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La «récession technique» du Canada sera de courte durée, disent des économistes

La «récession technique» du Canada sera de courte durée, disent des économistes

TORONTO — Les données qui seront publiées cette semaine devraient montrer que le Canada est tombé en récession technique au deuxième trimestre, mais cette contraction devrait être de courte durée, ont estimé des économistes.

«Un certain nombre d'éléments positifs voient le jour», a observé l'économiste en chef de la Banque TD, Beata Caranci. «Même si, comme nous l'anticipons, nous avons une contraction au deuxième trimestre, les chiffres sur la consommation devraient être assez sains.»

D'après les prévisions recueillies par Thomson Reuters, les économistes s'attendent à ce que Statistique Canada fasse état mardi d'une contraction de l'économie au rythme annuel de 1,0 pour cent au deuxième trimestre.

Mais l'agence fédérale doit aussi dévoiler, jeudi, des données sur les échanges commerciaux en juillet et, vendredi, celles sur le marché de l'emploi du mois d'août.

La Banque du Canada a réduit son taux d'intérêt directeur d'un quart de point de pourcentage à 0,5 pour cent en juillet, en raison de l'inquiétude entourant l'impact du plongeon des prix du pétrole et de la faiblesse des exportations sur l'économie.

Dans son rapport de juillet sur la politique monétaire, la banque centrale a estimé que l'économie canadienne s'était contractée au rythme annuel de 0,5 pour cent au deuxième trimestre, mais que l'activité économique devrait repartir à la hausse dans la seconde moitié de l'année.

Selon Mme Caranci, les avantages liés à un plus faible huard pour le secteur des exportations devraient stimuler la croissance au troisième trimestre.

Même si les exportations devraient grimper bientôt, Mme Caranci estime que la sensibilité du secteur au huard a diminué au cours de la dernière décennie, alors que les États-Unis — le premier partenaire commercial du Canada — ont accentué leurs importations en provenance de la Chine et du Mexique.

La Banque TD s'attend à ce que la croissance économique du troisième trimestre atteigne entre 2,0 et 2,5 pour cent au troisième trimestre — une prévision plus optimiste que celle de la Banque du Canada, qui entrevoit une progression de 1,5 pour cent pour cette même période.

Selon Mme Caranci, cela rend une nouvelle réduction du taux directeur de la banque peu vraisemblable.

«Si cet élan prend de l'ampleur au troisième trimestre et que l'économie croît davantage que ne le prévoit la Banque du Canada (...) alors la probabilité d'une nouvelle coupe (des taux) de la Banque du Canada s'amenuise de plus en plus», a-t-elle fait valoir.

«Si vous voulez tirer sur la gâchette et ramener les taux essentiellement proche de zéro, il faut que l'économie montre un certain niveau de faiblesse pour le justifier.»

Cependant, l'économiste David Madani, de Capital Economics, s'attend à ce que la croissance du troisième trimestre ne soit «pas spectaculaire».

«La plupart des indicateurs avancés pointent vers d'autres faiblesses», a observé M. Madani, soulignant que les indicateurs sur la confiance vis-à-vis des affaires permettaient de croire que l'économie continuerait à éprouver des difficultés dans la dernière partie de l'année.

«Nous nous attendons à un retour à une croissance positive, mais je crois qu'il s'agira d'une croissance assez faible — bien inférieure au potentiel de croissance économique de deux pour cent.»

Alexandra Posadzki, La Presse Canadienne

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