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«L'urgence ce n'est pas l'indépendance, c'est l'environnement», dit Jici Lauzon, candidat pour le Parti vert du Canada (VIDÉO)

«L'urgence ce n'est pas l'indépendance, c'est l'environnement», dit le candidat vert Jici Lauzon (VIDÉO)

Comédien établi et souverainiste affiché depuis des années, Jici Lauzon a perdu l’appétit pour la cause du pays. Et l’idée de joindre le Bloc québécois n’a même pas effleuré son esprit. Pour le candidat du Parti vert du Canada, le sort de l’environnement est bien «plus urgent et pertinent» que l’indépendance.

«À quoi ça sert d’avoir un pays si tu ne peux pas bien y vivre?» lance Jici Lauzon, qui se présente dans la circonscription Pierre-Boucher-Les Patriotes-Verchères, en Montérégie. Sillonnant les kiosques du marché public de Varennes, le candidat vert répète à qui veut bien l’entendre : «Il y a urgence environnementale, on ne peut plus laisser notre eau et notre terre se faire autant polluer!»

Avec enthousiasme, il va à la rencontre des citoyens, qui le reconnaissent souvent. «Je ne me rappelle pas dans quoi il joue, mais je l'ai vu à la télévision et je vais voter pour lui», confie une dame croisée au marché.

L’acteur qui a notamment joué dans Virginie et Dans une galaxie près de chez vous a longtemps porté la cause de la souveraineté à l’avant-scène. Mais aujourd’hui, ce qui compte pour lui, c’est avant tout le développement durable. Depuis quatre ans, affirme l’humoriste qu’on a souvent vu au festival Juste pour rire, sa compréhension du monde a changé et l’«amour du pays» doit maintenant passer par la protection du territoire.

N’aurait-il pas été possible de défendre à la fois l’environnement et la souveraineté au sein d’un parti comme le Bloc québécois? «Je trouve qu’[au Bloc] on nous fait perdre notre temps, répond-il. On rate l’occasion de parler de choses plus préoccupantes que l’avenir du français.»

Et dans un parti plus établi, comme le Nouveau parti démocratique? «Jamais de la vie!» s’exclame-t-il. Il reproche au parti de Thomas Mulcair de ne pas avoir un programme réellement tourné vers l’environnement, en plus de blâmer le discours ambivalent du chef en ce qui a trait au projet de pipeline Énergie Est. Comme les autres membres de son parti, il s’oppose farouchement au projet de pipeline Énergie Est de TransCanada, qui transporterait sur le territoire québécois environ 1,1 million de barils de pétrole brut par jour de l’Ouest canadien.

«Les jeunes sont de notre côté»

C’est au mois de mai que Jici Lauzon, de son vrai nom Jean-Claude Lauzon, a officiellement joint le Parti vert du Canada. D’abord approché par l’environnementaliste Daniel Green, M. Lauzon a vite accepté l’offre puis a été élu par acclamation. Le candidat-vedette est vu comme un espoir solide pour le parti qui n’a que deux sièges au Parlement.

Empêcher les projets de pipelines pétroliers de voir le jour, revoir la sécurité du transport ferroviaire, protéger le fleuve Saint-Laurent, voilà quelques-uns des enjeux qui ont motivé le musicien à faire le saut dans l’arène politique.

«Il y a à mon avis un momentum. Tous ces thèmes interpellent grandement les jeunes, ils sont attirés par le programme du parti. Je suis convaincu qu’ils seront nombreux à voter pour nous», déclare le militant, qui rappelle qu’une jeune de 17 ans se présente pour les verts dans la circonscription voisine de Longueuil-Saint-Hubert.

Jici Lauzon remarque aussi que les groupes citoyens impliqués dans la protection de l’environnement se sont multipliés au cours des dernières années. «Ils sont très actifs, que ce soit pour la protection de la Vallée du Saint-Laurent ou encore de l’eau potable. Je compte bien aller chercher leur appui», avance-t-il.

Le chiffre magique : douze!

Le défi de la formation politique dirigée par Elizabeth May sera de prouver que son parti est plus qu’un «club d’écologistes». Le programme des verts est complet, affirme M. Lauzon, et tous les enjeux sont au menu, qu’il s’agisse du logement social, de l’économie ou des infrastructures.

Le comédien est convaincu que malgré la petite taille du parti, il est possible de faire une différence. «L’apport de Mme May a été majeur à plusieurs projets d’aires protégées, par exemple. Notre but est d’être actifs sur les comités parlementaires, et de créer des alliances pour faire avancer la cause environnementale», explique-t-il.

Le Parti vert vise l’objectif de faire élire douze candidats. C’est un chiffre important, souligne M. Lauzon : il permet d’être officiellement reconnu comme un parti et de bénéficier de fonds pour le fonctionnement et la recherche. De plus, les élus peuvent avoir plus de temps de parole en chambre. «Tôt ou tard, on va y arriver!», lance-t-il.

L'élue du NPD ne se représente pas

La circonscription de Pierre-Boucher-Les Patriotes-Verchères est actuellement représentée par la députée indépendante Sana Hassainia. Cette dernière a été élue sous la bannière néo-démocrate aux élections de mai 2011, mais elle a récemment annoncé qu'elle ne briguerait pas un second mandat. Mme Hassainia, qui avait claqué la porte du Nouveau Parti démocratique (NPD) au août dernier, s'était fait reprocher son absentéisme tant à la Chambre des communes qu'à son bureau de circonscription. -La Presse canadienne

Éric Girard (Lac-Saint-Louis, PCC)

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