, et surtout père de deux filles géniales. Retrouvez-le sur DaddyDoinWork.com.

Cet article initialement publié sur le Huffington Post États-Unis a été traduit de l’anglais.

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