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Un candidat conservateur prend sur le fait celle qui vandalisait ses pancartes

Un conservateur prend sur le fait celle qui vandalisait ses pancartes
Young man drawing, close-up
FogStock/Vico Images/Erik Palmer via Getty Images
Young man drawing, close-up

Un candidat conservateur au Yukon, lassé de voir ses affiches électorales vandalisées, a pris les grands moyens pour épingler le suspect: en vêtements de camouflage, sous une pluie battante, il s'est caché dans les buissons et a réussi à surprendre la coquine sur le fait.

L'histoire a débuté le 26 août, lorsque Carrie Boles, rentrant à la maison le soir après le boulot, a décidé qu'il fallait faire quelque chose de ces cinq ou six affiches conservatrices qui jalonnaient sa route. «Je détestais ces pancartes criardes, a-t-elle raconté jeudi à La Presse Canadienne. Je me suis dit qu'il fallait que je fasse quelque chose de stupide et d'immature.»

Pancartes électorales revisitées...

Ce qui fut fait: elle a découpé le nom du candidat conservateur Ryan Leef sur chacune des affiches électorales, et déposé les retailles bien empilées sous un sac de sable, sur le bord de la route. Le lendemain, tout Whitehorse en parlait, et Mme Boles gloussait dans son coin. Le soir venu, elle constate avec stupéfaction que toutes les pancartes avaient déjà été remplacées. «Je me suis dit: s'ils déploient tant d'efforts, je vais jouer le jeu.»

Et la voilà dehors, à 23 h, sous une pluie battante, en train de traficoter les affiches toutes neuves, lorsqu'à la quatrième pancarte surgissent des buissons deux hommes — dont le candidat Leef en personne — hurlant: «Arrestation citoyenne!».

Selon Mme Boles, M. Leef — qui a fait carrière dans la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et qui a participé à des compétitions d'arts martiaux mixtes — l'a attrapée par le coude, lui a appliqué une clef de bras derrière le dos et l'a fait mettre à genoux. On a ensuite passé les menottes à la vandale.

Aucun des deux hommes ne s'était alors identifié, jusqu'à ce que Mme Boles reconnaisse la voix du candidat Leef. «J'ai été rassurée. Je me suis dit: "C'est M. Leef. Ça va aller".»

Pendant que le deuxième justicier appelait la GRC, le candidat conservateur a tout bonnement entamé la conversation avec Mme Boles, parlant de sa campagne et de son expérience. «M. Leef a été très professionnel, raconte Mme Boles. Il m'a dit que je devrais plutôt canaliser mes énergies dans une campagne politique.»

Mme Boles a finalement pu rentrer chez elle ce soir-là, et elle ne fait pour l'instant face à aucune accusation.

«Ce n'était pas très brillant de ma part», admet-elle aujourd'hui, estimant quand même que la réaction du candidat Leef a été un peu démesurée. «Est-ce que j'ai violé la loi? Je ne crois pas. J'apprécie les formes de protestation non traditionnelles, et je ne souhaite pas que l'on encadre outre mesure ce genre de protestation. Dans ce cas-ci, j'estime qu'on m'a encadrée très fort...»

Les responsables de la campagne de M. Leef n'avaient pas retourné les appels de La Presse Canadienne, jeudi. Le directeur du journal «Yukon News», à qui Mme Boles s'était d'abord confiée, a cependant indiqué que le récit qu'elle en avait fait avait été confirmé, pour l'essentiel, par le porte-parole du candidat conservateur.

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