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«Il y a des souverainistes qui votent pour le NPD», dit le député néodémocrate Alexandre Boulerice (VIDÉO)

«Il y a des souverainistes qui votent pour le NPD», dit Alexandre Boulerice (VIDÉO)

Avec une armée de près de 200 bénévoles, le député sortant de Rosemont-La Petite-Patrie Alexandre Boulerice compte récolter le vote d’un maximum d’électeurs, des fidèles néodémocrates aux souverainistes. Ils sont d’ailleurs nombreux à avoir délaissé pour de bon le Bloc québécois au profit du Nouveau parti démocratique, affirme-t-il.

À l’angle des rues Saint-Hubert et Bélanger, le local électoral d’Alexandre Boulerice fourmille d’hommes et de femmes munis de pancartes. «Ce soir c’est le grand blitz! On va tapisser la circonscription avec mon visage», lance en riant le député, tout sourire. «On n’a jamais été aussi près de former un gouvernement», dit-il au Huffington Post Québec. Son mandat pour les deux prochains mois : séduire les électeurs de tous les horizons politiques et rétorquer aux adversaires qui accusent son parti d'être mauvais pour l'économie, en tenant une position mitigée notamment sur l’accord de libre-échange Canada-Europe.

Les récents sondages placent le NPD en tête des intentions de vote au Québec. Pensez-vous que la vague orange va perdurer et qu’un retour en force du Bloc québécois est exclu?

Il faut toujours respecter ses adversaires et ne rien tenir pour acquis, mais on est confiants. Les Québécois en ont assez du règne de Stephen Harper. Le besoin de changement est là et sur cette question le Bloc n’a pas de réponse. [...] On est un parti fédéraliste et les fédéralistes votent massivement pour le NPD, mais il y a des souverainistes qui votent pour nous. Je l’entends souvent dans le porte-à-porte, les gens me disent «je suis souverainiste mais je vais voter pour toi, car je veux battre les conservateurs»! Vraiment, sur le terrain, je ne sens aucun enthousiasme pour le Bloc.

Vous avez d’ailleurs plus de 170 bénévoles qui vous aident à convaincre les électeurs d’éjecter le parti au pouvoir…

C'est vrai que j'ai une énorme équipe cette année! En 2011, ils étaient environ 50 bénévoles. Leur apport est incontournable pour identifier qui sont les sympathisants et les indécis, et les convaincre d’aller voter. C’est bien de se faire aimer par les gens, mais c’est surtout important de s’assurer qu’ils vont voter le jour J. Si la lutte est serrée, c’est le travail des bénévoles qui fait la différence.

Vous parlez de lutte serrée. Est-ce que le Parti libéral du Canada (PLC) est une menace pour le NPD?

Tous les partis représentent une potentielle menace. Le PLC est un parti bien implanté, certes, mais leur programme et leur chef sont-ils suffisamment crédibles? Sur plusieurs enjeux, [Justin Trudeau] dit une chose et son contraire. Il est contre [la loi antiterroriste C-51] mais il vote pour… Ça ne donne pas une grande crédibilité pour être le parti au pouvoir.

Certains accusent aussi votre chef Thomas Mulcair d’avoir un discours ambivalent, entres autre au sujet du projet de pipeline Énergie Est. Le NPD est-il pour ou contre?

Notre position est simplement nuancée : s’il n’y a pas d’évaluation environnementale sérieuse, s’il n’y a pas d’acceptabilité sociale et s’il n’y a pas de réelles retombées économiques, nous serons contre. Si les conditions sont remplies, nous serons pour.

Votre position est aussi peu claire sur l’accord historique de libre-échange Canada-Union européenne. Il doit entrer en vigueur sous peu. Est-ce qu’un gouvernement néodémocrate pourrait aller jusqu’à l’annuler?

Premièrement, il faut qu’on puisse lire l’accord, il doit être rendu public. Comme on dit, le diable est dans les détails. On le demande depuis deux ans aux Conservateurs. On ne peut pas se prononcer [ni en faveur ni en défaveur] d’un texte qui n’est pas devant nous. Si ça s’attaque aux agriculteurs ou aux institutions démocratiques, par exemple, on va être inquiets. On veut améliorer les occasions d’affaires pour les entreprises d’ici, mais pas à n’importe quel prix.

Vous critiquez souvent l’opacité du gouvernement Harper, qui est très réticent à parler aux médias. Avant d'être en politique, vous étiez d’ailleurs journaliste au réseau télévisé LCN. Saurez-vous assurer la transparence de votre parti s’il est porté au pouvoir?

C’est très important à mon avis, car le manque d’information empêche les citoyens de savoir ce qui se passe et ça alimente le cynisme.

Le scandale des dépenses du Sénat et le procès de Mike Duffy vous donnent-ils des munitions?

Bien sûr que oui. Mais ça permet surtout aux Canadiens de voir que l'administration Harper a essayé de camoufler un scandale, et que le Sénat est un organe archaïque qui devrait être aboli, comme le NPD le prône. Car des histoires comme celle de M. Duffy, ça alimente aussi le cynisme.

Stephen Harper, chef du Parti conservateur du Canada

Les chefs en campagne, élections fédérales 2015

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