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«Ce n'est pas parce qu'on est jeune qu'on n'est pas prêt» -dit Mélanie Joly, candidate du Parti libéral du Canada (VIDÉO)

Dans la Fiat de Mélanie Joly (VIDÉO)

Moins de 24 heures après sa victoire à l’investiture libérale dans Ahuntsic-Cartierville, dimanche, Mélanie Joly est à nouveau sur la route. L’ex-prétendante à la mairie de Montréal veut convaincre les électeurs que ni elle ni son chef ne méritent les propos «paternalistes» de leurs adversaires, qui les dépeignent comme jeunes et inexpérimentés.

«Justin Trudeau n’est tout simplement pas prêt». Cette phrase, tirée d’une publicité négative du Parti conservateur, Mélanie Joly la connaît par cœur et ne veut plus l’entendre. «C’est une stratégie extrêmement paternaliste… Je l’ai vécu durant la campagne municipale. C’est pas parce qu’on est jeune qu’on n’est pas prêt!» lance-t-elle en serrant les poings.

Accompagnée du Huffington Post Québec, la candidate de 36 ans marche lundi matin sur la rue Chabanel. Durant son discours de victoire à l’investiture du Parti libéral du Canada (PLC), dimanche soir, Mme Joly a promis de ramener de l’investissement fédéral dans cette artère principale des commerces de modes qui est en perte de vitesse depuis plusieurs années. «Il y a beaucoup à faire ici, mais tout est possible!», dit-elle tout sourire à l’idée de pouvoir peut-être, sous peu, devenir députée.

Celle qui est arrivée en deuxième position derrière Denis Coderre à l’automne 2013 ne garde pas de beaux souvenirs du traitement de ses adversaires. Sa trentaine et son peu d’expérience politique étaient constamment pointés du doigt. C’est fâchant, admet-elle, mais il faut l’ignorer et aller de l’avant. «Justin Trudeau est prêt, je suis prête, et l’équipe libérale est diversifiée et solide», martèle-t-elle, ajoutant du même souffle que son chef a «complètement reconstruit le parti qui a souffert trop longtemps d’arrogance».

À ceux qui l’accusent d’avoir quitté par pur opportunisme le parti municipal qu’elle a fondé « Vrai changement » (le slogan actuel du PLC!), voilà ce qu’elle répond : «Je n’ai même pas été élue. Je n’avais pas de légitimité pour poser des actions. Il y avait une limite à ma pertinence si je suis clouée dans les gradins… Ça devenait insoutenable!»

Le «big data» au service de l’équipe Joly

Les efforts menés par l’équipe Joly durant la campagne municipale n’auront pas été en vain. À l’aide de logiciels de fine pointe, le parti a monté une banque de données qui permet à Mme Joly de cibler des électeurs potentiels dans son nouveau «terrain de jeu politique». «Ces données ou ‘‘big data’’ sont extrêmement utiles pour identifier où sont les sympathisants dans les nouvelles limites géographiques du comté», explique la candidate libérale.

Mélanie Joly, qui tentera de déloger l’ex-bloquiste nouvellement néodémocrate Maria Mourani, rappelle que le redécoupage de la circonscription Ahuntsic-Cartierville disperse en partie l’avantage du vote personnel dont bénéficie la candidate sortante. Les nouvelles sections de vote sont traditionnellement plus libérales, ce qui pourrait aider Mme Joly à reprendre le comté qui a longtemps appartenu au PLC.

Mme Joly n’affiche aucune crainte d’avoir ce qu’il faut pour battre sa rivale, qui occupe le siège depuis presque 10 ans. Mme Mourani est bien connue et établie dans la communauté, mais elle ne possède pas une équipe aussi puissante que le PLC, affirme-t-elle. «Grâce aux nombreux candidats à l’investiture, nous avons fait des milliers d’heures de porte-à-porte et de téléphones», raconte-t-elle.

«7000! 7-0-0-0! J’ai appelé 7 000 personnes, et ça, c’est juste moi. Il y a toute mon équipe qui a travaillé fort aussi, et toutes celles des autres candidats libéraux. Notre parti et notre chef sont déjà bien connus sur le terrain», affirme-t-elle.

Position mitigée sur la loi antiterroriste

Bien qu’elle se désigne comme étant une défenseure des droits et libertés, l’avocate de formation estime que le PLC a bien fait d’appuyer la loi «antiterroriste» C-51 du Parti conservateur. Cette loi accroît notamment l’échange d’informations et prolonge les détentions préventives de personnes suspectes. «Il y a un enjeu de sécurité et il faut l’adresser. Mais je ne peux pas être pour une loi qui est inconstitutionnelle, on va s’assurer que son application respecte le droit», conclut-elle.

Éric Girard (Lac-Saint-Louis, PCC)

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