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Primes: Couillard refuse de blâmer Ouimet et Blais

Primes: Couillard refuse de blâmer Ouimet et Blais

SAINT-GEORGES, Qc _ Philippe Couillard refuse de se prononcer sur le bien-fondé du versement d'un total de 200 000 $ en primes de départ à deux de ses députés démissionnaires, Gilles Ouimet et Marguerite Blais.

En point de presse jeudi, le premier ministre a prétexté qu'il s'agissait d'une affaire privée et qu'ils s'étaient expliqués au commissaire à l'éthique.

À l'opposition péquiste qui réclame la fin du régime des généreuses primes de départ des élus, M. Couillard a répliqué qu'il ne fallait pas mélanger ces deux cas avec la réforme souhaitée de la rémunération des députés.

Tous les partis disent souhaiter cette réforme mais ne s'entendent pas sur les modalités. Or l'accord de tous les partis à l'Assemblée nationale est nécessaire pour procéder.

La députée de Saint-Henri - Sainte-Anne, Marguerite Blais, et son collègue de Fabre, Gilles Ouimet, ont tous deux annoncé leur démission à quelques jours d'intervalle récemment, après à peine 16 mois de mandat.

Mme Blais a indiqué qu'elle démissionnait parce qu'elle avait besoin de nouveaux défis, étant donné qu'elle n'avait pu accéder au conseil des ministres, tandis que M. Ouimet a évoqué des raisons familiales.

Mme Blais touchera une allocation de 150 000 $, et M. Ouimet 56 000 $. Cela s'ajoute, pour cette année seulement, aux 150 000 $ reçus par l'ex-ministre Yves Bolduc à sa démission en février. Philippe Couillard avait alors lui-même indiqué que cela devait cesser et qu'il n'aimait pas cette pratique.

Avant d'entrer à la réunion de son caucus à Saint-Georges jeudi matin, le premier ministre a refusé d'amorcer une discussion sur les deux derniers cas, en lien avec la réforme sur la rémunération des élus.

"Écartons les cas de Mme Blais et de M. Ouimet, parce que dans toutes les propositions qu'on entend, tout le monde s'entend que dans les cas de difficultés personnelles ou familiales, ce serait acceptable, a-t-il dit. Ce n'est pas de nos affaires de les expliquer."

Il a refusé de dire si c'était mérité qu'ils touchent la prime. "Si je répondais à cette question, je parlerais de leurs enjeux personnels, et ce n'est pas de nos affaires d'en parler", a-t-il ajouté.

Il a indiqué que ses deux ex-collègues avaient rencontré le Commissaire à l'éthique pour s'expliquer sur les circonstances de leur départ "et ce n'est certainement pas à moi de vous les expliquer".

Le chef libéral en a profité pour balayer les propositions du Parti québécois et de la Coalition avenir Québec (CAQ), qui l'exhortent à mettre fin au régime actuel.

Il a mis de l'avant la proposition des libéraux, c'est-à-dire reprendre le rapport du comité sur la rémunération des élus présidé par l'ex-juge Claire L'Heureux-Dubé, qui plaidait pour l'élimination des primes, mais en contrepartie d'une hausse des salaires des élus.

Le rapport suggérait de confier au Commissaire à l'éthique la tâche de déterminer si des raisons de santé ou des raisons familiales ont été établies pour justifier la démission du député.

Les péquistes suggèrent de remettre cette responsabilité à un comité, tandis que la CAQ recommande notamment de commencer par mettre fin au régime des primes immédiatement.

M. Couillard a blâmé les partis d'opposition pour cette bisbille qui paralyse toute réforme actuellement. "La seule solution, c'est d'éviter que les députés soient en conflit d'intérêts et le seul repère libre de tout conflit d'intérêts, c'est le rapport indépendant de Mme L'Heureux-Dubé. Demain, si les partis d'opposition sont prêts à collaborer, on va le mettre en place", a-t-il dit.

Depuis les élections d'avril 2014, pas moins de six députés ont quitté leurs fonctions, toutefois seuls les trois libéraux du nombre ont touché leur allocation de transition, tandis que les élus des autres bannières y ont renoncé.

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