Le Bloc québécois propose de laisser de côté les guerres partisanes et que tous les partis parlent d’une « même voix » à propos de la crise des migrants qui secoue le monde occidental.
« Il ne s’agit pas d’une question partisane ou électorale, il s’agit d’un impératif humanitaire. Ce que nous proposons, c’est que le Canada ouvre immédiatement ses portes à au moins 10 000 réfugiés. Pas en 2018, dès maintenant », a déclaré le candidat bloquiste Charles Mordret.
Le chef Gilles Duceppe a quant à lui ajouté que bien que l’intervention militaire contre l’État islamique était « nécessaire », le Canada doit faire sa part sans attendre et développer des politiques de concert avec les pays européens, qui reçoivent les premières vagues de migrants.
La crise syrienne s’est invitée dans la campagne électorale après que plusieurs médias aient rapporté que la famille du bambin échoué sur la plage en Turquie ait essuyé un refus du gouvernement conservateur.
Les photos du petit Aylan Kurdi, trois ans, ont fait le tour du monde mercredi. Sa mère et son frère de cinq ans sont aussi morts en tentant de rejoindre l’île grecque de Kos. Seul son père a survécu.
La tante du gamin avait voulu parrainer sa famille pour qu’ils viennent au Canada. Le député néodémocrate Fin Donnelly aurait remis une lettre à ce sujet au ministre de l’Immigration Chris Alexander. Selon le National Post, la demande aurait été rejetée en juin.
De passage au Québec, jeudi, le chef libéral Justin Trudeau a critiqué la gestion du dossier par les conservateurs. La « compassion » ne se découvre pas au beau milieu d’une campagne électorale, a-t-il dit. « Soit tu l’as ou tu ne l’as pas. »
Le chef du NPD Thomas Mulcair, lui, somme le Canada de ne pas attendre au 19 octobre avant d’agir. S’il pense que le ministre Alexander a des comptes à rendre, il ne sert à rien de blâmer qui que ce soit.
Après une entrevue houleuse à l’émission Power and Politics de CBC, où il a dû expliquer l’inaction de son gouvernement dans le dossier, Chris Alexander a décidé de se retirer de la campagne afin de gérer la crise des migrants.
Les libéraux croient que le Canada devrait immédiatement accueillir 25 000 réfugiés syriens, alors que le NPD croit que le pays devrait en accepter 10 000 puis évaluer par la suite.