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L'armée canadienne accusée d'avoir tué des civils en Irak

L'armée canadienne accusée d'avoir tué des civils en Irak
PC via Radio-Canada.ca

Des pilotes de chasse canadiens sont accusés d'avoir tué des civils irakiens lors d'une frappe aérienne, le 21 janvier dernier. L'armée canadienne avait gardé cette information pour elle depuis plusieurs mois.

L'armée a cependant dit au journal The Globe and Mail, qui l'a questionné à ce sujet, qu'elle n'avait trouvé aucune preuve que cette allégation était fondée, ajoutant par ailleurs qu'elle était prête à recueillir plus d'éléments et d'enquêter, si les circonstances le justifient.

Les CF-18 canadiens bombardent des cibles en Irak depuis novembre 2014, dans le cadre de la campagne menée par les États-Unis pour aider les forces terrestres irakiennes à reprendre leur pays aux extrémistes de l'État islamique (EI). Le Canada a également amorcé des frappes aériennes en Syrie en avril 2015.

Les attaques aériennes qui font l'objet d'une accusation sont survenues lors d'une période de combats intenses entre les forces kurdes et les extrémistes dans les environs de Mossoul. La ville, qui est la deuxième plus importante d'Irak, est sous le contrôle du groupe armé EI depuis l'été 2014.

Au début du mois de juillet, lorsqu'il avait été interrogé par les médias au sujet de potentielles victimes civiles des frappes canadiennes, le porte-parole militaire Paul Forget n'avait pas mentionné cette accusation. Il avait déclaré que le Canada était certain de n'avoir aucune preuve qu'il avait causé la mort de civils.

En août, le ministre de la Défense Jason Kenney avait quant à lui déclaré qu'il n'était au courant d'aucune victime faite par les bombardements canadiens.

L'armée a expliqué qu'elle avait réalisé un examen approfondi des photos et des vidéos du bombardement qui fait l'objet de l'accusation et que cet examen n'a permis de confirmer aucune perte civile. « Il a été reconfirmé que la cible était une position militaire valide d'où le groupe armé État islamique tirait sur les troupes kurdes et irakiennes avec des mitrailleuses lourdes. »

Les Forces canadiennes rétorquent qu'elles n'ont pas vu de raison de rendre publique cette accusation. Elle refuse, par ailleurs, de divulguer la source à l'origine de la divulgation, plaidant des raisons de sécurité.

De plus, la zone est encore contrôlée par les extrémistes, ce qui rend le suivi difficile, a-t-elle souligné.

Le chef libéral Justin Trudeau croit que ces allégations sont troublantes, surtout que le gouvernement Harper n'avait pas rendu publiques ces informations avant que les députés ne votent pour prolonger la mission, au printemps dernier. Les libéraux s'étaient opposés à une prolongation de l'intervention du Canada.

« Ce sont des allégations très graves, mais nous devons en savoir davantage. L'une des choses qui est constante avec ce gouvernement, c'est son manque d'ouverture et de transparence, même sur des enjeux aussi importants que notre engagement à l'international avec les Forces armées canadiennes », a-t-il déclaré vendredi, alors qu'il était de passage à Montréal.

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